TÉHÉRAN : L'Iran a annoncé mercredi avoir retiré deux caméras de surveillance installées par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) pour surveiller ses activités nucléaires, dans le cadre de son bras de fer avec les pays occidentaux et les Etats-Unis.
« L'Iran n'a pas d'activités nucléaires cachées ni de sites non signalés », a démenti mercredi Mohammad Eslami, chef de l'OIEA, cité par l'agence officielle Irna.
L'annonce de l'arrêt de ces instruments de surveillance intervient alors que les Etats-Unis et les trois pays européens parties à l'accord (Royaume-Uni, France et Allemagne) ont déposé dans la nuit de lundi à mardi auprès de l'AIEA une résolution admonestant Téhéran pour son manque de coopération.
La résolution doit être étudiée lors de la réunion du Conseil des Gouverneurs de l'agence onusienne entamée lundi à Vienne et qui doit se tenir jusqu'à vendredi.
Elle exhorte l'Iran à « coopérer » avec l'AIEA, se focalisant notamment sur un rapport publié à la fin du mois dernier, dans lequel l'Agence a déclaré avoir encore des questions « non clarifiées » sur des traces d'uranium enrichi trouvées sur trois sites, que l'Iran n'avait pas déclarés comme ayant hébergé des activités nucléaires.
« Cette décision récente de trois pays européens et des Etats-Unis de présenter un projet de résolution contre l'Iran est politique », a poursuivi Eslami affirmant que « l'Iran a maintenu une coopération maximale avec l'AIEA ».
Si la résolution est adoptée par le Conseil des gouverneurs, il s'agira du premier blâme contre l'Iran depuis juin 2020.
Au cours des débats mardi à Vienne, Londres, Paris et Berlin (E3) ont dénoncé plus largement « un programme nucléaire avancé comme jamais auparavant », et des activités « sans justification civile crédible ».
D'après les dernières estimations de l'AIEA, l'Iran aura bientôt amassé suffisamment d'uranium enrichi à 60% pour construire une bombe.
Les négociations entamées il y a plus d'un an pour relancer l'accord nucléaire entre Téhéran et les puissances mondiales ont été suspendues en mars alors qu'une entente semblait à portée de main.
« Plusieurs caméras de surveillance » ont été déconnectées sur des « sites nucléaires » du pays, a indiqué l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) dans un communiqué, sans préciser leur nombre, ni les sites en question.
Ces instruments constituaient, toujours selon l'organisation iranienne, un « geste de bonne volonté » qui n'a pas été « apprécié » par l'AIEA mais a plutôt considéré qu'il s'agissait d'une « obligation » de l'Iran.
Le directeur général de l'instance onusienne Rafael Grossi avait déploré lundi, à l'ouverture de la réunion du Conseil des gouverneurs, l'absence de réponses « techniquement crédibles » de la République islamique.