Ukraine: Combats acharnés à Severodonetsk, nouvelle mise en garde de Moscou

L'Ukraine a demandé aux pays qui la soutiennent des armes toujours plus puissantes pour repousser l'attaque russe. (Photo, AFP)
L'Ukraine a demandé aux pays qui la soutiennent des armes toujours plus puissantes pour repousser l'attaque russe. (Photo, AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend sur le front dans l'est de l'Ukraine pour y soutenir ses soldats. (Photo, AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend sur le front dans l'est de l'Ukraine pour y soutenir ses soldats. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 07 juin 2022

Ukraine: Combats acharnés à Severodonetsk, nouvelle mise en garde de Moscou

L'Ukraine a demandé aux pays qui la soutiennent des armes toujours plus puissantes pour repousser l'attaque russe. (Photo, AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rend sur le front dans l'est de l'Ukraine pour y soutenir ses soldats. (Photo, AFP)
  • Selon Zelensky, qui s'exprimait lors d'une rencontre avec des journalistes à Kiev, la situation sur le front Est est «difficile»
  • A Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a mis en garde les pays occidentaux contre des livraisons à Kiev d'armes de longue portée

KIEV: La bataille faisait toujours rage lundi à Severodonetsk, une ville-clé de l'est de l'Ukraine soumise à un intense feu russe où le président ukrainien reconnaît une situation "difficile", tandis que Moscou a de nouveau mis en garde les Occidentaux en cas de livraisons d'armes de longue portée.

Les forces ukrainiennes "tiennent bon" à Severodonetsk, mais les Russes y sont "plus nombreux et plus puissants", si bien que la situation est "difficile" sur le front oriental, a déclaré Volodymyr Zelensky devant des journalistes à Kiev.

"Les principaux efforts de l'ennemi se concentrent" sur une tentative de totalement s'emparer de ce centre industriel et de "bloquer" les troupes ukrainiennes dans la région voisine de Lyssytchansk, a fait savoir dans la soirée l'armée ukrainienne.

"Nos soldats gardent le contrôle de Severodonetsk, les combats se poursuivent dans sa partie orientale", a-t-elle ajouté dans son communiqué.

«Combats de rue»

Le gouverneur régional Serguiï Gaïdaï avait plus tôt souligné que la situation s'était "aggravée" pour les Ukrainiens, malgré une contre-attaque qui a permis de reprendre la moitié de cette cité.

Son maire, Oleksandre Striouk, a pour sa part raconté à l'agence de presse UNIAN que "la situation changeait toutes les heures" et que d'"intenses combats de rue" étaient en cours, ainsi qu'un "duel d'artillerie".

Selon M. Gaïdaï, les bombardements se sont encore intensifiés sur Severodonetsk et Lyssytchansk , une localité située sur "les hauteurs" et stratégique pour "tenir la ligne de défense".

Les Russes "détruisent tout avec leur tactique habituelle de terre brûlée" pour qu'il "ne reste plus rien à défendre", a accusé le gouverneur.

Severodonetsk est la plus grande agglomération encore aux mains des Ukrainiens dans la région de Lougansk, où les soldats russes ont avancé ces dernières semaines.

Pour la Russie, mettre la main sur cette ville serait déterminant en vue d'une conquête de l'intégralité du vaste bassin houiller du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Ses forces armées ont poursuivi ces dernières 24 heures leur offensive sur d'autres fronts dans l'est de l'Ukraine, où "sept attaques (...) ont été repoussées" dans les régions de Donetsk et de Lougansk, selon les autorités ukrainiennes.

La Russie tape du poing sur la table

A Moscou, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a à son tour mis en garde les pays occidentaux contre des livraisons à Kiev d'armes de longue portée.

"Plus les armes de longue portée que vous livrerez seront performantes, plus nous repousserons loin de notre territoire les lignes" ukrainiennes, a averti M. Lavrov lundi au cours d'une conférence de presse en ligne.

La veille, c'était le président Vladimir Poutine qui avait menacé de frapper "des sites que nous n'avons pas visés jusqu'à présent", si de telles armes étaient fournies.

Cela n'a pas empêché Londres d'annoncer lundi la livraison de lance-roquettes M270 MLRS d'une portée de 80 kilomètres, en complément des Himars de même portée promis la semaine dernière par Washington.

