Shanghai va se reconfiner en partie pour un grand dépistage

Un ouvrier est assis à côté d'une clôture érigée pour fermer une zone résidentielle sous verrouillage de Covid-19 dans le district de Huangpu à Shanghai le 10 juin 2022. (AFP)
Un ouvrier est assis à côté d'une clôture érigée pour fermer une zone résidentielle sous verrouillage de Covid-19 dans le district de Huangpu à Shanghai le 10 juin 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 10 juin 2022

Shanghai va se reconfiner en partie pour un grand dépistage

  • Le président Xi Jinping appelle à appliquer «sans relâche» la stratégie zéro Covid
  • La Chine maintient de strictes mesures: quarantaines obligatoires pour les personnes infectées, confinements dès l'apparition de cas et tests PCR quasi indispensables pour entrer dans un bâtiment ou voyager

SHANGAI: Shanghai se reconfine provisoirement, avec un tiers des 25 millions d'habitants qui devront rester chez eux ce week-end le temps d'un dépistage général, tandis que le président Xi Jinping appelle à appliquer "sans relâche" la stratégie zéro Covid.

La Chine maintient de strictes mesures contre le coronavirus: quarantaines obligatoires pour les personnes infectées, confinements dès l'apparition de cas et tests PCR quasi indispensables pour entrer dans un bâtiment ou voyager.

Fermement défendue par le pouvoir central et par Xi Jinping, cette stratégie sanitaire est notamment motivée par le fait que de nombreuses personnes âgées ne sont pas vaccinées contre le Covid-19.

Elle nécessite toutefois d'importants moyens logistiques, humains et économiques face à un variant Omicron qui s'est propagé dans presque toute la Chine ces derniers mois avant de très nettement refluer ces dernières semaines.

A Shanghai, longtemps épicentre de cette flambée épidémique et totalement confinée pendant deux longs mois, au moins 15 des 16 districts de la ville ont annoncé qu'ils mèneront un dépistage massif ces prochains jours.

Plus de 23 millions de personnes sont concernées.

Parmi ces districts, six d'entre eux (Minhang, Yangpu, Putuo, Fengxian, Qingpu et Changning), où habitent plus de huit millions de personnes, imposeront des confinements jusqu'à ce que l'intégralité des échantillons soient prélevés.

Cette campagne de dépistage à Shanghai intervient moins de deux semaines après la fin officielle du confinement, marqué par des problèmes d'approvisionnement en nourriture et des tensions entre habitants excédés et autorités.

«Mauvais pressentiment»

La plupart des Shanghaïens ont retrouvé une vie quasi normale, reprenant possession des restaurants, bars et parcs de la ville.

Mais les autorités au niveau des districts continuent d'imposer une batterie de restrictions locales pour éviter toute résurgence du coronavirus. Des centaines de milliers de personnes sont donc toujours confinées chez elles.

L'annonce du dépistage massif suscite la crainte de nombreux Shanghaïens, effrayés à l'idée d'un retour du confinement.

"J'ai un mauvais pressentiment", a écrit un internaute sur le réseau social chinois Weibo.

Un autre affirme que des clôtures ont commencé à être installées dans son quartier et que des habitants se précipitent dans les supermarchés pour faire le plein de riz ou d'huile.

Le gouvernement central tente de trouver le juste milieu entre l'éradication du virus et la limitation des conséquences économiques dues aux confinements, qui ont porté un rude coup à l'hôtellerie-restauration, aux commerces et aux usines.

"Nous devons coordonner efficacement la prévention et le contrôle de l'épidémie avec le développement économique et social" et "surmonter certaines des difficultés" en matière d'économie et d'emploi, a affirmé jeudi Xi Jinping.

Le président chinois a toutefois souligné que le pays devait "adhérer sans relâche à la stratégie zéro Covid", selon un compte-rendu de l'agence de presse officielle Chine nouvelle.

Selon nombre d'économistes, la Chine aura du mal à atteindre son objectif de croissance "d'environ 5,5%" cette année, en raison des fermetures d'entreprises engendrées par les confinements et la perturbation des chaînes d'approvisionnement.

Nouvelles barrières 

La Banque mondiale a déjà revu à la baisse cette semaine ses prévisions de croissance pour le géant asiatique, à 4,3%.

Le confinement total début avril de Shanghai, dont le port est l'un des plus importants au monde, a éreinté les entreprises de la région et fragilisé par ricochet la croissance planétaire.

Dans la capitale Pékin, où l'ombre d'un confinement a longtemps plané, les restaurants ont rouvert cette semaine et les employés peuvent désormais retourner sur leur lieu de travail.

Mais les autorités ont réimposé jeudi et vendredi la fermeture des bars, discothèques et lieux de spectacles dans deux districts centraux de la capitale, Chaoyang et Dongcheng.

Une mesure fait suite à la détection de dizaines de cas liés à des bars et boîtes de nuit.

Dans la nuit, les autorités ont installé de nouvelles barrières autour de plusieurs complexes résidentiels. Un journaliste de l'AFP a vu des agents dresser des clôtures métalliques et transporter des animaux domestiques.

Certaines entreprises ont également demandé à leurs employés d'être prêts au cas où le télétravail serait à nouveau imposé.

Au niveau national, le ministère de la Santé a fait état vendredi de 73 nouveaux cas positifs, dont huit à Pékin et 11 à Shanghai.


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.