Elections US: Le choix palestinien doit dépasser l’ethnicité des candidats

En 2018, il manquait 2 000 voix à Marie Newman pour renverser Dan Lipinski. Mais, lors de la primaire démocrate de mars 2020, avec le soutien arabo-américain, elle a facilement battu Lipinski, par plus de 2 816 voix. (AP/fichier photo)
En 2018, il manquait 2 000 voix à Marie Newman pour renverser Dan Lipinski. Mais, lors de la primaire démocrate de mars 2020, avec le soutien arabo-américain, elle a facilement battu Lipinski, par plus de 2 816 voix. (AP/fichier photo)
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Publié le Samedi 24 octobre 2020

Elections US: Le choix palestinien doit dépasser l’ethnicité des candidats

  • «Un représentant, s'il veut représenter notre district, doit s'aligner sur nos valeurs.»
  • Le troisième district congressionnel est tenu par un démocrate depuis 1975

CHICAGO: La plupart des Arabo-Américains du district congressionnel de l'Illinois ont choisi de soutenir un candidat américain qui défendait les droits arabes et palestiniens plutôt qu’un candidat arabo-américain palestinien qui, selon eux, ne pourrait pas gagner les élections, a déclaré mercredi la porte-parole du vainqueur.

Shadin Maali, dont la famille est originaire de Beitunia, en Palestine près de Ramallah, a fait savoir qu'elle avait accepté de devenir la porte-parole de Marie Newman plutôt que de soutenir la candidature du vidéaste palestinien américain Rashad «Rush» Darwish, parce que ce dernier ne pouvait pas gagner, contrairement à Newman.

Shadin Maali, directrice de la campagne et porte-parole de Marie Newman, a déclaré que cette dernière recherchait le soutien arabo-américain, embrassant nombre des préoccupations politiques de la communauté. Elle a ajouté que Mme Newman avait écouté la communauté et l'avait incluse dans sa campagne. Ce soutien, a-t-elle enchaîné, a aidé à renverser le membre du Congrès Dan Lipinski, un démocrate conservateur chevronné, qui compte huit mandats, qui avait marginalisé les questions arabo-américaines et soutenu de nombreux projets de loi antipalestiniens.

«Un représentant, s'il veut “représenter” notre district, doit s'aligner sur nos valeurs. S'il veut notre soutien, il doit s'aligner sur nos valeurs, qui ne sont pas des valeurs radicales», déclare Shadin Maali lors d'une apparition dans The Ray Hanania Show sur la chaîne WNZK AM 690 de Détroit et sur US Arab Radio, qui est parrainée par le journal Arab News chaque mercredi matin.

«Nous soutenons les droits humains, pour défendre les droits civils et la justice. Le fait que Dan Lipinski s’en moque, nie et refuse de nous rencontrer a été considéré comme un affront.»

En 2018, il manquait 2 000 voix à Marie Newman pour renverser Dan Lipinski. Mais, lors de la primaire démocrate de mars 2020, avec le soutien arabo-américain, elle a facilement battu Lipinski, par plus de 2 816 voix.

Newman a gagné avec 52 384 voix, tandis que Lipinski n’en a obtenu que 49 568. Le candidat palestinien qui a tenté de faire appel aux candidats arabo-américains, Rush Darwish, a dépensé près de 800 000 dollars pour l'élection, mais n'a remporté que 6 351 voix, soit 5,7 % des 110 852 votes exprimés.

Shadin Maali a déclaré qu'elle avait demandé en vain à Darwish de quitter la course et d’apporter son soutien à Newman, qui défend de nombreuses positions chères aux Arabes et aux Palestiniens américains.

Newman «disposait de l’accès le plus solide vers la victoire», affirme Shadin Maali, ce qui n’était pas le cas de Rush Darwish, un nouveau candidat avec peu d’expérience. Elle a qualifié ce choix de «difficile», mais elle a ajouté que finalement, c’était l’intérêt supérieur des électeurs du district, y compris les Arabo-Américains, qui devait être la priorité.

