LONDRES: Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré jeudi que l’Iran risquait de s’isoler davantage et d’exacerber les tensions après que le pays a retiré les caméras destinées à surveiller ses activités nucléaires.
Les actions de l’Iran menacent le rétablissement éventuel de l’accord sur le nucléaire conclu par six pays en 2015, indique M. Blinken dans un communiqué.
«Le seul résultat de cette décision sera une aggravation de la crise nucléaire et un isolement économique et politique supplémentaire pour l’Iran», explique-t-il.
Plus tôt dans la journée de jeudi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a révélé que le retrait de 27 caméras de surveillance utilisées par l’organisme de surveillance nucléaire de l’ONU pour contrôler les activités de Téhéran porterait un «coup fatal» aux négociations visant à relancer l’accord historique.
Ce communiqué a été publié un jour après que le conseil des gouverneurs de l’AIEA a majoritairement exprimé son appui à la mission essentielle de soumettre les matières nucléaires aux garanties afin d’empêcher la prolifération nucléaire, et a censuré Téhéran pour son manque de coopération avec l’organisme de surveillance.
Selon M. Blinken, la première réaction de l’Iran a été de menacer de nouvelles provocations nucléaires et de réduire la transparence, au lieu de s’attaquer à ces questions.
«L’Iran doit coopérer avec l’AIEA et fournir des informations techniquement crédibles en réponse aux questions de l’AIEA. C’est la seule façon de retirer les questions de garanties de l’ordre du jour du conseil», souligne M. Blinken.
Il a ajouté que les États-Unis demeuraient attachés à un retour mutuel à la mise en œuvre intégrale de l’accord sur le nucléaire et étaient «prêts à conclure un accord fondé sur les arrangements que nous avons négociés avec nos alliés européens à Vienne pendant de nombreux mois».
De son côté, l’envoyé américain en Iran, Rob Malley, estime que le message du conseil d’administration à l’Iran est clair en ce qui concerne la nécessité de respecter ses obligations en matière de garanties, qui sont indépendantes de l’accord sur le nucléaire, également connu sous le nom de plan d’action global commun (PAGC).
«Il ne s’agit pas d’une question politique; dès que l’AIEA disposera des informations techniquement crédibles dont elle a besoin, le conseil ne verra pas la nécessité de prendre d’autres mesures relatives à ces questions», note M. Malley.
Il a ensuite réaffirmé qu’ils étaient prêts à un retour mutuel à une conformité totale immédiate, mais que l’Iran «doit décider de laisser tomber ses exigences extérieures» et accepter l’accord de Vienne disponible depuis mars.
«L’Iran a une solution pour sortir de la crise nucléaire qu’il a créée: coopérer avec l’AIEA pour résoudre les questions de garanties en suspens et accepter de revenir au PAGC. Cela permettrait de répondre aux préoccupations internationales urgentes en matière de non-prolifération et d’obtenir la levée des sanctions américaines. C’est à eux de choisir», poursuit-il.
(Avec AFP)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com