ANKARA : La Turquie a rejeté samedi les critiques de Washington qui reproche à son nouveau système de défense aérienne S-400 acheté à la Russie d'être incompatible avec ses engagements envers l'Otan.
Les Etats-Unis ont condamné vendredi le premier test par la Turquie du système de missiles russes S-400 et prévenu que les relations de défense avec Ankara risquait d'en être "gravement" affectées.
« Un système S-400 opérationnel n'est pas compatible avec les engagements pris par la Turquie en tant qu'allié des Etats-Unis et de l'Otan », a affirmé un porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman.
« Affirmer que la Turquie (..) contrevient à ses engagements envers l'Otan ne tient pas compte de la réalité », a répliqué le porte-parole du ministère turc de la Défense, Sebnem Aktop, faisant valoir que son pays « luttait sans relâche contre plusieurs risques et menaces dans une large zone géographique ».
« Le but de la Turquie n'est pas d'irriter qui que ce soit mais de garantir la sécurité de sa population », a-t-il ajouté.
Il a affirmé que la Turquie allait utiliser le système S-4000 sans l'intégrer dans le réseau de contrôle et de commandement de l'Otan.
L'acquisition en 2017 des S-400 par la Turquie, dans un contexte de rapprochement entre Ankara et Moscou, a provoqué des frictions avec plusieurs pays occidentaux.
En réaction à la livraison de la première batterie l'été dernier, les Etats-Unis ont suspendu la participation de la Turquie au programme de fabrication de l'avion de guerre américain dernier cri F-35, estimant que les S-400 pourraient en percer les secrets technologiques.
Selon des médias turcs, Ankara a effectué le 16 octobre le premier essai des S-400. Ce test a été officiellement confirmé vendredi pour la première fois par Recep Tayyip Erdogan.
« Ces tests, il est vrai, ont été effectués et vont continuer », a affirmé vendredi le président turc à des journalistes à Istanbul. « On ne va pas demander l'avis des Etats-Unis pour cela ».