Législatives: les Egyptiens aux urnes

Un électeur égyptien place son vote dans l’urne (Capture d’écran, AFP).
Un électeur égyptien place son vote dans l’urne (Capture d’écran, AFP).
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Publié le Samedi 24 octobre 2020

Législatives: les Egyptiens aux urnes

  • Quelques 63 millions d'électeurs, sur une population de 101 millions, sont appelés à renouveler leur Parlement en élisant 568 députés sur un total de 596
  • Samedi matin, les bureaux de vote étaient décorés aux couleurs nationales et placés sous protection de la police, selon des images diffusées par la télévision égyptienne

LE CAIRE: Les bureaux de vote ont ouvert samedi en Egypte pour des élections législatives sans suspens tant la victoire du camp favorable au président Abdel Fattah al-Sissi, un ex-général au pouvoir depuis six ans, ne fait aucun doute.

Quelques 63 millions d'électeurs, sur une population de 101 millions, sont appelés à renouveler leur Parlement en élisant 568 députés sur un total de 596. Les 28 restants seront nommés par le président, dont la mainmise croissante sur la vie politique égyptienne s'est traduite par une mise au pas quasi totale de l'opposition.

Samedi matin, les bureaux de vote étaient décorés aux couleurs nationales et placés sous protection de la police, selon des images diffusées par la télévision égyptienne.

Depuis plusieurs semaines, des posters géants à l'effigie des candidats -- environ 4 000 indépendants et huit listes -- ont bourgeonné dans les villes égyptiennes. Les candidats, dont beaucoup se représentent, font campagne par sms et à grand renfort de vidéos en ligne.

Compte tenu du nombre très limité de candidatures d'opposition, la victoire de la coalition progouvernementale menée par le parti « Mostakbal Watan » (« Futur d'une nation ») ne fait aucun doute.

Il s'agit du second scrutin de ce type depuis l'arrivée à la tête de l'Etat du général Abdel Fattah al-Sissi, devenu président en 2014.

Le vote aura lieu en deux phases : la première, prévue samedi et dimanche, couvrira 14 gouvernorats et la seconde, début novembre, les 13 restants. Les seconds tours auront lieu en novembre et décembre.

Les millions d'Egyptiens vivant à l'étranger ont, eux, été invités à voter dès mercredi.

Opposition réduite au silence

Les résultats définitifs seront dévoilés le 14 décembre et les nouveaux députés prendront leurs fonctions en janvier 2021, à la fin du mandat de l'actuel Parlement.

Elue en 2015, la chambre basse actuelle est déjà dominée à une écrasante majorité par des partisans de Sissi. Le « bloc des 25/30 » représentant l'opposition y est très minoritaire.

Constitué d'hommes d'affaires influents et de personnalités publiques, « Mostakbal Watan » a vécu une consécration supplémentaire cette semaine avec la nomination de son chef, Abdelwahab Abdelrazek, à la tête du Sénat.

Ces législatives sont le deuxième scrutin tenu pendant l'épidémie de nouveau coronavirus qui a fait près de 6 200 morts en Egypte et contaminé environ 106 000 personnes.

En août, les Egyptiens avaient voté pour pourvoir une partie des 300 sièges de la chambre haute, une centaine de sénateurs étant désignés par Sissi. Ce dernier scrutin avait été marqué par un taux de participation très faible (14,23%).

Le rétablissement du Sénat, aboli après la chute de l'ancien président islamiste Mohamed Morsi, fait partie d'une réforme constitutionnelle approuvée par référendum en 2019 et très favorable à l'actuel président.

Cette dernière prévoit la possibilité pour Sissi de se maintenir au pouvoir jusqu'en 2030, renforce son contrôle sur le pouvoir judiciaire et permet à l'armée d'étendre davantage son influence sur l'économie.

Sous la présidence Sissi, l'Egypte a réduit au silence l'opposition islamiste comme libérale : les Frères musulmans, les militants de gauche, les journalistes et blogueurs. 

Si l'opposition était faible sous la présidence de Hosni Moubarak -- chassé du pouvoir en 2011 après un règne de près de 30 ans, au début du Printemps arabe -- elle était alors davantage représentée au Parlement.

En 2005, la confrérie des Frères musulmans, officiellement interdite, avait fait une percée politique aux législatives en remportant un siège sur cinq, en soutenant des candidats qui se présentaient comme « indépendants ».

Cette opposition a été écrasée dans le sang après la chute du président Morsi en 2013.


Gaza: 17 morts dans des frappes israéliennes, selon la Défense civile

 La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres". (AFP)
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  • La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants"
  • Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile

GAZA: La Défense civile palestinienne a annoncé que des frappes israéliennes avaient fait au moins 17 morts dans la bande de Gaza mercredi matin, laissant des "corps calcinés" et des "personnes disparues sous les décombres".

La frappe la plus meurtrière s'est produite sur une école qui abriterait des personnes déplacées dans la ville de Gaza (nord), faisant onze morts et 17 blessés, "y compris des femmes et des enfants", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

"Le bombardement a provoqué un incendie massif dans le bâtiment et plusieurs corps calcinés ont été retrouvés", a-t-il dit.

