Liban: Position unifiée dans les négociations sur les droits maritimes

Le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad lors de sa rencontre avec le conseiller principal des États-Unis pour la sécurité énergétique, Amos Hochstein (Photo, Reuters).
Le ministre sortant de l’Énergie, Walid Fayad lors de sa rencontre avec le conseiller principal des États-Unis pour la sécurité énergétique, Amos Hochstein (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 14 juin 2022

Liban: Position unifiée dans les négociations sur les droits maritimes

  • Les tensions augmentent dans le cadre d’un différend concernant les forages entre le Liban et son voisin israélien
  • Le porte-parole de la Finul a confirmé qu’une de ses patrouilles avait été interceptée dimanche par un groupe de villageois

BEYROUTH: Lundi, quelques heures avant l’arrivée d’Amos Hochstein, le médiateur américain en charge des négociations indirectes visant à délimiter les frontières maritimes entre le Liban et Israël, le président Michel Aoun a confirmé à la coordonnatrice spéciale des Nations unies au Liban, Joanna Wronecka, que la «partie libanaise informera Hochstein d’une position unifiée au sujet des propositions de reprise de ces négociations qui préservent les droits du Liban».  
Les pourparlers entre les deux voisins se sont arrêtés après le rejet par Israël de considérer la Ligne 29 comme négociable et après un refus similaire des Libanais concernant les Lignes 1 et Hof.
Wronecka a exprimé la volonté de l’ONU de contribuer à la reprise des négociations, saluant la «sagesse du président Aoun et son rôle dans cette période critique de l’histoire du Liban».
«(Israël) agit en contradiction avec les lois et les résolutions internationales, profitant du silence de la communauté internationale face à ses violations des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré Aoun.
Le président libanais a nié «tout lien entre les négociations sur la démarcation et la location de gaz et d’électricité à l’Égypte et à la Jordanie, ou les négociations avec le Fonds monétaire international».
Le président a ajouté que «le forage dans le bloc 1 a été arrêté à cause des raisons peu convaincantes présentées par la société» qui en avait la charge, ajoutant que «des pressions internationales ont été exercées sur elle pour l’empêcher de poursuivre le forage».
«Lorsqu’un accord sera conclu, le Conseil des ministres devra l’approuver et le soumettre au Parlement conformément aux procédures, ce qui n’a pas été le cas pour la Ligne 29», a-t-il poursuivi.
Des rapports circulant au Liban suggèrent que Hochstein avait déjà envoyé une proposition au gouvernement libanais en mars dernier pour délimiter les frontières maritimes sur la base du tracé de la Ligne 23 en zigzag afin de donner au Liban la totalité du champ de Cana.
La délégation à laquelle Aoun s’était adressé lui avait demandé de modifier rapidement le décret 6433, publié en 2011, qui adoptait la Ligne 23 comme base pour entamer les négociations avec Israël dans le but de démarquer des frontières maritimes, et de l’envoyer aux agences internationales selon les règles, afin de fixer la Ligne 29 comme ligne frontalière avec Israël, donnant au Liban une superficie supplémentaire de 1 430 kilomètres carrés selon une étude de l’armée libanaise.
Le Liban a invité Hochstein à Beyrouth dans le contexte de l’arrivée de l’unité de production de gaz naturel liquéfié Energean au champ de Karich, dans la zone maritime contestée entre le Liban et Israël.
Le Liban souhaite «continuer les négociations indirectes libano-israéliennes pour délimiter les frontières maritimes dans les plus brefs délais, afin d’éviter toute escalade qui pourrait mettre en péril la stabilité de la région».
Le général Joseph Aoun a confirmé lundi lors d’une réunion avec des officiers de l’état-major, que «la mission de l’armée concernant la démarcation des frontières maritimes s’est achevée à la fin de sa mission technique», ajoutant qu’il se tient «derrière l’autorité politique dans toute décision qu’elle prend».
Dimanche, le chef d’état-major des forces de défense israéliennes, Aviv Kochavi, a brandi la menace d'«une traînée de feu sur les villages frontaliers du Liban-Sud et une destruction massive dans tout le pays si la guerre éclate».
Cette déclaration s’inscrit dans le contexte d’un durcissement de la position du Hezbollah au cours des derniers jours, fondé sur la crainte qu’Israël ne commence à forer dans le champ contesté de Karich.
Coïncidant avec l’arrivée du médiateur américain au Liban, le porte-parole de la Finul, Andrea Tenenti, a confirmé qu’une patrouille l'organisation avait été interceptée dimanche par un groupe de villageois.
«Nos patrouilles accomplissent leurs tâches sans interception ni menace, sauf dans de rares cas, et ce n’est pas la première fois que nos forces dont l’objet d’une tentative d’agression», a indiqué Tenenti.
L’interception, qui est la quatrième cette année pour les unités de la Finul, visait une patrouille espagnole qui effectuait une activité de routine dans sa zone de déploiement dans le secteur est, au sud du fleuve Litani.
 
