Samuel Paty "méritait" de mourir : quatre mois de prison avec sursis pour une étudiante

Groupe devant un portrait du professeur de français Samuel Paty sur la façade de l'Opéra Comique de Montpellier. (PascalGUYOT/AFP)
Groupe devant un portrait du professeur de français Samuel Paty sur la façade de l'Opéra Comique de Montpellier. (PascalGUYOT/AFP)
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Publié le Vendredi 23 octobre 2020

Samuel Paty "méritait" de mourir : quatre mois de prison avec sursis pour une étudiante

  • Une étudiante en biologie de 19 ans, a été condamnée vendredi par le tribunal correctionnel de Besançon à 4 mois de prison
  • "J’ai fait une très grosse erreur, ces messages ne me correspondent pas"

BESANÇON: Une étudiante en biologie de 19 ans, qui avait écrit sur Facebook que Samuel Paty "méritait" de mourir avant de se repentir, a été condamnée vendredi par le tribunal correctionnel de Besançon à 4 mois de prison avec sursis pour "apologie du terrorisme".

La jeune femme, jugée en comparution immédiate, devra également effectuer un stage de citoyenneté dans les 6 mois à venir.

Commentant un article de L'Est Républicain qui annonçait un rassemblement en mémoire de l'enseignant, publié sur la page Facebook du quotidien régional, elle avait écrit : "il mérite pas d’être décapité, mais de mourir, oui."

Ce commentaire signalé par un internaute sur la plateforme Pharos, avait conduit jeudi à son interpellation à l’université de Besançon et à son placement en garde à vue.

"Je regrette d’avoir écrit ce commentaire, je m’en excuse. Je suis contre ce que j’ai écrit", a déclaré l'étudiante devant le tribunal, soulignant avoir elle-même "effacé le soir même" son message rédigé "trop vite" et "sans réfléchir".

"J’ai fait une très grosse erreur, ces messages ne me correspondent pas", a insisté la jeune femme qui a assuré qu'elle ignorait les circonstances précises de la décapitation, le 16 octobre, de l'enseignant lorsqu'elle avait réagi sur Facebook.

"Je ne suis pas du tout contre le fait qu’il (Samuel Paty) ait montré une caricature. C’est un professeur qui présente son cours comme il le souhaite", a ajouté cette jeune fille issue d'une famille de musulmans qui dit "vivre (sa) religion à la maison" et avoir justement fui la violence en Algérie.

Pour la procureure Margaret Parietti, qui a requis six mois de prison avec sursis probatoire et 180 heures de travail d’intérêt général, "nous sommes dans un contexte où on ne peut pas écrire, dire n'importe quoi".

"Je veux bien croire qu'il s’agit d'un dérapage, incompréhensible, d'un moment de folie pendant un accès de colère", a toutefois tempéré la magistrate.

L'avocate de la prévenue, Me Caroline Espuche, a parlé d'une "jeune femme bien insérée" qui "ne regarde pas tellement les infos" et ne savait "pas grand chose de Samuel Paty".

Elle était tombée "sur une vidéo du parent d’élève" qui dénonçait l'usage des caricatures de Mahomet par le professeur d'histoire-géographie lors d'un cours à ses élèves de 4e sur la liberté d'expression et l'avait comprise "comme : +on se moque des musulmans+", a plaidé l'avocate.

"Aussitôt, elle fait ses commentaires, sans chercher à se renseigner, elle réagit à chaud" sur les réseaux sociaux, a-t-elle affirmé.


Macron prédit «un choc d'espérance» avec la réouverture de Notre-Dame

Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans. (AFP)
Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans. (AFP)
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  • "Le brasier de Notre-Dame était une blessure nationale et vous avez été son remède par la volonté, par le travail, par l'engagement (...) Vous avez réussi ce qu’on pensait impossible"
  • "Vous avez montré au monde que rien ne résiste à l’audace (...) C’est une fierté immense pour la nation tout entière", a salué M. Macron qui a souhaité que "perdure" l’esprit de "fraternité" du chantier

PARIS: Emmanuel Macron a prédit vendredi un "choc d'espérance" lors de la réouverture de Notre-Dame qui sera "aussi fort que celui de l'incendie" en avril 2019.

"Le brasier de Notre-Dame était une blessure nationale et vous avez été son remède par la volonté, par le travail, par l'engagement (...) Vous avez réussi ce qu’on pensait impossible", a lancé le président de la République aux artisans présents lors de cette dernière visite de chantier avant la réouverture officielle les 7 et 8 décembre.

"Vous avez montré au monde que rien ne résiste à l’audace (...) C’est une fierté immense pour la nation tout entière", a salué M. Macron qui a souhaité que "perdure" l’esprit de "fraternité" du chantier.

Le président s'était fortement investi dans la reconstruction de la cathédrale, s'engageant notamment à ce qu'elle soit réalisée en cinq ans.

