Face à l'inflation, le «cash-back» ou la promesse de grappiller quelques euros

Des consommateurs font leurs courses au supermarché Carrefour de Langueux, dans l'ouest de la France, le 29 janvier 2022. (DAMIEN MEYER / AFP)
Des consommateurs font leurs courses au supermarché Carrefour de Langueux, dans l'ouest de la France, le 29 janvier 2022. (DAMIEN MEYER / AFP)
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Publié le Mardi 14 juin 2022

Face à l'inflation, le «cash-back» ou la promesse de grappiller quelques euros

  • Certains consommateurs désemparés par la montée des prix se sont mis au «cash-back», système de cagnottage peu connu en France, qui suscite encore la méfiance
  • Le système est loin d'être nouveau – iGraal s'est lancé en 2006, eBuyClub en 1999–, mais avec la montée drastique des prix alimentaires ou de l'énergie depuis le début de la guerre en Ukraine, il connaît un regain d'intérêt

PARIS: "Quand je fais mes courses, je cagnotte quelques euros, c'est pas rien en ce moment": comme Aurélie Pignon, certains consommateurs désemparés par la montée des prix se sont mis au "cash-back", système de cagnottage peu connu en France, qui suscite encore la méfiance.

Derrière son écran, la quadragénaire vérifie dès qu'elle achète en ligne que son extension iGraal est activée, que ce soit sur les sites internet de la Fnac, Carrefour ou Booking. Car cette entreprise de "cash-back" ("retour d'argent"), championne du marché français, lui promet en effet d'être recréditée d'un certain pourcentage de ses dépenses lors d'achats sur les sites partenaires.

Une arnaque ? Pas du tout. Dès 20 euros dans sa cagnotte en ligne, Aurélie Pignon pourra les convertir en véritable argent sur son compte bancaire, ce qu'elle a déjà fait à plusieurs reprises. "Franchement, quand mon frère m'en a parlé, je n'y croyais pas. C'était trop beau pour être vrai !", raconte cette mère de famille.

"On a du mal à faire comprendre aux gens comment on fonctionne", indique à l'AFP François Despruniée, directeur marketing d'iGraal, pour qui "le marché en France est nettement moins éduqué" que dans les pays anglo-saxons, d'où provient le concept.

Les entreprises de "cash-back" comme iGraal, Poulpéo ou eBuyClub travaillent pour les sites marchands comme apporteurs d'affaires. Grâce à l'alléchant retour sur investissement promis, "on va contribuer à augmenter leur clientèle et leurs ventes", explique M. Despruniée, "En contrepartie, les magasins nous reversent une commission, qu'on partage avec nos utilisateurs".

Sommes modiques ?

Le système est loin d'être nouveau – iGraal s'est lancé en 2006, eBuyClub en 1999–, mais avec la montée drastique des prix alimentaires ou de l'énergie depuis le début de la guerre en Ukraine, il connaît un regain d'intérêt.

"Ces derniers mois, on a une croissance fulgurante", confirme Jean-Paul Yildiz d'eBuyClub, qui a doublé depuis le début de l'année son nombre d'utilisateurs inscrits – 4,4 millions – et ses flux d'achats.

"L'inflation malheureusement fortifie le positionnement de sites de cash-back comme nous", constate-t-il, car "les Français sont à la recherche de bons plans faciles pour faire baisser la facture". Et le cash-back, qui redonne en moyenne 5 à 7% de ses dépenses à l'utilisateur, permet selon lui d'"annuler ou réduire" l'inflation d'environ 5%.

"C'est un moyen parmi d'autre de limiter l'érosion du pouvoir d'achat", confirme Olivier Gayraud, de l'association de consommateurs CLCV. Mais "sauf achat exceptionnel, comme du gros électroménager, on parle de sommes assez modiques", nuance-t-il. En effet, un utilisateur économisera en moyenne chaque année 120 euros, indique iGraal, environ 200 euros vante eBuyClub.

"Il ne faudrait pas que ces sommes modiques estompent la volonté chez le consommateur de comparer" avec d'autres vendeurs sans "cash-back", parfois plus intéressants pour lui, met en garde M. Gayraud, "ni ne l'incite à consommer plus que ce dont il a besoin".

«Smart shoppers et mamans»

Un avis partagé par la chercheuse Régine Vanheems, pour qui le cash-back présente "une valeur symbolique pour le consommateur vraiment supérieure au coupon de réduction" – trop "contraignant au niveau des dates et enseignes pour un client qui veut de la liberté"– grâce à sa "monnaie sonnante et trébuchante".

