Les nouveaux conflits font passer les réfugiés syriens au second plan, selon un expert

Mufaddal Hamadeh, membre du conseil d'administration de la Syrian American Medical Society. (Capture d’écran, AN)
Mufaddal Hamadeh, membre du conseil d'administration de la Syrian American Medical Society. (Capture d’écran, AN)
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Publié le Dimanche 12 juin 2022

Les nouveaux conflits font passer les réfugiés syriens au second plan, selon un expert

  • Après plus de dix ans de guerre, les personnes déplacées sont confrontées à des circonstances de plus en plus « terribles », a déclaré Mufaddal Hamadeh, de la Syrian American Medical Society
  • La communauté internationale a choisi de fermer les yeux... nous avons choisi d'être sourds aux cris des femmes et des enfants innocents en Syrie », a-t-il ajouté

CHICAGO : Plus de dix ans après avoir été forcés de fuir leurs maisons pour échapper à la guerre civile, les réfugiés syriens sont confrontés à des circonstances de plus en plus « désastreuses » alors que l'intérêt international est centré sur des conflits plus récents au Moyen-Orient et la guerre en Ukraine, selon un haut responsable de l'une des principales organisations d'aide aux réfugiés syriens dans le monde.

Dans le Ray Hanania Radio Show mercredi, Mufaddal Hamadeh, membre du conseil d'administration de la Syrian American Medical Society, a déclaré que les réfugiés syriens ont été essentiellement « oubliés » par le reste du monde.

Pourtant, leur nombre ne cesse d'augmenter et dépasse aujourd'hui les 12 millions, a-t-il précisé. Environ la moitié d'entre eux vivent dans des camps de réfugiés en Turquie, au Liban et en Jordanie, et les autres sont déplacés à l'intérieur de la Syrie. Entre-temps, trouver des fonds pour l'aide reste un défi, a-t-il ajouté.

« La crise syrienne, la tragédie syrienne, est toujours là, elle n’a pas disparu », dit M. Hamadeh. « En fait, elle ne cesse de s'aggraver. Depuis que la guerre a commencé en 2011, la Syrie a été la plus grande catastrophe dans le monde depuis la Seconde Guerre mondiale.

« La situation humanitaire est très, très mauvaise et difficile, et en fait elle se dégrade, elle ne s'améliore pas, même si les hostilités ont diminué au cours des deux dernières années ».

« En Syrie, plus d'un demi-million de personnes sont mortes au cours des dix dernières années. En ce qui concerne les déplacements, on estime à 5,6 millions le nombre de réfugiés dans les pays voisins. Mais en plus de cela, il y a 6,9 millions de réfugiés déplacés à l'intérieur de la Syrie.

« L'année dernière, le nombre de personnes ayant besoin d'aide était estimé à 14,3 millions. Aujourd'hui, ce chiffre est passé à plus de 16 millions de personnes. Donc, en plus de la crise des réfugiés, l’effondrement économique est une véritable calamité actuellement en Syrie. Environ 70 % ou plus, 75 % ou plus, de la population en Syrie, selon les classifications de l'Organisation mondiale de la santé, se trouve maintenant sous le seuil de pauvreté. »

Selon Hamadeh, environ 800 000 réfugiés vivent également en Allemagne et un nombre plus restreint dans d'autres pays, notamment aux États-Unis.

Avec les conflits qui éclatent ou s'intensifient ailleurs dans le monde, notamment en Ukraine et au Yémen, l'attention du monde est désormais concentrée ailleurs, mais les réfugiés syriens ne vont pas disparaître, a-t-il ajouté.

« Tout ce qui s'est passé a été documenté », a déclaré Hamadeh. « Tout ce qui s'est produit se déroule sous nos yeux. La communauté internationale a choisi de détourner le regard de la Syrie. Nous avons choisi de ne pas agir rapidement. Nous avons choisi de ne pas demander des comptes à ceux qui ont fait cela. Et nous avons choisi d'être sourds aux cris des femmes et des enfants innocents en Syrie. »

« Donc, ce qui se passe en Ukraine est une progression naturelle. Ce qui se passe, comme (Albert) Einstein l'a dit un jour, c'est que le monde ne sera pas détruit par les gens qui font le mal, mais par les gens qui les regardent faire et ne disent rien. »

La majorité des réfugiés syriens sont des femmes avec de jeunes enfants qui sont nés en cours de déplacement et qui grandissent dans une situation désespérée qui ne leur offre pas d'autre avenir que celui de la pauvreté et de la souffrance continue.

