Mélenchon lance le «parlement de la Nupes» pour favoriser «l'implication populaire»

Pour Jean-Luc Mélenchon, «le parlement est une nécessité» (Photo, AFP).
Pour Jean-Luc Mélenchon, «le parlement est une nécessité» (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 31 mai 2022

Mélenchon lance le «parlement de la Nupes» pour favoriser «l'implication populaire»

  • Il se veut le prolongement de l'espace de discussion sur la stratégie et le programme qu'était déjà le «Parlement de l'union populaire» pendant la présidentielle
  • Sa présidente Aurélie Trouvé, ancienne d'Attac, va continuer d'en tenir les rênes

PARIS: Jean-Luc Mélenchon a lancé lundi le "parlement de la Nouvelle union populaire écologique et sociale" (Nupes) afin de favoriser "l'implication populaire de masse", indispensable selon lui à la réussite du gouvernement s'il devenait Premier ministre.

L'ancien candidat insoumis à la présidentielle (22%) a commencé son discours, devant une partie des 500 membres de ce parlement rassemblée à la Fabrique à Paris, par une mise en garde: "Le parlement de la Nupes commence (...) et sa pérennité n'est pas acquise".

Il se veut le prolongement de l'espace de discussion sur la stratégie et le programme qu'était déjà le "Parlement de l'union populaire" pendant la présidentielle. Sa présidente Aurélie Trouvé, ancienne d'Attac, va continuer d'en tenir les rênes.

Pour Jean-Luc Mélenchon, "le parlement est une nécessité". "Il est impossible de changer la société aussi fondamentalement que nous en avons l’ambition sans une implication populaire de masse", a martelé Jean-Luc Mélenchon, devant ses partenaires de coalition les responsables socialiste Olivier Faure, écologiste Julien Bayou et communiste Ian Brossat.

Une fresque parisienne aux accents pro-Nupes accusée de «promotion illégale»

Une fresque réalisée à Paris par une association subventionnée par la Ville est accusée de "promotion électorale coûteuse et illégale" par l'opposition de droite, tant elle semble soutenir l'alliance de gauche menée par La France Insoumise (LFI) en vue des législatives.

"Vous étiez où le 10 avril ? Un autre monde est toujours possible. RDV aux législatives !" Sur le panneau de trois mètres de hauteur et de huit mètres de longueur installé à l'angle d'une placette de la rue Oberkampf (XIe arrondissement), une foule déterminée tourne le dos à un ciel gris pour regarder vers un ciel bleu, le poing levé.

Le slogan "un autre monde est possible" était celui de Jean-Luc Mélenchon, éliminé de peu au 1er tour de l'élection présidentielle le 10 avril.

"Je souhaite de toutes mes forces que le (parlement) continue", soit "constructif et insolent envers le pouvoir même si c’est nous qui l’exerçons", a confié Jean-Luc Mélenchon. "Qu’il soit frondeur, insoumis, tout ce que vous voudrez", a-t-il ajouté, non sans une œillade taquine à Olivier Faure.

"Mais vous déciderez, ce n'est que dans 15 jours que tout ça prendra fin", a-t-il ajouté à propos de la campagne des législatives et du premier tour, le 12 juin. Selon des sondages, la Nupes deviendrait la deuxième formation à l'Assemblée nationale avec entre 165 et 195 sièges.

Aurélie Trouvé a pour sa part rappelé que ce parlement avait vocation à "construire une culture politique commune pour gagner la bataille culturelle", "partout où on peut faire reculer le règne de l'argent et faire primer l'humain".

Elle a présenté ses vice-présidentes qui représentent les partis nouvellement alliés à LFI, l'eurodéputée EELV Marie Toussaint, la numéro 2 du PS Corinne Narassiguin, la cheffe des sénateurs communistes Eliane Assassi, la cheffe de Générations Sophie Taillé-Polian et l'eurodéputée LFI Manon Aubry. Le député insoumis Eric Coquerel, vice-président aussi, était absent.

Pour François Hollande, la programme de la Nupes est «incapable d'être exécuté»

L'ancien président socialiste François Hollande a estimé lundi, lors d'une réunion publique en Corrèze, que le programme de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) "se heurterait à la réalité" et serait "incapable d'être exécuté" en cas de victoire aux prochaines législatives.

"Imaginons qu’il y ait une majorité Nupes, ce programme, compte tenu de l’importance des dépenses qu’il prévoit, compte tenu des promesses qu’il fait, se heurterait à la réalité, et serait incapable d’être exécuté," a déclaré M. Hollande devant la presse, lors d'une réunion publique à Donzenac, où il était présent en compagnie de l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, pour soutenir Annick Taysse (ex-PS), la candidate dissidente à gauche dans la circonscription de Tulle.

"Toutes les mesures (de la Nupes) peuvent séparément être défendues, mais (…) additionnées, mises bout à bout, aboutissent à une impossibilité",  a insisté M. Hollande.