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Washington annonce avoir arrimé la jetée à Gaza, prête à recevoir de l'aide

Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
Cette photo prise le 16 mai 2024 montre une vue du navire de l'armée américaine General Frank S. Besson Jr. Logistic Support Vessel (LSV-1) en Méditerranée, au large de la bande de Gaza. (AFP).
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  • Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël
  • Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation

JERUSALEM: Les Etats-Unis ont annoncé avoir achevé jeudi une jetée provisoire sur la côte de Gaza, devant permettre d'acheminer plus d'aide dans le territoire ravagé par sept mois de guerre et dont les principaux points d'entrée sont bloqués depuis plus d'une semaine.

Des militaires américains "soutenant la mission humanitaire de livraison d'aide supplémentaire aux civils palestiniens dans le besoin, ont arrimé la jetée temporaire à la plage de Gaza", indique sur X le commandement militaire des Etats-Unis pour le Moyen-Orient (Centcom).

"Il est prévu que des camions chargés d'aide humanitaire commencent à accoster dans les prochains jours", poursuit le Commandement, précisant que l'aide sera remise à l'ONU qui "coordonnera sa distribution dans Gaza".

Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, a toutefois indiqué que les négociations se poursuivaient concernant la distribution de l'aide.

"Nous finalisons nos plans opérationnels pour assurer que nous sommes prêts à gérer (l'aide) quand la jetée flottante sera totalement opérationnelle, tout en assurant la sécurité de notre personnel", a-t-il déclaré.

Répétant la préférence de l'ONU pour la voie terrestre, il a estimé que l'aide humanitaire "ne peut pas et ne devrait pas dépendre d'une jetée flottante loin de là où les besoins sont les plus aigus".

Que l'aide arrive "par la mer ou par la route, sans carburant elle n'arrivera pas aux gens qui en ont besoin", a-t-il insisté.

Interrogé sur ces inquiétudes, un porte-parole du Département d'Etat américain, Vedant Patel, a indiqué que les Etats-Unis travaillaient avec l'ONU sur les modalités. Mais "de notre point de vue, nous pensons que c'est prêt à fonctionner et que l'aide va commencer à arriver dès que possible".

Le vice-amiral Brad Cooper du Centcom, a annoncé l'arrivée "d'environ 500 tonnes (d'aide) dans les prochains jours (...) réparties entre plusieurs bateaux".

"Des milliers de tonnes d'aide sont dans les tuyaux", a-t-il ajouté, précisant que l'aide sera contrôlée en amont à Chypre. "Il n'y aura pas de soldat américain au sol à Gaza."

A terme, Washington espère l'arrivée de l'équivalent de "150 camions par jour", a précisé une porte-parole du Pentagone.

Ce projet de jetée d'un coût annoncé de 320 millions de dollars selon le Pentagone, avait été annoncé en mars par le président Joe Biden, pour pallier aux restrictions imposées par Israël, allié historique des Etats-Unis, à l'acheminement terrestre de l'aide vers la bande de Gaza.

Londres a annoncé mercredi qu'un navire chargé d'aide avait quitté Chypre à destination de cette installation.

Il doit y débarquer environ 100 tonnes d'abris temporaires pour les habitants de Gaza, quelque 2,4 millions de personnes dont environ 70% ont été déplacées par la guerre, dans un territoire déjà surpeuplé et assiégé depuis sept mois.

