Armes à feu: Biden en retrait de la bataille politique, un pari risqué

Alanna De Leon écrit pour son amie Annabelle Rodriguez, décédée lors de la fusillade de masse, à un mémorial de fortune devant le palais de justice du comté d'Uvalde, au Texas, le 27 mai 2022. (AFP).
Alanna De Leon écrit pour son amie Annabelle Rodriguez, décédée lors de la fusillade de masse, à un mémorial de fortune devant le palais de justice du comté d'Uvalde, au Texas, le 27 mai 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 28 mai 2022

Armes à feu: Biden en retrait de la bataille politique, un pari risqué

  • Joe Biden est un émotif, un père deux fois endeuillé - mais pas par la faute des armes à feu: il a perdu une fille encore bébé dans un accident de voiture, et un fils adulte suite à un cancer
  • Il veut croire que les Américains, malgré leurs divisions, sont capables de pleurer ensemble les 19 écoliers et 2 enseignantes victimes d'une fusillade dans une école d'Uvalde

WASHINGTON : Dimanche, Joe Biden l'empathique saura certainement trouver les mots face aux familles des écoliers tués au Texas, mais le président reste jusqu'ici en retrait de la bataille politique sur les armes à feu, pariant sur une mobilisation parlementaire pourtant loin d'être acquise.

"Il ne peut pas seulement être le 'consolateur en chef'. Il faut qu'il mette tout le poids de sa fonction dans la bataille législative", a déclaré Peter Ambler, de l'association Giffords, qui lutte pour une régulation plus forte, dans un entretien avec Politico.

Jusqu'ici, le démocrate de 79 ans semble réticent, ce qui tient un peu à sa personnalité et beaucoup à un calcul stratégique.

Joe Biden est un émotif, un père deux fois endeuillé - mais pas par la faute des armes à feu: il a perdu une fille encore bébé dans un accident de voiture, et un fils adulte suite à un cancer. 

Le président prend à coeur ce rôle de "consolateur en chef." Il veut croire que les Américains, malgré leurs divisions, sont capables de pleurer ensemble les 19 écoliers et 2 enseignantes victimes d'une fusillade dans une école d'Uvalde (Texas), où il se rendra avec son épouse Jill Biden.

Calcul politique

Mais si Joe Biden privilégie pour l'heure le registre de l'émotion et de l'interpellation - "Quand pour l'amour de Dieu allons-nous affronter le lobby des armes?" s'était-il écrié mardi - c'est aussi par calcul politique.

Ancien sénateur, attaché au pouvoir parlementaire, il veut que le Congrès vote un projet de loi qui généraliserait l'examen des antécédents psychiatriques et judiciaires des acheteurs d'armes, tout en interdisant les fusils d'assaut et l'achat massif de munitions.

"Nous avons fait ce que nous pouvions. (...) Mais là tout de suite, nous avons besoin de l'aide du Congrès", a dit jeudi la porte-parole de l'exécutif Karine Jean-Pierre.

La Maison Blanche estime qu'une forte implication de Joe Biden, au moment où il est très impopulaire dans les sondages, perturberait plus qu'autre chose un processus législatif déjà acrobatique.

Les démocrates, qui soutiennent le projet de loi, ont impérativement besoin de convaincre une poignée d'élus républicains, en raison de règles de majorité qualifiée.

Joe Biden s'est d'ailleurs jusqu'ici abstenu de critiquer ouvertement l'opposition républicaine, majoritairement hostile à toute réforme. Et dont certains membres font campagne pour les élections législatives de novembre sur leur attachement aux armes à feu.

L'exécutif américain fait aussi valoir qu'une loi fédérale aurait bien plus d'impact que des décrets présidentiels ne s'imposant pas à tous les Etats américains et ne pouvant réguler qu'à la marge.

«Strict minimum»

Mais plusieurs groupes militant pour une régulation des armes à feu estiment, sans douter des convictions du président, qu'il doit s'impliquer davantage.

Igor Volsky, directeur de l'organisation Guns Down America, juge ainsi sur Twitter que le président pourrait créer à la Maison Blanche une agence spécialement dédiée aux armes à feu, sillonner le pays pour rencontrer des communautés touchées, recevoir des activistes et faire pression personnellement sur des parlementaires. "Ce serait le strict minimum", écrit-il.