Les experts militaires soulignent que cette portée est légèrement supérieure à celle des systèmes analogues russes, ce qui permettrait aux forces ukrainiennes de frapper l'artillerie adverse en restant hors d'atteinte.

Lavrov empêché d'aller en Serbie

M. Lavrov a aussi fustigé  la fermeture "scandaleuse" par trois pays européens de leur espace aérien à l'avion qui devait l'emmener en Serbie, où son déplacement de deux jours a dû être annulé.

"L'inconcevable s'est produit", a-t-il réagi, "on a privé un Etat souverain de son droit d'exercer sa politique extérieure".

La Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro, tous trois membres de l'Otan, ont pris une telle mesure en invoquant des sanctions imposées par Bruxelles à la Russie.

La Lettonie a quant à elle décidé lundi d'interdire de diffusion sur son territoire de toutes les chaînes de télévision ayant leur siège en Russie.

La veille, le président Zelensky avait rendu visite aux unités ukrainiennes déployées près de Bakhmout (région de Donetsk) et de Lyssytchansk (celle de Lougansk).

Il était aussi allé à Zaporijjia, dans le sud, à la rencontre d'habitants de Marioupol ayant réussi à fuir ce port stratégique pris par les Russes.

L'Ukraine revendique une percée en mer Noire

En mer Noire, l'armée ukrainienne a assuré lundi avoir largement fait reculer la flotte russe, une information invérifiable de source indépendante.

"À la suite de nos actions destinées à défaire les forces navales ennemies, le groupe de navires de la flotte russe de la mer Noire a été repoussé des côtes ukrainiennes à une distance de plus de cent kilomètres", a affirmé le ministère ukrainien de la Défense.

Selon lui, les troupes russes ont été en conséquence contraintes de déployer des systèmes de défense côtière en Crimée et dans la région méridionale ukrainienne de Kherson, qu'elles occupent.

"Nous avons privé la flotte russe du contrôle total de la partie nord-ouest de la mer Noire, qui est devenue une +zone grise+", a encore dit le ministère, ajoutant que Moscou tentait actuellement d'y reprendre le dessus.

Les Russes maintiennent néanmoins leur blocus naval des ports ukrainiens, selon la même source, empêchant les exportations de céréales et faisant craindre des crises alimentaires dans les pays, notamment d'Afrique, qui en dépendent.

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a jugé lundi "crédibles" les informations selon lesquelles la Russie "vole" les exportations de céréales ukrainiennes, "pour les vendre à son propre profit".

"Tout cela est délibéré", a-t-il dit lors d'une conférence virtuelle sur l'insécurité alimentaire, accusant le président russe Vladimir Poutine de faire du "chantage" pour obtenir une levée des sanctions internationales contre l'invasion de l'Ukraine.

Le conflit oppose deux superpuissances céréalières, la Russie et l'Ukraine assurant 30% des exportations mondiales de blé, et il a provoqué une flambée des prix.

La quantité des céréales destinées à l'exportation et bloquées en Ukraine pourrait tripler d'"ici à l'automne" pour atteindre 75 millions de tonnes, a alerté lundi Volodymyr Zelensky.

"Nous avons besoin de couloirs maritimes et nous en discutons avec la Turquie et le Royaume-Uni" ainsi qu'avec l'ONU, a poursuivi le président ukrainien. Kiev évoque aussi ce sujet avec la Pologne et les Etats Baltes pour exporter de petits volumes par le rail.

Dans le même temps, le ministère américain de la Justice a ordonné la saisie de deux avions appartenant à l'oligarque russe Roman Abramovitch, les soupçonnant d'avoir été utilisés en violation des sanctions prises contre son pays.

La diplomatie russe a de son côté allongé lundi sa liste de citoyens américains interdits d'entrée en Russie, pour notamment y inclure la secrétaire au Trésor Janet Yellen, en représailles à des mesures similaires prises par Washington.

Les Etats-Unis et l'Europe ont par ailleurs réclamé à la Russie d'arrêter les violences sexuelles présumées commises par son armée et ses supplétifs en Ukraine, tandis que Moscou a dénoncé des accusations sans fondement, au cours d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.