Cannes: Kore-eda pose ses valises en Corée pour une nouvelle exploration des liens familiaux

Le réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda lors d'une séance de portraits, en marge de la 75e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 26 mai 2022 (Photo, AFP).
Le réalisateur japonais Hirokazu Kore-Eda lors d'une séance de portraits, en marge de la 75e édition du Festival de Cannes à Cannes, dans le sud de la France, le 26 mai 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 27 mai 2022

Cannes: Kore-eda pose ses valises en Corée pour une nouvelle exploration des liens familiaux

  • Le film réunit à l'écran plusieurs stars sud-coréennes: Song Kang-ho, et la mégastar de la K-Pop Lee Ji-eun, IU à la scène
  • Le Japonais a imaginé des êtres se rencontrant fortuitement qui recréent une forme de famille autour d'un bébé abandonné

CANNES: Après avoir tourné en France avec Catherine Deneuve, le Japonais Kore-eda a posé ses valises en Corée du Sud et enrôlé la star Song Kang-ho ("Parasite") pour "Les bonnes étoiles", réflexion sur l'adoption et les liens familiaux.

Un nouveau défi pour le réalisateur, Palme d'or 2018 avec "Une affaire de famille". "J'ai conscience qu'avoir un casting aussi prestigieux et d'avoir travaillé avec une équipe technique qui rassemble les meilleurs techniciens du pays, ça peut rendre les réalisateurs coréens probablement un peu jaloux", a-t-il affirmé lors d'un entretien avec l'AFP. "Ca met un peu la pression!".

Comme dans "Une affaire de famille", le Japonais a imaginé des êtres se rencontrant fortuitement qui recréent une forme de famille, cette fois-ci autour d'un bébé abandonné dans une de ces boites où les mères peuvent laisser leur nouveau-né.

Un dispositif qui existe en Corée et au Japon que le réalisateur a découvert il y a une dizaine d'années en préparant son film "Tel père, tel fils" (2013). "Mais le phénomène est plus important là-bas", dit-il.

L'occasion de s'interroger sur les liens du sang, les séquelles de l'abandon, la douleur des séparations... 

Pour ce film, "j'ai rencontré beaucoup de gens, des gens abandonnés dans des boites à bébés, j'ai visité des orphelinats... La question qui les hantait: est-ce que leur vie avait une valeur, est-ce qu'il avait bien fait de venir au monde ?", raconte Kore-eda, qui a souhaité apporter "un regard différent" sur les femmes abandonnant leur enfant, d'ordinaire conspuées.

Song Kang-ho joue un homme criblé de dettes qui découvre le bébé abandonné et se porte volontaire pour lui trouver une nouvelle famille, en échange d'argent. Autour de lui, gravite Dong So, qui l'aide dans la "transaction" et la jeune mère, dont les motivations restent longtemps opaques.

La vente du bébé va se transformer en voyage entre Busan et Séoul, dans un van décati. L'habitacle sera le théâtre de rapprochement entre les personnages. "Chacun a vécu une situation de rejet dans sa famille d'origine et se retrouve à faire famille au départ de façon assez artificielle", développe le réalisateur.

Choc de cultures

Le film réunit à l'écran plusieurs stars sud-coréennes: outre Song Kang-ho, le père de famille de "Parasite", Bae Doo-na ("Cloud Atlas"), Gang Dong-won ("Peninsula") et la mégastar de la K-Pop Lee Ji-eun, IU à la scène.

"Ce qui m'a motivé au départ, ce n'était pas tant de tourner en Corée, mais d'avoir rencontré des acteurs coréens. Souvent des projets naissent d'une rencontre avec quelqu'un. J'avais en l'occurrence très envie de tourner avec eux", raconte le réalisateur.

Song Kang-ho s'attendait à une direction d'acteurs "méticuleuse et calculée" de la part de Kore-eda. "Mais il nous a vraiment respectés et a fait ressortir nos émotions d'une manière qui soit vraiment libre, bienveillante et inépuisable", racontait-il début mai à Séoul.

Quant à Lee Ji-eun, l'une des artistes K-Pop les plus populaires de sa génération, elle avait reçu des critiques élogieuses pour son rôle dans la série télévisée "My Mister" (2018), où elle jouait une jeune femme lourdement endettée. C'est sa prestation qui avait tapé dans l'œil de Kore-eda.

C'est un cinéaste qui traite "souvent les acteurs professionnels comme il le ferait avec des non-professionnels", analyse pour l'AFP Brian Hu, professeur de cinéma à l'Université d'Etat de San Diego. Le film n'est donc "pas seulement un choc de cultures, mais aussi entre styles cinématographiques".

Kore-eda a défié les tensions géopolitiques pour nouer des relations solides avec les meilleurs talents sud-coréens, se rendant notamment au Festival international du film de Busan en 2019, en pleine guerre commerciale. A l'époque, il avait déclaré que les deux pays, qui ont une histoire longue et complexe, pouvaient "résoudre et surmonter les problèmes politiques" par la solidarité.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
Short Url
  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
Short Url
  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
Short Url
  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).