Mais elle l'estime cependant insuffisant pour compenser l'inflation touchant les ménages les plus exposés, d'autant que ce sont rarement eux qui l'utilisent, par manque de temps.

"Les chasseurs de promo n'en ont souvent pas besoin pour leur budget, mais ils en utilisent pour se renvoyer une image d'acheteur malin", décrypte-t-elle.

Ces "smart shoppers", eBuyClub les connaît bien: une population de "jeunes urbains connectés", pas intéressés par les offres de grande distribution, mais qui activent leur "cash- back" pour des voyages, du matériel électronique ou prêt-à-porter. Même si les "mamans" en galère comme Aurélie Pignon constituent encore le gros de la clientèle.

Mais il reste encore "un potentiel assez énorme" de recrutement, le "cash-back" n'intervenant selon M. Yildiz que sur 1-1,5% du total des achats –physiques et en ligne – en France, contre 3% aux États-Unis.

Prochaine étape donc: élargir leur offre de cash-back en magasins, où les banques en ligne – sérieux concurrents des sites spécialisés– se positionnent de plus en plus.


Fiscalité: Bruxelles abandonne des enquêtes contre Amazon, Fiat et Starbucks

En novembre 2022, le constructeur automobile Fiat (groupe Stellantis) avait obtenu gain de cause dans une affaire similaire devant la CJUE et avait obtenu l'annulation d'une décision lui imposant de rembourser 30 millions d'euros au Luxembourg. (AFP)
En novembre 2022, le constructeur automobile Fiat (groupe Stellantis) avait obtenu gain de cause dans une affaire similaire devant la CJUE et avait obtenu l'annulation d'une décision lui imposant de rembourser 30 millions d'euros au Luxembourg. (AFP)
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  • En décembre 2023, la CJUE avait donné raison au géant du commerce en ligne Amazon, dans son contentieux avec Bruxelles qui lui demandait de rembourser 250 millions d'euros au Luxembourg
  • En novembre 2022, le constructeur automobile Fiat (groupe Stellantis) avait obtenu gain de cause dans une affaire similaire devant la CJUE et avait obtenu l'annulation d'une décision lui imposant de rembourser 30 millions d'euros au Luxembourg

BRUXELLES: La Commission européenne a abandonné jeudi trois enquêtes sur des rabais fiscaux controversés accordés par le Luxembourg à Amazon et Fiat, ainsi que par les Pays-Bas à Starbucks, après une série de revers en justice.

Le Tribunal de l'UE et la Cour de justice de l'UE (CJUE) ont annulé ces dernières années des décisions de la Commission réclamant à ces trois groupes de rembourser des dizaines de millions d'euros d'avantages fiscaux indus, assimilables à des aides d'Etat illégales.

"À la suite de jugements rendus par les juridictions de l'Union européenne, la Commission a conclu que ces décisions fiscales n'avaient pas octroyé d'avantages aux entreprises concernées", a expliqué la Commission, en annonçant la clôture des trois enquêtes visant Amazon, Fiat et Starbucks, dans un communiqué.

En décembre 2023, la CJUE avait donné raison au géant du commerce en ligne Amazon, dans son contentieux avec Bruxelles qui lui demandait de rembourser 250 millions d'euros au Luxembourg.

En novembre 2022, le constructeur automobile Fiat (groupe Stellantis) avait obtenu gain de cause dans une affaire similaire devant la CJUE et avait obtenu l'annulation d'une décision lui imposant de rembourser 30 millions d'euros au Luxembourg.

En 2019, la chaîne américaine de cafés Starbucks avait également gagné devant le Tribunal de l'UE contre la Commission qui lui demandait de rembourser 30 millions d'euros aux Pays-Bas.

Le Luxembourg et les Pays-Bas sont régulièrement dénoncés par des ONG pour leurs pratiques fiscales agressives destinées à attirer les investissements de multinationales.


Un responsable saoudien est élu vice-président de l'organisation qui fixe les normes du commerce mondial des denrées alimentaires

Khalid Al-Zahrani et Hisham Aljadhey, directeur général de l'Autorité saoudienne des aliments et des médicaments, lors du vote à la Commission du Codex Alimentarius à Genève. (Fourni)
Khalid Al-Zahrani et Hisham Aljadhey, directeur général de l'Autorité saoudienne des aliments et des médicaments, lors du vote à la Commission du Codex Alimentarius à Genève. (Fourni)
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  • L'Autorité saoudienne des aliments et des médicaments déclare que la sélection de Khalid Al-Zahrani par la Commission du Codex Alimentarius est une "étape importante" et "témoigne de notre engagement en faveur de la sécurité alimentaire mondiale"
  • Al-Zahrani a représenté le Royaume dans plusieurs comités internationaux, notamment à l'Organisation mondiale du commerce

RIYAD: Le responsable saoudien Khalid Al-Zahrani a été choisi mercredi pour être vice-président de la Commission du Codex Alimentarius, qui fixe les normes du commerce international des denrées alimentaires destinées à garantir la sécurité des produits et à protéger la santé des consommateurs.