Les associations craignent que les Etats-Unis ne retombent dans le scénario devenu tristement familier après une fusillade de masse: une vague d'émotion qui retombe avant de se transformer en réelle pression politique, susceptible de déboucher sur des réformes significatives.

Le choc causé par le massacre à l'école d'Uvalde n'a en tout cas pas suffi à interrompre la routine institutionnelle. 

Le Congrès a ainsi suspendu ses travaux et les parlementaires se sont éparpillés dans leurs circonscriptions pour une pause de dix jours, prévue de longue date.

La peur et la liberté: aux racines de la passion américaine des armes

1776. Les colonies d'Amérique viennent de déclarer leur indépendance et déjà, un débat agite les pères fondateurs de la toute jeune nation: les Américains ont-ils le droit individuel de porter des armes? Ou seulement s'ils sont membres de milices locales?

2022. En moins de deux semaines, deux fusillades sanglantes ont coûté la vie à dix Afro-Américains, puis à dix-neufs enfants et le débat, vieux comme les Etats-Unis, incompréhensible pour tous les autres pays développés, reprend.

A l'héritage de la guerre d'indépendance s'est ajoutée, selon les experts, la conviction toujours plus ancrée dans l'esprit des Américains qu'il leur faut posséder des armes pour assurer leur propre sécurité, associée à tout un imaginaire aux accents presque religieux.

Cette évolution a été amplement encouragée par une industrie des armes qui a joué sur la peur de l'insécurité et le racisme, analyse Ryan Busse, un ancien de ce secteur.

Les récents massacres "sont le produit dérivé d'un modèle industriel fait pour se nourrir de la haine, de la peur et du complotisme", a-t-il écrit cette semaine pour le magazine en ligne The Bulwark.

Des armes contre l'impérialisme

Dans les tous jeunes Etats-Unis des années 1770 et 1780, les armes à feu sont une évidence. 

En posséder signifie se dresser face aux monarchies colonisatrices, en particulier l'armée britannique.

Les premiers Etats américains, méfiants face à un gouvernement fédéral encore balbutiant, ont voulu leurs lois, et leurs armes.

Alors, les armes à feu, essentielles pour lutter contre l’oppression? Ne faut-il pas s'en remettre à des milices locales organisées? Mais ces mêmes milices ne risquent-elles pas de devenir une nouvelle source d'oppression?

Un débat difficile à comprendre en particulier pour les Européens, dont la conception de la sécurité est façonnée par ce que le sociologue Max Weber a défini comme le "monopole de la violence légitime": l'idée que les citoyens s'en remettent aux forces de l'ordre pour les défendre, et renoncent en échange à se faire justice eux-mêmes.

Très loin du compromis trouvé en 1791 aux Etats-Unis, dans le désormais célèbre deuxième amendement à la Constitution: "Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d'un Etat libre, le droit qu'a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé."

Les années 1960

Dans les deux siècles qui ont suivi, les armes à feu sont devenues une composante essentielle du grand récit américain, dans ses pages les plus idéalisées comme les plus sombres.

L'on n'imagine pas les pionniers, confrontés à une nature hostile et à des hors-la-loi de toute nature, sans leurs carabines. Et que dire des films de western?

David Yamane, professeur de l'université Wake Forest qui a théorisé ce passage d’une « Culture des armes 1.0 » à une « Culture 2.0 », rappelle aussi le rôle des armes à feu dans la sanglante soumission des tribus indiennes et des esclaves.

Dès le début du XXème siècle, les Etats-Unis, de plus en plus urbanisés, se sont retrouvés confrontés à des niveaux de violence par armes à feu sans comparaison avec d'autres nations.

De 1900 à 1964, l'historien Richard Hofstadter a compté plus de 265 000 homicides par armes à feu.

Les autorités ont pris des mesures, ainsi l'interdiction en 1934 au niveau fédéral des fusils mitrailleurs, et l'obligation pour les propriétaires d'armes de les déclarer.

Les Etats ont ajouté des mesures sur l'interdiction du port d'armes en public par exemple.