«Quand elle m'a demandé d'être sa directrice de campagne, la décision fut difficile à prendre parce que nous avions un Arabo-Américain, un Palestinien-Américain en lice. Je l'ai soutenue parce qu’elle nous représentait, qu’elle incarnait nos difficultés. Elle nous a donné une tribune… et elle pouvait gagner», ajoute-t-elle.

Le troisième district congressionnel est tenu par un démocrate depuis 1975, et il est à majorité démocrate. Selon le New York Times, il abrite la huitième plus importante population arabo-américaine sur les 50 districts congressionnels américains. Il dispose également de la plus grande concentration d'électeurs palestiniens-américains, déclare Shadin Maali.

Cette dernière a expliqué que, pour réussir à obtenir du soutien sur la question de la Palestine, les électeurs arabo-américains devaient également soutenir la population américaine traditionnelle sur des questions importantes pour eux.

«La Palestine n'est pas le seul problème», précise-t-elle.

«Nous nous préoccupons des soins de santé. Nous nous préoccupons de l'éducation. Nous nous préoccupons de ce qui motive les petites entreprises. Nous nous préoccupons des réfugiés et de la réforme de l'immigration. Nous nous préoccupons de tous ces problèmes. Nous sommes ici en tant qu'Américains. Nous nous préoccupons de nous assurer que les droits humains ne sont violés nulle part dans le monde.»

Shadin Maali a déclaré que Newman soutenait le droit des Arabo-Américains d'exprimer leur opposition aux politiques de pays étrangers tels qu'Israël, précisant que la pratique des boycotts étaient la manifestation de la liberté d’expression.

Reconnaissant que les Américains ayant boycotté le racisme du gouvernement sud-africain ont contribué à mettre fin à l'apartheid là-bas, Shadin Maali précise que les Américains soutiennent également le boycott des politiques gouvernementales israéliennes, qui discriminent les civils.

«Nous voulions nous assurer que nous serions toujours en mesure de pratiquer notre droit au boycott parce que c'est un droit civil fondamental», ajoute Shadin Maali.

Selon elle, Lipinski a soutenu l'adoption d'une législation punissant les Américains qui défendent le boycott des politiques du gouvernement israélien en Cisjordanie occupée.

Au cours de la deuxième partie de l'émission de radio, le conseiller politique conservateur, Jeff Davis, du groupe Victory Media, a déclaré que le public ne devrait pas se fier aux sondages des médias qui montrent que l'ancien vice-président Joe Biden a un avantage significatif sur le président Donald Trump.

Jeff Davis a déclaré que les électeurs devraient plutôt se concentrer sur plusieurs États décisifs comme la Pennsylvanie, la Floride, la Caroline du Nord et le Michigan.

Une analyse de la population arabo-américaine montre que quatre États «décisifs» – le Michigan, la Floride, l'Ohio et la Pennsylvanie – comptent d'importants électeurs arabo-américains qui pourraient contribuer à influencer les résultats des élections.

Toutefois, Jeff Davis a déclaré qu'avec le nouveau système de bulletins de vote par correspondance, certaines élections d'État pourraient n’être totalement validées que dix jours après l’élection du 3 novembre 2020.

«La question est la suivante: quand le saurons-nous? La différence, c’est que les demandes de vote par courrier sont supérieures à la normale, en raison de la Covid-19. Cela signifie qu’un pourcentage de votes important pourra être décisif le jour des élections», déclare Jeff Davis.

«Il est possible que nous ne le sachions pas durant neuf jours [après les élections]», précise-t-il encore.

 

The Ray Hanania Show est diffusé tous les mercredis matin à 8 heures HNE à Détroit. Il est diffusé simultanément sur la page Facebook du journal Arab News. Pour plus d'informations, visitez Arab News en ligne sur www.arabnews.com/us2020election.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".