BEYROUTH: Malgré les difficultés et les défis en tous genres auxquels fait face le Liban et notamment ceux traversés par le secteur artistique et culturel, les organisateurs du Cabriolet film festival ne baissent pas les bras et ils ont tenu à maintenir cette quatorzième édition qui a lieu du 3 au 5 juin 2022. Un rendez-vous très attendu devenu synonyme d’espoir, car le festival projette des courts-métrages sur les marches de l’escalier Saint-Nicolas, dans le quartier traditionnel de Gemmayzeh à Beyrouth, l’un des lieux les plus touchés par l’explosion du port de Beyrouth.
«Malgré l’explosion qui a tout détruit et la crise financière sans précédent que traverse le pays, nous avons tenu notre promesse, cette année encore, avec le soutien de nos partenaires d'exception», confie Brahim Samaha, à la tête de l’association Laboratoire d’art, initiatrice de cet événement, qui rappelle fièrement qu’«aucune édition n’a été annulée ces quatorze dernières années».

Une fierté qu’il assume: «Nous sommes fiers d’avoir pu créer un forum unique d'échange et de dialogue entre le public et la communauté cinématographique qui s’est développée tout au long des années. Le festival célèbre le court-métrage en tant que forme d'art indépendant en présentant des films locaux et internationaux de différents genres, des archives à la fiction courte, et le documentaire», explique Brahim Samaha qui ajoute que comme chaque année le festival s’étend sur «trois soirées au cours desquelles se succéderont films d’animation, documentaires et mises en scène dans des formats allant de deux à vingt minutes». Un succès qui va en grandissant puisque cette année encore, ce sont «cinquante courts-métrages qui sont sélectionnés et projetés sur les trois mille cinq cents reçus».
«Le Cabriolet film festival constitue un espace où les talents sont encouragés, la différence célébrée, la liberté d’expression défendue, les pensées formulées, des thèmes tels que les droits de l'homme, la justice et l'égalité des chances abordés, et où nos préoccupations sont exprimées dans l'espoir d'être entendues», précise Brahim Samaha. «Le festival est progressivement devenu un événement qui soutient des causes, défend les droits de l'homme, se concentre sur les concepts d'égalité des chances et de durabilité, et suit les tendances émergentes grâce à l'adoption d'un thème unique chaque année pour les courts-métrages projetés», poursuit l’organisateur. Et désormais, «nous collaborons avec des dizaines de festivals à travers le monde».
Le thème choisi pour l’édition 2022 est «Weird (“bizarre”) et le visage du festival n’est autre que celui du célèbre acteur Gabriel Yammine», ajoute Brahim Samaha.
Au-delà du thème ou des projections qui sont tous deux mûrement réfléchis afin de s’adapter à la réalité mondiale, «cet événement a surtout pour but d’encourager les talents individuels, de rassembler artistes et cinéastes, de défendre les courts-métrages, d’améliorer le réseautage entre les groupes d'intérêt, et également de permettre au public d'interagir avec les cinéastes», conclut l’organisateur du Cabriolet film festival.