Selon un sondage Gallup, en 1959 60% des Américains se disaient favorables à une interdiction des armes à feu pour les particuliers.

Mais c'était sans compter sur les campagnes toujours plus agressives des fabricants d'armes et du lobby désormais célèbre, la National Rifle Association (NRA), qui ont empêché des mesures réellement contraignantes. N'est restée qu'une interdiction, aisément contournée, de la vente par correspondance d'armes à feu.

Sacro-saint deuxième amendement

La NRA a ensuite fait cause commune avec le parti républicain autour de la défense d'un deuxième amendement interprété comme consacrant un "droit fondamental" à posséder des armes.

Matthew Lacombe, professeur au Barnard College, explique que pour en arriver là, le lobby a créé tout un imaginaire autour des armes à feu, dans lequel les propriétaires ont puisé pour se définir socialement.

Les armes sont devenues un puissant outil d'identification politique, en particulier dans une Amérique rurale que les républicains ont toujours cherché à conquérir au détriment des démocrates. 

Jessica Dawson, professeur à l'académie militaire de West Point, souligne aussi le lien forgé entre la NRA et la droite religieuse.

Elle écrit que le lobby a "commencé à utiliser des termes à connotation religieuse pour élever le deuxième amendement au-dessus des restrictions prises par un gouvernement laïque".

L'auto-défense

Cela n'a pas tout de suite porté ses fruits. Les ventes d'armes ont commencé à décliner, les Américains se détournant peu à peu de la chasse comme du tir sportif.

En quête d'un nouveau levier marketing, la NRA et les fabricants ont alors insisté sur un autre usage des armes à feu: la capacité à se défendre, explique Ryan Busse. 

Les publicités ont alors mis en scène des émeutes et des cambriolages, et présenté tout un éventail d'équipements "tactiques", à commencer par les gilets pare-balles, ainsi que des armes de plus en plus lourdes. Et cela au moment où l'élection de Barack Obama alimentait une poussée du suprémacisme blanc.

Certains Etats ont répondu à la montée de la violence par des lois autorisant le port d'armes sans permis: un tournant, selon David Yamane, qui a fait grimper les ventes, dans toutes les catégories de population.

A partir de 2009, les ventes ont fortement augmenté, atteignant plus de 10 millions d'armes à feu par an depuis 2013, avec une énorme demande pour les armes semi-automatiques.

Selon l'étude Small Arms Survey datant de juin 2018, fin 2017, les Américains détenaient environ 45% des armes à feu civiles en circulation dans le monde, alors qu'ils ne représentaient qu'un peu plus de 4% de la population du globe.


Pedro Sánchez pense à démissionner après l'ouverture d'une enquête contre son épouse

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son épouse Begona Gomez assistent au rassemblement de clôture de la campagne à Getafe, dans la banlieue de Madrid, le 21 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez et son épouse Begona Gomez assistent au rassemblement de clôture de la campagne à Getafe, dans la banlieue de Madrid, le 21 juillet 2023. (Photo, AFP)
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  • Selon le média en ligne El Confidencial, qui a révélé l'information, cette enquête porte en particulier sur les liens de Begoña Gómez avec avec le groupe espagnol de tourisme Globalia
  • Plusieurs des proches du Premier ministre sont montés au créneau mercredi, accusant la droite de manipuler la justice à des fins politiques

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a annoncé mercredi, dans une lettre publiée sur X, "réfléchir" à une éventuelle démission après l'annonce de l'ouverture d'une enquête contre son épouse pour trafic d'influence et corruption.

"J'ai besoin de m'arrêter et de réfléchir" afin de décider "si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur", a-t-il écrit, indiquant qu'il annoncerait sa décision lundi devant la presse et suspendait ses activités d'ici là.

Cette enquête préliminaire contre Begoña Gómez a été ouverte le 16 avril après une plainte de l'association "Manos limpias" (Mains propres), un collectif considéré comme proche de l'extrême droite, a annoncé dans un court communiqué le tribunal supérieur de justice de Madrid.

Elle est placée sous le sceau du "secret de l'instruction", a ajouté le tribunal.

