LONDRES: La famille royale britannique se retrouve vendredi pour une messe célébrant les 70 ans du règne historique d'Elizabeth II, mais la souveraine de 96 ans n'y participera pas, apparemment fatiguée par le premier jour des festivités.
Annonçant son absence "à contrecoeur" jeudi soir, le palais de Buckingham l'a expliquée par un "certain inconfort" ressenti durant le premier jour des célébrations jeudi. La reine, qui a du mal à marcher, y est apparue deux fois au balcon du palais.
La messe à la cathédrale Saint-Paul doit marquer la première apparition publique du prince Harry et de sa femme Meghan au Royaume-Uni depuis leur départ pour la Californie il y a deux ans.
Le prince Andrew, 62 ans, à jamais privé de rôle royal, n'y participera pas. Le palais a annoncé jeudi qu'il avait attrapé le Covid et serait absent "à regret" de cette cérémonie religieuse, organisée dans le cadre des quatre jours de festivités marquant le jubilé de platine (70 ans de règne) d'Elizabeth II, un record pour un monarque britannique.
Le retour de Harry et Meghan, venus des Etats-Unis avec leurs deux jeunes enfants pour les célébrations, a déjà fait couler beaucoup d'encre hostile.
"Vous n'êtes pas bienvenus au jubilé" écrivait la semaine dernière dans le Daily Mail Amanda Platell, ex-porte-parole de l'ancien dirigeant conservateur William Hague. "N'ayez pas l'audace de voler les lumières dirigées sur la reine", a aussi averti dans le tabloïd The Sun le photographe royal Arthur Edwards.
Après les tensions familiales de ces deux dernières années, tous les gestes et regards lors de cette messe sont bien sûr examinés à la loupe.
Harry et William se parleront-ils ? Quid de Meghan et Kate ? Depuis deux ans, les relations entre Harry, 37 ans, et William, 39 ans, deuxième dans l'ordre de succession au trône, sont quasi inexistantes. Elles ne sont guère meilleures avec son père le prince Charles, héritier de la couronne.
Depuis leur départ en Californie en 2020 et leur interview fracassante à la télévision américaine, vécue comme une trahison au Royaume-Uni, Harry et Meghan sont parmi les membres les plus impopulaires de la famille royale, Meghan en 14e place à 23% d'opinions favorables, Harry à la 11e place avec 36%. Seul le prince Andrew fait moins bien, à 12% (récent sondage YouGov).
Apparitions rares
Deuxième fils de la reine, Andrew n'a plus aucun rôle officiel, depuis des accusations d'agressions sexuelles en liaison avec l'affaire Epstein aux Etats-Unis, auxquelles il a mis fin en payant plusieurs millions de dollars.
En mars dernier, son apparition au bras de la souveraine à l'Abbaye de Westminster, pour la cérémonie en souvenir du prince Philip décédé l'an dernier, avait été mal reçue par une partie de l'opinion publique britannique.
Ni lui, ni Harry et Meghan, n'avaient été conviés sur le balcon de Buckingham Palace jeudi, d'où la reine a été acclamée par des dizaines de milliers de Londoniens au premier jour des célébrations de son jubilé. Meghan et Harry ont été aperçus de loin, regardant la parade militaire du Salut aux couleurs depuis un autre bâtiment, Andrew était invisible.
La reine, en tenue bleu tourterelle, est apparue au balcon souriante, s'appuyant sur une canne, avec 17 membres de la famille royale.
Les apparitions de la souveraine, montée sur le trône à 25 ans le 6 février 1952, sont de plus en plus rares.
Quelque 400 personnes sont attendues au service religieux vendredi, toutes distinguées pour leur contribution à la vie du pays, dont des enseignants, personnels de santé, représentants des forces armées ou d'associations caritatives.
L'archevêque de Canterbury, leader spirituel de l'église anglicane qui devait officier, a annulé car souffrant du Covid. Il a été remplacé par l'évêque d'York.
Les célébrations continueront samedi avec un grand concert en soirée devant Buckingham Palace, avant des milliers de déjeuners et fêtes populaires entre voisins dimanche, et une immense parade dans les rues de Londres en soirée, avec près de 10 000 participants.