Les représentants de l'Autorité saoudienne des aliments et des médicaments, qui ont assisté au vote lors de la 47e session annuelle de la Commission à Genève (Suisse), ont félicité Al-Zahrani pour son élection.

"Il s'agit d'une étape importante pour l'Arabie saoudite et d'un témoignage de notre engagement en faveur de la sécurité et des normes alimentaires mondiales", a déclaré Hisham Aljadhey, directeur général de l'autorité.

"En assumant la vice-présidence du Codex, l'Arabie saoudite entend renforcer la collaboration internationale, promouvoir des pratiques alimentaires durables et garantir le bien-être des consommateurs du monde entier".

Al-Zahrani est président du Codex pour la région du Proche-Orient depuis 2020 et a été réélu à ce poste en 2023.

Il a également représenté l'Arabie saoudite au sein de plusieurs comités internationaux, notamment les obstacles techniques au commerce de l'Organisation mondiale du commerce, l'Organisation de normalisation du Conseil de coopération du Golfe et le Comité des produits alimentaires de l'Organisation internationale de normalisation.

Il travaille en étroite collaboration avec l'Autorité alimentaire et pharmaceutique du Royaume, qui vise à donner la priorité à la durabilité et à améliorer l'efficacité, l'inclusivité et la transparence au sein des systèmes alimentaires. En janvier, l'Organisation mondiale de la santé a reconnu que le Royaume était l'un des cinq premiers pays au monde à éliminer l'utilisation de graisses trans produites industriellement dans les aliments, aux côtés du Danemark, de la Lituanie, de la Pologne et de la Thaïlande.

"L'élection d’Al-Zahrani souligne la qualité exceptionnelle du personnel saoudien de la SFDA et les efforts de l'autorité en matière de législation et de surveillance de la sécurité alimentaire", a déclaré l'autorité.

Le Codex Alimentarius (Code alimentaire en latin) est un recueil de normes, de codes de pratique, de lignes directrices et d'autres recommandations internationalement reconnues concernant la production, l'étiquetage et la sécurité des aliments, publié par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite fixe un nouvel objectif de taux de chômage de 5% d'ici 2030, selon le ministre

Le ministre des Ressources humaines et du Développement social, Ahmed Al-Rajhi, s'exprimant lors d'une table ronde au Forum budgétaire 2024. (AN)
Le ministre des Ressources humaines et du Développement social, Ahmed Al-Rajhi, s'exprimant lors d'une table ronde au Forum budgétaire 2024. (AN)
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  • L'Arabie saoudite a révisé son objectif de taux de chômage à 5 pour cent d'ici 2030, contre 7 pour cent précédemment, dans le cadre des ambitions de la Vision 2030
  • Lors d'une table ronde au Forum budgétaire 2024, le ministre des Ressources humaines et du Développement social, Ahmed Al-Rajhi, a détaillé les progrès accomplis par le Royaume pour améliorer les chiffres de l'emploi

RIYAD: L'Arabie saoudite a révisé son objectif de taux de chômage à 5 pour cent d'ici 2030, contre 7 pour cent précédemment, dans le cadre des ambitions de la Vision 2030, a révélé un responsable.

Lors d'une table ronde au Forum budgétaire 2024, le ministre des Ressources humaines et du Développement social, Ahmed Al-Rajhi, a détaillé les progrès accomplis par le Royaume pour améliorer les chiffres de l'emploi.

"Le taux de chômage chez les Saoudiens était de 12,8 pour cent en 2018, et il est aujourd'hui tombé à 7,1 pour cent. L'objectif de la Vision 2030 était de réduire le taux de chômage saoudien à 7 pour cent d'ici 2030, une étape que nous avons franchie avec six ans d'avance", a déclaré Al-Rajhi.

Il a ajouté: "C'est pourquoi Son Altesse Royale le prince héritier a ordonné une révision de cet objectif, et nous avons maintenant une nouvelle ambition: réduire le taux de chômage des Saoudiens à 5 pour cent d'ici 2030".