« La plupart des réfugiés dans le monde sont des femmes », poursuit Hamadeh. « Plus des deux tiers d'entre eux sont des femmes et des enfants. Le fait est que, lorsque je vais 10 ans plus tard rendre visite aux réfugiés, je constate que ces camps sont remplis d'enfants. »

« La plupart de ces enfants ne vont pas à l'école. La plupart d'entre eux n'ont pas été à l'école et n'ont pas eu la chance d'avoir une vie normale. Ils sont prisonniers dans leurs camps. Ils n'ont pas la possibilité d'apprendre. Ils n'ont pas la possibilité d'interagir avec la communauté d'accueil. Ils n'ont pas la possibilité d'apprendre un travail ou développer une vocation. Et en fin de compte, nous les appelons la dernière génération. »

Hamadeh décrit également la situation désespérée des femmes de Syrie.

« Ce sont les femmes qui ont le plus souffert », a-t-il dit. « Les femmes sont les plus grandes victimes. Elles portent la plus grande part de responsabilité dans l'éducation de ces enfants. Ce sont elles qui sont le plus souvent négligées, maltraitées et oubliées. »

« Ce qui se passe, c'est que beaucoup d'hommes partent au travail, à la guerre ou meurent. Le reste de la souffrance repose sur les épaules de ces femmes, qui sont très désavantagées par rapport aux hommes en termes de droits, de soins de santé et d'éducation. »

SAMS organisation sociale a été fondée en 1998, mais elle fournit désormais des soins de santé et une aide médicale à des millions de Syriens.

Lorsque la guerre a commencé en 2011, le budget de l'ASSM était de 750 000 dollars. Son financement a atteint un pic de 42 millions de dollars en 2017, mais il n'a cessé de diminuer depuis lors et la pandémie de Covid-19 a sérieusement affecté sa capacité à fournir des services.

L'année dernière, SAMS s’est occupé de 2,2 millions de réfugiés, la plupart de ses activités ayant lieu dans le nord-ouest de la Syrie. L'association, qui a des bureaux au Liban, en Turquie et en Jordanie, emploie 1 800 professionnels de la santé et gère 11 hôpitaux et 12 cliniques. Tous ses services médicaux sont fournis gratuitement. Elle dispense également des formations aux infirmières et aux médecins. Au Liban, elle travaille non seulement avec les réfugiés de Syrie, mais aussi avec ceux de Palestine, ainsi qu'avec les Libanais déplacés par les conflits précédents.

Selon Hamadeh, la situation critique des réfugiés syriens est exacerbée par le fait que le gouvernement syrien ne leur fournit aucun service, aucune possibilité d'emploi ni aucune autre assistance pour les aider à reconstruire leur vie. Beaucoup, a-t-il ajouté, ont peur de retourner dans leur ville natale après tant d'années de conflit.

« Beaucoup sont nés réfugiés », a-t-il dit, et ne connaissent pas la maison ou les terres de leurs parents. »

« Il est si facile de construire un camp de réfugiés », a ajouté Hamadeh. « Fermer un camp de réfugiés est presque impossible ».

 

Le Ray Hanania Show est diffusé en direct tous les mercredis à 17 heures EST sur la radio WNZK AM 690 dans le Grand Détroit, qui couvre certaines parties de l'Ohio, et sur la radio WDMV AM 700 à Washington D.C., qui couvre certaines parties de la Virginie et du Maryland. L'émission est rediffusée le jeudi à 7 heures à Detroit sur WNZK AM 690 et à Chicago à 12 heures sur WNWI AM 1080.

 

Vous pouvez écouter le podcast de l'émission de radio ici : www.arabnews.com/RayRadioShow.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.