Sophie Binet (CGT) a déclaré que le travail le 1er mai était « hors de question »

La secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) Sophie Binet assiste à une manifestation de travailleurs du groupe de distribution français Auchan près de l'Assemblée nationale à Paris, le 22 janvier 2025. (Photo Sebastien DUPUY / AFP)
La secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) Sophie Binet assiste à une manifestation de travailleurs du groupe de distribution français Auchan près de l'Assemblée nationale à Paris, le 22 janvier 2025. (Photo Sebastien DUPUY / AFP)
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  • Sophie Binet, la leader de la CGT, s'est dite opposée au travail le 1(er) mai, en réaction à une proposition de loi visant à autoriser les établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche à le faire également le 1(er) mai
  • « C'est une conquête sociale et nous sommes là pour la préserver », a-t-elle insisté, faisant référence à la journée de mobilisation du 1er mai.

PARIS : Sophie Binet, la leader de la CGT, s'est dite opposée au travail le 1(er) mai, en réaction à une proposition de loi visant à autoriser les établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche à le faire également le 1(er) mai, notamment les boulangers et les fleuristes.

« Pas question. Il y a 364 autres jours pour ouvrir », a-t-elle réagi sur LCI. « C'est une conquête sociale et nous sommes là pour la préserver », a-t-elle insisté, faisant référence à la journée de mobilisation du 1er mai.

Une proposition de loi de sénateurs centristes, soutenue par le gouvernement, a été déposée afin que les salariés des établissements et services « dont le fonctionnement ou l'ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l'activité ou les besoins du public » puissent travailler le 1(er) mai. 

Cette initiative vise à répondre à la polémique de ces derniers jours concernant les boulangers, dont certains avaient subi des contrôles inopinés de l'inspection du Travail le jour de la Pentecôte l'an passé.

« Je rappelle que le 1er mai, les patrons peuvent travailler s'ils le souhaitent, mais pour les travailleurs et les travailleuses, c'est férié, chômé, et c'est un acquis de la lutte », a souligné Mme Binet.

La représentante syndicale a réfuté l'argument selon lequel les salariés seraient volontaires : « C'était exactement ce qu'on nous disait le dimanche en nous disant que, de toute manière, le dimanche était payé double, donc il fallait laisser les salariés qui le souhaitent travailler le dimanche ». 

« Le résultat, c'est qu'on a complètement libéralisé le travail du dimanche. Il y a de plus en plus d'entreprises qui appliquent des majorations de 10 % ou qui n'accordent aucune majoration du tout, et qui n'ont même pas l'air de vouloir recourir au volontariat », a-t-elle défendu.

À l'inverse, le député RN Julien Odoul a déclaré qu'il fallait « bien évidemment changer la loi parce qu'aujourd'hui on a besoin de libérer le travail, d'inciter les gens à travailler ».

« Le 1er mai, c’est la fête du travail, pas la fête de l'oisiveté ou de l'assistanat. La CGT veut nous renvoyer au XIX^e siècle, c'est une autre histoire », a-t-il souligné.


Le gouvernement français promet de procéder à un grand « ménage » au sein des agences de l'État

La ministre française en charge des comptes publics, Amélie de Montchalin, s'exprime lors d'une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics, Amélie de Montchalin, s'exprime lors d'une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « L'État (...) va faire du ménage dans notre organisation, parce que les Français le demandent », a-t-elle avancé.
  • « Aujourd'hui, on compte 180 000 personnes qui travaillent dans les agences et les opérateurs, plus que de gendarmes dans le pays », a-t-elle rappelé.

PARIS : La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé dimanche que « d'ici la fin de l'année », « un tiers des agences et des opérateurs » de l'État « qui ne sont pas des universités » allaient être « fusionnés ou supprimés ».

« C'est 2 à 3 milliards d'euros d'économies à la clé », a-t-elle indiqué sur CNews/Europe 1, précisant notamment que cela impliquerait « moins d'emplois publics ».

« L'État (...) va faire du ménage dans notre organisation, parce que les Français le demandent », a-t-elle avancé.

« Aujourd'hui, on compte 180 000 personnes qui travaillent dans les agences et les opérateurs, plus que de gendarmes dans le pays », a-t-elle rappelé.

« Ces 180 000 personnes ont toutes un métier, une mission. Notre rôle est de considérer que les choses ne sont pas immuables », a-t-elle ajouté.

La ministre des Comptes publics n'a pas spécifié quelles agences et opérateurs allaient être fusionnés ou supprimés, si ce n'est que ces fusions et suppressions n'incluaient pas les universités. 

En début d'année, plusieurs agences étaient dans le collimateur du gouvernement et de la droite, notamment l'Agence bio, menacée un temps de disparition après le vote, mi-janvier au Sénat, d'un amendement auquel la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, ne s'était pas opposée.

Interrogée sur la façon dont les suppressions d'emplois publics pourraient se faire, Amélie de Montchalin a répondu : « Vous avez des gens qui partent à la retraite, vous avez des gens que vous pouvez mettre ensemble, on a plein de moyens sans faire dans la casse sociale. »

« Je serai auditionnée mi-mai par une commission du Sénat, je ferai des annonces à ce moment-là », a ajouté Amélie de Montchalin.

En 2024, le déficit public s'est creusé pour atteindre 5,8 % du produit intérieur brut (PIB). Le gouvernement espère le ramener à 5,4 % cette année, au prix d'un effort budgétaire d'une cinquantaine de milliards d'euros, renforcé récemment par 5 milliards supplémentaires.

Il entend ensuite le réduire à 4,6 % en 2026 grâce à un nouvel effort chiffré à 40 milliards d'euros. 


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret.