PARIS: Choses vues, entendues, petites phrases et rebondissements: les échos lundi à six jours du deuxième tour des élections législatives.
Confusion
Dominique Potier, arrivé dimanche en tête dans la cinquième de Meurthe-et-Moselle crée la confusion. Le candidat, investi par le PS dans le cadre de la Nupes sur cette circonscription, s'est "mis à distance" de la coalition mélenchoniste et s'est déclaré au premier tour sous l'étiquette "divers gauche".
Alors que la Nupes n'a pas présenté de candidat contre lui au premier tour - et que Manuel Bompard l'a revendiqué lundi matin comme l'un des candidats que l'alliance de gauche soutiendra au second tour -, Dominique Potier a fait la tournée des médias pour assurer qu'il n'était pas Nupes.
Mais qu'il continuerait à se revendiquer divers gauche pour le deuxième tour des législatives, étiquette sous laquelle il s'est à nouveau déclaré en préfecture lundi, a-t-il expliqué à l'AFP.
Quid en cas d'élection? "J'irai probablement au groupe PS et apparentés", avance-t-il, tout en signalant que cela ne l'obligeait à rien auprès de la Nupes, puisqu'à l'Assemblée, les quatre groupes de la Nupes (LFI, PS, EELV, PCF) auront, selon lui, "leur totale autonomie".
Record battu
En recueillant, selon le ministère de l'Intérieur, quelque 25,75% des voix, la macronie a battu dimanche le record du plus petit score d'une majorité présidentielle lors d'un premier tour d'un scrutin législatif consécutif à l'élection présidentielle.
Le précédent record était détenu par la même macronie, cinq ans plus tôt, mais qui avait toutefois convaincu 32,3% des électeurs au premier tour de juin 2017.
En 1981, un mois après l'élection de François Mitterrand, le PS et ses alliés avaient recueilli 54% des voix au premier tour des législatives. A droite, c'est en 2007 que l'UMP (ex-LR) avait triomphé, en recueillant 45,6% des suffrages quelques semaines après l'élection de Nicolas Sarkozy.
Les cinq fantastiques
Ils sont cinq: les LFI Alexis Corbière (Seine-Saint-Denis), Sophia Chikirou, Danièle Obono et Sarah Legrain, toutes parisiennes, ainsi que Yannick Favennec, macroniste proche d'Edouard Philippe dans la Mayenne, à avoir été élu dès le premier tour.
Soit un de plus qu'il y a cinq ans, mais beaucoup moins qu'en 2012, lorsque 36 députés s'étaient imposés dès le premier dimanche du scrutin.
En cause notamment: l'abstention. Car il ne suffit pas d'obtenir 50% des suffrages exprimés, encore faut-il qu'ils représentent 25% des électeurs inscrits. Une seconde condition que n'ont pas remplie neuf candidats, dont Marine Le Pen, Manuel Bompard, Stéphane Peu ou Elsa Faucillon, malgré leur majorité absolue obtenue au premier tour.
Le prof
Ancien prof, le député insoumis Alexis Corbière a retrouvé lundi ses réflexes d'antan en arrivant à l'Assemblée avec les trois autres députés LFI élus dès le premier tour des législatives, comme lui.
Il a joué au guide touristique et évoqué "l'émotion" que pourraient ressentir les nouvelles élues Sarah Legrain et Sophia Chikirou en pénétrant dans l’hémicycle. "Il y a deux écoles: ceux qui ont l'impression que c'est petit et ceux qui trouvent ça grand", a exposé celui qui entame un deuxième mandat.
Les deux intéressées lui ont, à demi-mot, laissé entendre qu’elles connaissaient déjà un peu les lieux.
"On a des élues extrêmement formées, des têtes bien pleines et bien faites", a rappelé leur collègue Danièle Obono.
Une voix de trop
À une voix près, il aurait gagné son pari: Jean-Luc Duret, le militant LREM qui s'était présenté contre son gré dans la Meuse, a recueilli un suffrage, dimanche, alors que ses affiches étaient barrées d'un étonnant "Ne votez pas pour moi".
Le candidat avait expliqué qu'il s'était déclaré en préfecture pour pousser les instances nationales de LREM à l'investir et, qu'après avoir échoué à les convaincre, il avait voulu retirer sa candidature pour rester loyal. Las: il était trop tard pour faire marche arrière et sa candidature avait été retenue.
La candidate de la majorité présidentielle, Anne Bois, qu'il a donc soutenue, est arrivée deuxième, derrière la candidate RN et pourrait bénéficier d'un front républicain pour entrer à l'Assemblée.