Cette décision souligne les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans la mise en place d'un marché du travail solide et dans la diversification de son économie dans le cadre de son programme de réformes.

Le système des ressources humaines et du développement social est profondément impliqué dans la mise en œuvre de la Vision 2030, contribuant à huit de ses onze programmes clés et gérant six stratégies spécifiques de développement social et de la main-d'œuvre.

"L'une des réalisations du système, et du gouvernement dans son ensemble, est que cette année, nous avons atteint un taux de chômage global de 3,3 pour cent, contre 6 pour cent en 2018", a déclaré Al-Rajhi.

En ce qui concerne la participation des femmes, le taux de participation économique des femmes a atteint 35 pour cent, dépassant l'objectif de la Vision 2030 de 30 pour cent d'ici 2030.

"Nous avons dépassé l'objectif de 5 pour cent avec sept ans d'avance, et nous avons maintenant un nouvel objectif à atteindre", a déclaré le ministre.

Il a poursuivi: "Le ministère des Ressources humaines et du Développement social a mis en œuvre 84 pour cent de la stratégie du marché du travail au cours des quatre dernières années, créant 300 000 emplois dans des professions spécialisées telles que l'ingénierie, la comptabilité, la pharmacie et la radiologie. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre de la Vision 2030, qui met l'accent sur la création d'une main-d'œuvre prête pour l'avenir".

Al-Rajhi a expliqué que le Royaume a été chargé de mettre à jour cette stratégie et que le ministère a présenté un nouveau plan ambitieux visant à faire du marché du travail saoudien l'un des plus solides au monde.

"La deuxième phase de cette stratégie attend maintenant l'approbation du gouvernement", a-t-il déclaré.

Pour renforcer encore le marché du travail, le ministère a lancé des initiatives telles que le programme Waad, en partenariat avec le secteur privé, qui a fourni plus de 1,3 million d'opportunités de formation à ce jour.

En outre, la réglementation du travail a été révisée, avec plus de 38 articles amendés pour garantir un cadre de travail moderne et adaptable.

De nouveaux produits d'assurance, tels que l'assurance des travailleurs domestiques et l'assurance du marché du travail, ont également été introduits pour protéger les employés et les employeurs.

"En ce qui concerne la satisfaction des bénéficiaires, le ministère du travail recevait auparavant 60 000 visiteurs par mois dans ses succursales à travers le Royaume", a déclaré Al-Rajhi.

Il a ajouté: "Après le lancement du service d'automatisation et l'objectif de zéro visite, ce nombre est maintenant tombé à 3 000 bénéficiaires par mois."

Le ministre de l’Éducation, Youssef Al-Benyan, a souligné les efforts du ministère pour aligner ses stratégies sur la Vision 2030.

Il a insisté sur la nature cumulative de la transformation dans le secteur de l'éducation, soulignant que le ministère s'est appuyé sur les progrès des années précédentes pour parvenir à un développement durable.

"L'allocation pour le budget 2025 dépasse les 200 milliards de SR (42,09 milliards de dollars)", a déclaré Al-Benyan, soulignant l'investissement important du gouvernement dans l'éducation.

Il a expliqué que ce financement reflète l'approche globale du ministère pour améliorer l'efficacité des dépenses, la performance institutionnelle et la transformation.

"Aujourd'hui, si nous parlons de 2025, nous devons également évoquer brièvement 2024 et les années précédentes, au cours desquelles le ministère de l'éducation s'est appuyé sur des progrès cumulés", a déclaré Al-Benyan.

Il a poursuivi en ces termes: "Cela reflète une culture professionnelle qui doit être renforcée au sein du système gouvernemental, à savoir que le travail est cumulatif et que la transformation est un processus graduel et continu".

Al-Benyan a également mentionné l'accent mis par le ministère sur l'intégration d'une culture professionnelle de planification à long terme au sein des systèmes gouvernementaux.

Il a déclaré: "L'efficacité des dépenses ne relève pas uniquement de la responsabilité du secteur financier, mais d'un effort de collaboration entre différents secteurs. C'est pourquoi nous avons réexaminé le rôle du système opérationnel au sein du ministère afin d'assurer l'alignement sur les objectifs nationaux plus larges".

Le ministre a souligné l'importance de l'éducation en tant que pilier fondamental du développement économique et social de l'Arabie saoudite.

Il s'agit notamment d'investir dans les infrastructures académiques et opérationnelles, de répondre aux besoins du Royaume en matière de main-d'œuvre et de veiller à ce que le système éducatif réponde aux normes mondiales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com