"On nous a beaucoup dit au début que ce ne serait pas possible, que c'était fou, que c'était arbitraire, qu'on allait mal faire. Mais au fond, derrière cet objectif simple, il y a eu une agrégation de toutes les volontés et vous l'avez fait", a-t-il souligné.

Le chef de l'Etat a rendu un hommage ému au général Georgelin qui fut de 2019 à 2023, année de son décès, "le visage et la voix du chantier".

"Je crois qu'il aurait été fier et heureux, qu'il vous aurait chacun salué par votre nom, votre prénom, comme à son habitude, avec cette voix de stentor", a-t-il dit.

 


Face à l'affluence, les marchés de Noël se préparent au «pire»

Au pied d'un chalet proposant du vin chaud, deux corps gisent. Près d'un sapin, un jeune homme grimace, une plaie à la main. Dans un village alsacien, les secours expérimentent le scénario du "pire": un attentat en plein marché de Noël. (AFP)
Au pied d'un chalet proposant du vin chaud, deux corps gisent. Près d'un sapin, un jeune homme grimace, une plaie à la main. Dans un village alsacien, les secours expérimentent le scénario du "pire": un attentat en plein marché de Noël. (AFP)
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  • Eguisheim, commune de 1.800 habitants située à quelques kilomètres de Colmar, accueille chaque année plus de 60.000 visiteurs venus flâner dans ses rues pavées, admirer ses façades colorées et profiter de l'ambiance de Noël
  • Mais ce jour-là, à 09H00, l'alerte est donnée: une attaque a eu lieu au marché de Noël

EGUISHEIM: Au pied d'un chalet proposant du vin chaud, deux corps gisent. Près d'un sapin, un jeune homme grimace, une plaie à la main. Dans un village alsacien, les secours expérimentent le scénario du "pire": un attentat en plein marché de Noël.

Eguisheim, commune de 1.800 habitants située à quelques kilomètres de Colmar, accueille chaque année plus de 60.000 visiteurs venus flâner dans ses rues pavées, admirer ses façades colorées et profiter de l'ambiance de Noël.

Mais ce jour-là, à 09H00, l'alerte est donnée: une attaque a eu lieu au marché de Noël.

"Ca s'est passé devant chez moi", témoigne un commerçant, au téléphone avec les secours.

Des cris retentissent rue des Remparts: "Aïe! J'ai mal!".

Tandis que les gendarmes progressent au milieu des chalets à la recherche des assaillants, des haut-parleurs diffusent un message en français puis en anglais: "Un incident grave a été signalé... Évacuez immédiatement les lieux". Quelques minutes plus tard, un hélicoptère de la gendarmerie survole la scène.

Un exercice réaliste qui laisse certains touristes un peu interloqués.

"Stressant" mais "rassurant" 

"C'est un petit peu stressant quand on n'est pas au courant", confie Philippe, venu de la région parisienne. "Mais on a l'impression que les choses se passent bien."

"Pour moi c'est rassurant", affirme Flora, une touriste de 40 ans originaire du Pas-de-Calais en observant les gendarmes. "Pouvoir les mettre en conditions réelles ça leur permet d'appliquer sur le terrain ce qu'ils ont appris, c'est toujours utile".

Prévenus de l'exercice, des habitants observent la scène d'un œil curieux quand tout à coup, tous les téléphones portables sonnent simultanément: un test qui montre que le dispositif d'alerte des populations fonctionne.

Les forces de l'ordre finissent par arrêter les attaquants et les pompiers évacuent les victimes, une heure et demie après l'alerte.

Le bilan est lourd: cinq personnes décédées dont un enfant, trois personnes en urgence absolue et sept en urgence relative.

Il rappelle la tragique attaque survenue le 11 décembre 2018 au marché de Noël de Strasbourg lorsque un jeune homme radicalisé, qui avait prêté allégeance au groupe État islamique (EI), avait tué cinq personnes et en a blessé onze.

"Le pire qu'il puisse nous arriver, c'est d'avoir un attentat", confie Claude Centlivre, le maire d'Eguisheim.

Avec son château et sa chapelle surmontés de nids de cigognes, ses maisons alsaciennes typiques, la commune du Haut-Rhin figure parmi les plus beaux villages de France et a même été désigné village préféré des Français en 2013, ce qui a dopé la fréquentation touristique.

"Nous avons beaucoup de monde durant cette période de quatre semaines de l'Avent qui court avant Noël", confirme l'édile.

Roder les dispositifs 

Il a été très vite partant pour qu'un scénario d'attentat fictif faisant de nombreuses victimes puisse y être organisé: "ça permet de tester et de voir si nous sommes prêts", même s'il le reconnaît, "nous n'avions pas le stress d'un vrai événement".