Dans sa lettre, Pedro Sánchez, au pouvoir depuis 2018, dénonce une plainte basée sur des faits "inexistants" et une campagne de "harcèlement" menée par des médias "ultraconservateurs" et soutenue, selon lui, par l'opposition de droite et d'extrême droite contre son épouse.

"Je ne suis pas naïf", dit-il, "je suis conscient du fait qu'ils portent plainte contre Begoña, non pas parce qu'elle a fait quelque chose d'illégal, car ils savent bien que cela n'est pas vrai, mais parce qu'elle est mon épouse".

Selon le média en ligne El Confidencial, qui a révélé l'information, cette enquête porte en particulier sur les liens de Begoña Gómez avec avec le groupe espagnol de tourisme Globalia, propriétaire de la compagnie aérienne Air Europa, à un moment où cette dernière était en pourparlers avec le gouvernement pour obtenir des aides face à la lourde chute du trafic aérien provoquée par la pandémie de Covid.

À l'époque, Begoña Gomez dirigeait IE Africa Center, une fondation liée à l’école de commerce madrilène IE University, poste qu'elle a quitté en 2022.

Plan de sauvetage d'Air Europa

Selon El Confidencial, IE Africa Center avait "signé un accord de parrainage avec Globalia en 2020" et Begoña Gomez aurait participé à "une réunion privée avec son PDG Javier Hidalgo à l'époque où Globalia négociait son plan de sauvetage de plusieurs millions d'euros avec le gouvernement" de Pedro Sánchez.

Ce plan a permis à Air Europa de toucher 475 millions d'euros en novembre 2020, issus d'un fonds de 10 milliards destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté à cause de la crise sanitaire.

La compagnie espagnole a été la première entreprise à bénéficier de ce fonds. Des dizaines d'autres ont suivi, dont plusieurs de ses concurrents (Iberia, Vueling, Volotea...).

L'opposition de droite a appelé mercredi le Premier ministre à "donner des explications aux Espagnols", par la voix d'Ester Muñoz, membre de la direction du Parti Populaire (PP, droite). "Tout finira par se savoir", a prévenu un porte-parole du parti, Borja Semper.

Pratiques trumpistes

Plusieurs des proches du Premier ministre sont montés au créneau mercredi, accusant la droite de manipuler la justice à des fins politiques.

Il y a "une stratégie qui consiste à lancer des accusations sans aucun fondement, sans aucune information véridique, sans aucune preuve, juste pour blesser, juste pour salir" et "diffamer", a dénoncé le président du groupe socialiste à la Chambre des députés, Patxi Lopez.

Le PP "utilise une fausse accusation d'une organisation d'extrême droite pour diffamer et lancer des calomnies" envers le Premier ministre, a insisté la numéro deux du gouvernement, Maria Jesus Montero. "Nous ne permettrons pas à ces pratiques trumpistes de miner la démocratie espagnole", a-t-elle ajouté.

Manos limpias, collectif fondé en 1995, a été à l'origine ces dernières années de plusieurs poursuites judiciaires et s'est portée partie civile dans de nombreux procès pour des affaires de corruption.

Le collectif est considéré comme proche de l'extrême droite, en raison notamment de la personnalité de son fondateur Miguel Bernad, ancien responsable du parti Frente Nacional, dissous en 1993.

Accusé d'être impliqué dans un réseau d'extorsion de fonds, ce dernier avait été condamné à quatre ans de prison en juillet 2021, mais a été finalement relaxé en appel le mois dernier, faute de preuve selon le tribunal.

 


Australie : sept adolescents arrêtés dans une opération antiterroriste

Des gens tiennent des bougies lors de la veillée communautaire aux chandelles, reconnaissant les victimes d'une attaque mortelle à l'arme blanche au centre commercial Bondi Junction Westfield, à Sydney (Photo, Reuters).
Des gens tiennent des bougies lors de la veillée communautaire aux chandelles, reconnaissant les victimes d'une attaque mortelle à l'arme blanche au centre commercial Bondi Junction Westfield, à Sydney (Photo, Reuters).
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  • Ces descentes de police dans 13 lieux différents de Sydney ont mobilisé plus de 400 membres des forces de l'ordre
  • Les sept personnes arrêtées sont des mineurs âgés de 15 à 17 ans, a précisé la police

SYDNEY: La police australienne a annoncé avoir arrêté mercredi sept adolescents membres d'un réseau, posant "un risque et une menace inacceptables" pour la population, lors d'une série de perquisitions antiterroristes.