Quatre personnes ont aussi été tuées et "plusieurs autres sont portées disparues sous les décombres" après des tirs israéliens contre des maisons de l'est de Gaza, a indiqué la Défense civile.

Une frappe sur une maison à Jabalia, dans le nord, a tué un enfant et une autre sur une maison à Khan Younès (sud) a fait un mort, a précisé Mahmoud Bassal.

"Nous avons reçu des appels de détresse signalant plusieurs personnes disparues sous les décombres dans différentes zones de la bande de Gaza ", a-t-il ajouté.

"Nous manquons des outils et équipements nécessaires pour les opérations de sauvetage et pour récupérer les corps", a-t-il affirmé.

L'armée israélienne n'a pas fait de commentaires dans l'immédiat.

Mardi, elle avait dit avoir détruit environ "40 engins du génie utilisés à des fins terroristes, y compris lors du massacre du 7 octobre".

Elle affirme que le mouvement islamiste palestinien Hamas utilise ces engins "pour poser des explosifs, creuser des tunnels souterrains, percer des clôtures de sécurité et dégager les gravats pour retrouver des armes et du matériel militaire".

Rompant une trêve de près de deux mois, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le Hamas à Gaza.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 1.890 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, portant à 51.266 le nombre de morts à Gaza depuis le début de l'offensive de représailles israélienne.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.


Trump en Arabie saoudite, Qatar et Emirats à partir du 13 mai

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets." (AFP)
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  • L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme
  • Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021)

WASHINGTON: Donald Trump se rendra en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats Arabes Unis du 13 au 16 mai, a annoncé mardi sa porte-parole Karoline Leavitt, sur fond de conflit à Gaza et de négociations avec l'Iran.

Il s'agira du deuxième déplacement international du président américain depuis son investiture le 20 janvier, après son voyage prévu à Rome pour les obsèques du pape François samedi.

L'objectif de cette tournée est de "renforcer les liens" avec les pays visités, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, qui n'a pas donné de détails sur le programme.

Avant le décès du souverain pontife, Donald Trump avait prévu de réserver son premier grand voyage à l'Arabie saoudite, comme il l'avait déjà fait lors de son premier mandat (2017-2021).

Le président américain voudrait voir le royaume saoudien rejoindre les accords d'Abraham, par lesquels plusieurs pays arabes ont normalisé leurs relations avec Israël, mais le conflit à Gaza complique ce projet.

Donald Trump s'est entretenu plus tôt mardi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, assurant: "Nous sommes sur la même ligne sur tous les sujets."

Le président américain, très proche de la droite israélienne au pouvoir, avait créé la stupéfaction en lançant l'idée d'une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", une fois vidée de ses habitants.

L'Arabie Saoudite a aussi donné lieu à des entretiens entre les Etats-Unis et la Russie début mars au sujet de la guerre en Ukraine.

 


1981 – La création du CCG

Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981. (AFP)
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  • Depuis sa création, le CCG a réalisé une grande partie de ses objectifs initiaux
  • Les outils économiques mis en place, comme la zone de libre-échange, l’union douanière et le marché commun ont permis une meilleure synergie entre les pays membres

RIYAD: Quand, en janvier 1968, la Grande-Bretagne a fait part de son intention de se retirer du Golfe d’ici 1971, cela a provoqué une onde de choc dans toute la région. La recherche d’un cadre de sécurité plus fiable s’est alors intensifiée. Plusieurs étapes furent franchies, aboutissant à la création du Conseil de coopération du Golfe (CCG) le 25 mai 1981.

Entre l’annonce britannique de 1968 et son retrait effectif le 16 décembre 1971, une première tentative fut lancée pour former une union de neuf membres regroupant Bahreïn, le Qatar et les sept États de la Trêve, tous liés à Londres par des traités de protection. Après l’échec de cette initiative, les efforts se concentrèrent sur une union entre les seuls États de la Trêve. Les Émirats arabes unis furent proclamés le 2 décembre 1971, composés initialement de six émirats: Abou Dhabi, Dubaï, Foujaïrah, Charjah, Oumm al-Qaïwaïn et Ajman. Ras el-Khaïmah, le septième émirat, rejoignit la fédération en février suivant.

Après cette première étape, les efforts se poursuivirent en vue d’un cadre plus large incluant les autres États du Golfe, notamment l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar et le Koweït. Le cheikh Jaber al-Sabah du Koweït joua un rôle moteur dans cette démarche renouvelée. En mai 1976, lors d’une visite aux Émirats arabes unis, il lança un appel officiel à la création d’une union du Golfe, une idée soutenue avec enthousiasme par le président des Émirats, le cheikh Zayed.

En novembre 1976, à Mascate, un projet de cadre sécuritaire incluant également l’Iran et l’Irak fut discuté, mais rapidement abandonné en raison de profondes divergences, notamment entre Téhéran et Bagdad.

Les efforts visant à établir le CCG se poursuivirent sans l’Iran ni l’Irak. Saddam Hussein tenta d’entraver le processus tant que l’Irak n’y était pas inclus, ce qui s’avérait impossible en raison de la guerre contre l’Iran. L’Union soviétique et la Chine y étaient également opposées, craignant que cette nouvelle organisation ne s’aligne sur l’Occident.