La marine et des troupes d'infanterie encadrent cette "opération humanitaire", a indiqué un porte-parole de l'armée israélienne, Nadav Shoshani.

Mercredi, plus de 200 camions sont entrés à Gaza, via le passage d'Erez-Ouest et celui de Kerem Shalom, chargés notamment de farine et de carburant (76.000 litres) et "nous allons les transférer au Programme alimentaire mondial pour approvisionner les organisations et les boulangeries à travers Gaza", a-t-il déclaré.

Israël a lancé une offensive sur la bande de Gaza en riposte à une attaque sanglante sur son sol de commandos du Hamas et ses alliés, le 7 octobre.

L'aide internationale, strictement contrôlée par les autorités israéliennes, arrivait déjà au compte-gouttes, mais son entrée à Gaza est désormais largement entravée aux deux principaux points de passage -Kerem Shalom depuis Israël et Rafah depuis l'Egypte.

L'armée israélienne s'est emparée le 7 mai du côté palestinien du passage de Rafah, par lequel transitait la totalité du carburant indispensable au fonctionnement des infrastructures et hôpitaux de Gaza et à la logistique humanitaire.

Depuis, l'Egypte refuse de coordonner l'acheminement de l'aide avec Israël par Rafah, les deux pays se renvoyant la responsabilité du blocage.

Fermé plusieurs jours début mai après avoir essuyé des tirs de roquettes du Hamas, Kerem Shalom est officiellement ouvert, mais des organisations humanitaires affirment ne pas pouvoir y collecter l'aide acheminée, faute de carburant et en raison de combats alentour.


Un pèlerin français traverse treize pays pour accomplir l’Omra

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar affirme qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres. (SPA)
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  • M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres
  • «C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar

MÉDINE: Le pèlerin français Mohammed Boulabiar a passé huit mois à parcourir treize pays pour accomplir l’Omra, a rapporté mercredi l’agence de presse saoudienne (SPA).

Dans une interview accordée à SPA peu après son arrivée à Médine mercredi, M. Boulabiar explique qu’il s’est entraîné pendant deux ans pour effectuer cette marche de 8 000 kilomètres.

Il est parti de Paris le 27 août 2023 et a traversé la Suisse, l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Bosnie, le Monténégro, l’Albanie, la Macédoine, la Grèce, la Turquie et la Jordanie avant d’arriver en Arabie saoudite.

Muni uniquement d’une carte et d’un sac contenant des provisions de première nécessité et une tente ne pesant que 25 kilos, M. Boulabiar raconte avoir passé la plupart de ses nuits dans des mosquées situées le long de la route ou chez des étrangers généreux qui l’ont accueilli dans leur maison.

Pour M. Boulabiar, l’aspect le plus difficile du voyage était la météo.

«Je suis parti en été et je suis arrivé au printemps, traversant l’automne et l’hiver, affrontant les tempêtes et le tonnerre. À un moment donné, une tempête de neige à la frontière grecque a retardé mon voyage d’une semaine», se souvient-il.

«C’est un rêve d’enfant. Je rêvais de me rendre à La Mecque à pied, comme le Prophète», confie M. Boulabiar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien s’entretient avec des dirigeants arabes en marge du sommet de Manama

Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite s’entretient avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, à Manama, Bahreïn. (SPA)
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  • Le prince héritier a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne
  • Il a souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne»

RIYAD: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré plusieurs dirigeants arabes en marge du Sommet de la Ligue arabe, qui se tient aujourd’hui à Manama.

Le prince héritier s’est entretenu avec le Premier ministre koweïtien, cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah, le roi Abdallah de Jordanie, le président syrien, Bachar al-Assad, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Le sommet portait essentiellement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Le prince héritier a déclaré dans son discours que le Royaume «insistait sur la nécessité d’une collaboration continue pour faire face à l’agression brutale contre la Palestine».

Il a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant la cessation immédiate de l’agression israélienne et en garantissant l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Le prince héritier a également souligné «l’importance de trouver une solution juste et globale à la question palestinienne sur la base des résolutions légitimes de l’ONU et de l’Initiative de paix arabe, garantissant ainsi le droit du peuple palestinien à établir un État indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com