Ces descentes de police dans 13 lieux différents de Sydney ont mobilisé plus de 400 membres des forces de l'ordre et découlent d'une enquête déclenchée par l'attaque au couteau contre un religieux menée par un adolescent de 16 ans, la semaine dernière dans une église de la même ville.

Les jeunes arrêtés mercredi adhéraient à une "idéologie extrémiste motivée par des considérations religieuses" et faisaient partie d'un "réseau plus large", selon la police, qui n'a pas spécifié de quelle idéologie il était question.

Dave Hudson, haut responsable de la police de Nouvelle-Galles du Sud, a déclaré "probable" que le groupe préparait un attentat, bien qu'aucune cible précise n'ait été identifiée.

"Leur comportement, pendant leur placement sous surveillance, nous a amenés à penser que, s'ils devaient commettre un acte, nous ne serions pas en mesure de l'empêcher", a-t-il déclaré à la presse.

"Pendant l'enquête, nous avons pensé qu'il était probable qu'une attaque se produise."

Les sept personnes arrêtées sont des mineurs âgés de 15 à 17 ans, a précisé la police.

«Idéologie extrémiste»

"Le terrorisme et la radicalisation des jeunes en ligne constituent un problème permanent pour nous", a déclaré M. Hudson.

Les membres du réseau "partageaient une idéologie extrémiste violente commune", a simplement indiqué Krissy Barrett, un spécialiste de la lutte contre le terrorisme de la police fédérale australienne.

La semaine dernière, Mar Mari Emmanuel, évêque d'une église chrétienne assyrienne de Sydney, a été frappé de plusieurs coups de couteau à la tête et à la poitrine par un jeune homme de 16 ans au cours d'un sermon diffusé en direct. Il a été hospitalisé mais ses jours ne sont pas en danger.

Son agresseur a été arrêté et inculpé d'"acte terroriste". La liberté sous caution lui a été refusée et il encourt la prison à vie s'il est déclaré coupable.

A la suite de cette attaque, la police a déclenché l'ouverture d'une enquête par une équipe associant les forces de police fédérales, celles de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud et les services de renseignement.

Cette attaque a aussi déclenché une émeute parmi les fidèles de l'église de l'ouest de Sydney.

Des centaines de fidèles et de membres de la communauté se sont précipités près de l'église la nuit de l'attaque. Certains ont lancé des pierres et d'autres projectiles qui ont blessé une cinquantaine de policiers.

La situation est restée tendue dans ce quartier qui abrite la petite communauté chrétienne assyrienne de Sydney, dont beaucoup ont fui les persécutions et la guerre en Irak et en Syrie.

Le religieux qui disposait d'une large audience sur internet, de près de 200.000 personnes, s'est fait connaître en critiquant l'islam et les vaccins contre le Covid-19.


Blinken en Chine pour faire pression sur Pékin tout en préservant la stabilité

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et l'ambassadeur américain en Chine Nicholas Burns se promènent dans les jardins Yu à Shanghai, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken (à gauche) et l'ambassadeur américain en Chine Nicholas Burns se promènent dans les jardins Yu à Shanghai, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • Le chef de la diplomatie américaine a commencé son déplacement par Shanghai
  • Cette étape, destinée à faire état des liens chaleureux entre Américains et Chinois, est la première à Shanghai d'un secrétaire d'Etat américain depuis 2010

SHANGHAI: Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est arrivé en Chine mercredi pour sa deuxième visite en moins d'un an, avec pour mission d'augmenter la pression sur Pékin concernant différents dossiers, comme son soutien à la Russie, tout en cherchant une plus grande stabilité.

Le chef de la diplomatie américaine a commencé son déplacement par Shanghai, a constaté l'AFP. Il doit y assister à un match de basket entre deux équipes comptant des joueurs américains dans leurs rangs.

Cette étape, destinée à faire état des liens chaleureux entre Américains et Chinois, est la première à Shanghai d'un secrétaire d'Etat américain depuis 2010.