Un exercice de cette ampleur est une première pour la commune et pour le Haut-Rhin. Au total, 50 gendarmes et 73 pompiers y ont participé ainsi qu'une quinzaine de personnels du Samu et un groupe de militaires.

Il intervient en plein essor des marchés de Noël alsaciens, qui enregistrent ces dernières années des chiffres de fréquentation records, une popularité qui pose des défis en matière de gestion des flux et d'intervention des secours.

"Plus de quatre millions de personnes" viennent voir les marchés de Noël du Haut-Rhin, souligne le préfet du département Thierry Queffélec.

Si certaines communes sont particulièrement fréquentées, comme Colmar, qui a attiré l'an dernier 1,6 million de visiteurs, de nombreux marchés sont aussi organisées dans des villages, attirant des centaines de milliers de touristes, français et étrangers.

L'idée était d'organiser cette simulation dans une commune "à taille humaine", explique le préfet.

"On a l'ambition de mieux former nos élus à la gestion de crise", ajoute le colonel Patrice Gerber, directeur du service d'incendie et de secours du Haut-Rhin.

Un exercice comme celui-ci, "c'est assez rare et c'est très proche de la réalité", souligne le colonel Gerber. C'est un entraînement qui vise à "roder" les dispositifs existants pour être "meilleurs le jour J".

 


Liban : Macron appelle à cesser «immédiatement» toutes les actions qui «contreviennent» au cessez-le-feu

 Le président français Emmanuel Macron a appelé à la cessation "immédiate" de toutes les "actions qui contreviennent" à la mise en œuvre du cessez-le-feu entré mercredi en vigueur au Liban, a annoncé vendredi l'Elysée. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a appelé à la cessation "immédiate" de toutes les "actions qui contreviennent" à la mise en œuvre du cessez-le-feu entré mercredi en vigueur au Liban, a annoncé vendredi l'Elysée. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron a appelé à la cessation "immédiate" de toutes les "actions qui contreviennent" à la mise en œuvre du cessez-le-feu entré mercredi en vigueur au Liban
  • Il a "appelé toutes les parties à œuvrer à la pleine mise en œuvre de ce cessez-le-feu" et "signalé que toutes les actions qui contreviennent à cette pleine mise en œuvre devaient cesser immédiatement"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a appelé à la cessation "immédiate" de toutes les "actions qui contreviennent" à la mise en œuvre du cessez-le-feu entré mercredi en vigueur au Liban, a annoncé vendredi l'Elysée.

Lors d'entretiens téléphoniques successifs jeudi avec le Premier ministre libanais Najib Mikati et le président de la Chambre des députés Nabih Berri, il a "appelé toutes les parties à œuvrer à la pleine mise en œuvre de ce cessez-le-feu" et "signalé que toutes les actions qui contreviennent à cette pleine mise en œuvre devaient cesser immédiatement".

Emmanuel Macron a évoqué avec chacun des responsables libanais les conditions de mise en œuvre du cessez le feu entre Israël et le Liban, annoncé par le Président Biden et Macron, le 26 novembre 2024. Cet arrangement devait permettre de restaurer la sécurité des Libanais et des Israéliens, le retour en toute sécurité des habitants des deux côtés de la Ligne bleue dans leurs foyers ainsi que le respect de la souveraineté du Liban. Le chef de l’Etat a ainsi salué une étape fondamentale pour le Liban et pour la désescalade dans la région et a appelé toutes les parties à œuvrer à la pleine de mise en œuvre de ce cessez-le-feu. Le Président de la République a également signalé que toutes les actions qui contreviennent à cette pleine mise en œuvre devaient cesser immédiatement.

Il s’est ensuite félicité que le conseil des ministres libanais ait autorisé le recrutement de 1500 personnels supplémentaires pour venir en appui aux Forces armées libanaises. Il a à cet égard réitéré l’engagement de la France à apporter son soutien aux Forces armées libanaises aussi bien à titre national que dans le cadre de la FINUL.
La France poursuivra la mobilisation des partenaires internationaux, comme elle l’a déjà fait lors de la conférence de soutien à la population et la souveraineté du Liban organisée à Paris le 24 octobre dernier, afin de soutenir les FAL mais aussi les efforts humanitaires et de reconstruction au Liban.

Enfin, Macron a redit la nécessité pour tous les acteurs libanais de trouver une voie pour sortir de la crise politique et s’est félicité que le Président du parlement ait appelé à la tenue d’une session du parlement libanais le 9 janvier prochain. Il a appelé à ce que cette session parlementaire conduise à une sortie de crise ainsi qu’à la tenue d’une élection présidentielle au Liban. Il était fondamental qu’une élection présidentielle puisse se tenir afin de permettre la nomination d’un gouvernement capable de rassembler les Libanais et de mener les réformes nécessaires à la stabilité et à la sécurité du Liban.