Marsel, réfugié de trois pays: le quatrième sera-t-il le bon ?

Marsel durant son enfance. Crédit photo : Site officiel Nations unies pour l'Europe occidentale (UNRIC)
Marsel durant son enfance. Crédit photo : Site officiel Nations unies pour l'Europe occidentale (UNRIC)
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Publié le Dimanche 12 juin 2022

Marsel, réfugié de trois pays: le quatrième sera-t-il le bon ?

  • « La guerre à nouveau... fuir à nouveau... Nous avons décidé que papa et maman iront vivre en Ukraine. Même si papa a toujours rêvé de retourner en Palestine, ce sera le moyen le plus facile et le plus sûr. » 
  • Ce que Marsel aimerait, c'est concevoir un jour des écoles pour les réfugiés, des écoles où les enfants pourront apprendre, jouer, grandir et s'épanouir, comme les autres enfants

BEYROUTH : La Palestine, la Syrie et l'Ukraine. Trois pays qui représentent les racines d'un jeune homme : Marsel. Sa famille fuit les batailles depuis trois générations, leur destination finale étant Paris.

L'histoire de Marsel, racontée par le Centre régional d'information des Nations unies pour l'Europe occidentale (UNRIC), est la version condensée de conflits qui durent depuis près d'un siècle.

De la Palestine à la Syrie 

En 1948, le grand-père de Marsel, Mohamed Zaki Abdo, un marchand prospère de Yafa, a dû quitter la Palestine pour se réfugier à Damas avec le début du conflit israélo-palestinien. La famille, bien que déracinée, était aisée. Mohammed Zaki a élevé ses enfants à Damas, avec l'idée qu'ils rentrent bientôt dans leur pays, la Palestine. Il a donc investi dans ce qu'il a jugé le plus précieux pour eux : leur éducation.

Ainsi, Nabil, le père de Marsel, a étudié à Luhansk, dans le Donbass, en Ukraine, pour obtenir un doctorat en ingénierie mécanique. Il y a rencontré Ludmila Leonova, une étudiante ukrainienne en génie mécanique.

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Le père de Marsel, un réfugié palestinien en Syrie, est mort en Ukraine en 2016. Crédit photo : UNRIC

En 1988, après leurs études, Nabil et Ludmila, sont allés vivre à Damas. Mais la famille a mal accueilli l'arrivée de cette étrangère, et les deux amoureux ont dû déménager à Yarmouk, le quartier des réfugiés palestiniens. C'est là que Marsel est né en 1992. 

L'éducation est la meilleure arme 

« J'ai passé toute mon enfance dans des écoles des Nations unies, des écoles de l'UNRWA, l'Agence palestinienne pour les réfugiés. Je suis allée dans plusieurs d'entre elles. À l'époque, c'étaient les meilleures écoles de Damas », confie Marsel à l'UNRIC. 

Enfant, Marsel a appris le piano et la guitare. Après son baccalauréat, il a commencé à étudier l'architecture. Sept ans plus tard, il reçoit son diplôme universitaire en se classant parmi les 10 premiers de Syrie.

En quête de nouvelles racines

Mais la guerre syrienne éclate en 2011. «Notre quartier de Damas a été le premier de la capitale à être attaqué. Nous avons dû quitter la maison. J'ai continué mes études, mais mon père a commencé à montrer les premiers signes d'Alzheimer», témoigne Marsel à l'UNRIC. 

Un père malade, une guerre, et peu d'espoir pour l'avenir

« La guerre à nouveau... fuir à nouveau... Nous avons décidé que papa et maman iront vivre en Ukraine. Même si papa a toujours rêvé de retourner en Palestine, ce sera le moyen le plus facile et le plus sûr. » 

Mais après un long voyage, quelques mois après son arrivée à Bila Tserkva, au sud de Kiev, le père meurt. « Il ne supportait pas le changement », dit Marsel aux Centre régional.

En Ukraine, avec sa petite pension - environ 40 euros par mois - Ludmila, la mère de Marsel, vit tant bien que mal avec le soutien de ses deux fils, qui lui envoient de l'argent. Mais le 24 février 2022, la guerre la rattrape. Le 28 février, quatre jours après l'invasion russe, elle quitte Bila Tserkva. Il lui faut quatre jours pour atteindre Paris, en passant à la frontière entre l'Ukraine et la Hongrie, puis à la gare de Budapest.

Une nouvelle aventure

Marsel, avec son passeport ukrainien, a pu s'inscrire dans un Master 2 à Grenoble et valider son diplôme en architecture urbaine. Depuis 2017, il vit à Paris, qui devient son nouveau refuge.

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Marsel à Paris, la capitale française. Crédit photo : UNRIC

Aujourd'hui, le jeune homme est chef de projet dans un cabinet d'architecture. Dans ce nouveau poste, il travaille à la conception d'une école. Une école pour une commune d'Ile de France. Ce que Marsel aimerait, c'est concevoir un jour des écoles pour les réfugiés, des écoles où les enfants pourront apprendre, jouer, grandir et s'épanouir, comme les autres enfants. Et rendre ce que les écoles des Nations Unies, les écoles de l'UNRWA, ont fait pour lui.

Même s'il mène actuellement une vie agréable, l'homme ne peut s'empêcher de se souvenir de toutes les fois où il a dû quitter un endroit qu'il considérait comme son « chez-soi ».

« Ma famille vient de trois pays et pourtant, aujourd'hui, je ne peux vivre dans aucun d'entre eux ».

( Avec l’UNRIC)


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.