M. Blinken aura vendredi à Pékin des entretiens avec les dirigeants chinois au cours desquels il devrait plaider pour la retenue au moment où un nouveau président s'apprête à être investi à Taïwan.

Préoccupations 

Il devrait aussi faire part des préoccupations américaines sur les pratiques commerciales de la Chine, que Washington juge anticoncurrentielles, une question essentielle pour le président Joe Biden en cette année électorale.

Antony Blinken est aussi en Chine pour apaiser les tensions entre les deux plus grandes économies du monde, qui se sont nettement atténuées depuis sa visite de juin.

Elle avait été suivie d'une rencontre entre Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping à San Francisco en novembre qui avait débouché sur une reprise des contacts entre les deux armées et une coopération dans la lutte contre la fabrication du fentanyl, une drogue de synthèse faisant des ravages aux Etats-Unis.

Les relations sino-américaines se trouvent à un "stade différent de celui où nous étions il y a un an, lorsque les relations bilatérales étaient à un niveau historiquement bas", a souligné un haut responsable américain avant la visite d'Antony Blinken.

"Nous pensons également (...) qu'une gestion responsable de la concurrence ne signifie pas que nous devions renoncer à prendre des mesures pour protéger les intérêts nationaux des Etats-Unis", a-t-il déclaré.

 

- Pressions contre le soutien à Moscou -

 

La volonté du gouvernement de Joe Biden de collaborer avec la Chine contraste fortement avec les efforts déployés pour isoler la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Si les Chinois ne fournissent pas directement d'armes à la Russie, Washington les a accusés ces dernières semaines de livrer du matériel et des technologies à double usage à ce pays qui facilitent son effort de réarmement, le plus important depuis l'époque soviétique.

"Si la Chine veut avoir d'un côté des relations amicales avec l'Europe et d'autres pays, elle ne peut pas alimenter d'un autre côté ce qui est la plus grande menace contre la sécurité européenne depuis la fin de la Guerre froide", a déclaré M. Blinken vendredi à l'issue d'une réunion du G7 en Italie.

Le gouvernement américain avait qualifié de succès l'accord conclu avec Xi Jinping sur le fentanyl. Selon un haut responsable du département d'Etat, la Chine semble avoir pris de premières mesures, que M. Blinken lui demandera d'approfondir.

"Des mesures répressives plus régulières (...) enverraient un signal fort" de son engagement, a-t-il noté.

Taïwan figure parmi les questions délicates susceptibles d'être soulevées.

Le Congrès américain a donné son feu vert mardi à une enveloppe d'assistance militaire de 95 milliards de dollars à destination d'alliés de Washington tels que Taipei.

La Chine a averti en réponse que le soutien militaire américain apporté à cette île ne faisait qu'accroître le "risque de conflit", agitant la menace de "mesures résolues et efficaces pour protéger sa souveraineté, sa sécurité et son intégrité territoriale".

 

- TikTok -

 

Une autre source de friction est la loi votée par le Congrès américain mardi exigeant que l'application TikTok soit cédée par sa société mère chinoise ByteDance, sous peine d'être exclue du marché américain.

Interrogé, le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, s'est contenté mercredi de renvoyer à "la position de principe de la Chine" dans ce dossier.

En mars, la Chine avait invité Washington à "respecter les règles de l'économie de marché" et fait savoir qu'elle prendrait "toutes les mesures nécessaires pour préserver ses droits et intérêts légitimes".

Joe Biden affrontera dans quelques mois pour l'élection présidentielle Donald Trump, qui s'était fait le champion d'une ligne dure à l'égard de Pékin.

Yun Sun, une chercheuse du Stimson Center dans la capitale américaine, observe que les dirigeants chinois sont dans l'attente avant ce scrutin.

"Les Chinois comprennent qu'il est peu probable que l'administration Biden apporte de bonnes nouvelles sur le plan commercial, car cela ne correspond pas au programme électoral", a-t-elle dit.

Pour les dirigeants chinois, cette année, "la priorité est de maintenir la stabilité des relations", a poursuivi Yun Sun.

"Tant qu'il n'y aura pas de clarté sur la prochaine administration, je ne pense pas qu'ils voient de meilleure stratégie", a-t-elle ajouté.