L'essor du Royaume crée davantage d'opportunités pour la région

Des ministres saoudiens participent à une table ronde lors du Forum économique mondial 2022 (Photo, FEM).
Des ministres saoudiens participent à une table ronde lors du Forum économique mondial 2022 (Photo, FEM).
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

L'essor du Royaume crée davantage d'opportunités pour la région

  • Participant au panel du FEM sur les «perspectives saoudiennes», le ministre de l'Investissement du Royaume, Khalid al-Falih, a déclaré que «La marée montante soulève tous les bateaux»
  • Le président de Damac, Hussain Sajwani, basé à Dubaï, affirme que l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis «se complètent en termes de croissance et ne se font pas concurrence»

DAVOS: Au cours de la dernière décennie, l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe ont régulièrement diversifié leurs économies en s'éloignant du pétrole, en offrant des incitations pour attirer les capitaux et les talents, en encourageant les petites entreprises et les start-ups, et en essayant d'offrir à leurs jeunes citoyens de nouvelles carrières passionnantes dans le secteur privé.

En tant que plus grande économie du Moyen-Orient, avec des relations à la fois avec la Chine et les États-Unis, l'Arabie saoudite est bien placée pour utiliser ses relations stratégiques et ses ressources en hydrocarbures dans le but de stabiliser les marchés énergétiques volatils et de faire progresser la reprise économique. Comme on pouvait s'y attendre, les priorités du Royaume et sa réponse au contexte géopolitique agité d'aujourd'hui sont sous les projecteurs alors qu'il poursuit son programme de réformes.

Le rythme de la diversification économique du Royaume s'est fortement accéléré depuis le dévoilement de la Vision saoudienne 2030 en 2016 par le prince héritier (alors adjoint), Mohammed ben Salmane. L'accent est désormais mis sur la croissance des entreprises, le tourisme, l'éducation, l’industrie, le divertissement, les soins de santé et d'autres secteurs.

Cette situation a donné lieu à des spéculations parmi les analystes économiques qui se demandent si ce développement peut être bénéfique pour l'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe, notamment les Émirats arabes unis. La question a été posée aux intervenants d'une table ronde intitulée «Perspectives saoudiennes», mercredi, lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial à Davos.

 «Quand un pays comme l'Arabie saoudite bouge, les autres améliorent leur jeu. Nous le voyons aujourd'hui en action. C'est donc dans l'intérêt de toute la région et pas seulement de l'Arabie saoudite», a précisé le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan

Le point de vue d’Al-Jadaan a été repris par les autres intervenants, à commencer par Khalid al-Falih, le ministre saoudien de l'Investissement, qui a signalé que «la marée montante soulève tous les bateaux. L'intégration régionale est plus importante pour les petites mais très importantes économies voisines que pour l'Arabie saoudite.

«Je pense donc que l’amélioration des performances économiques et concurrentielles du Royaume favorise en fait leur compétitivité. Elle permet aux sociétés et aux entreprises, ainsi qu'aux gouvernements de ces pays, de s'intégrer à l'économie mondiale plus vaste de l’Arabie saoudite.»

S'exprimant du point de vue du ministère saoudien du Tourisme, Haifa bent Mohammed al-Saoud, ministre adjointe chargée de la stratégie et des affaires exécutives, a affirmé que «la concurrence est essentielle. Nous créons une concurrence au sein de l'Arabie saoudite pour différentes destinations, car cela permet d'améliorer la qualité. Et cela est très positif parce qu'elles commencent à se compléter les unes les autres.»

 «La région dans son ensemble est une plaque tournante, donc une fois que vous arrivez dans la région, il devient plus attrayant de visiter différentes destinations. Donc, la concurrence est absolument à notre avantage», a-t-elle développé.

Pour Faisal al-Ibrahim, ministre saoudien de l'Économie et de la Planification, «la concurrence et la compétitivité sont essentielles pour nous permettre de placer la barre plus haut. Mais la collaboration est également nécessaire.

«Il y a beaucoup de coordination et de collaboration qui se passe dans les coulisses. Il y a beaucoup de camaraderie entre les décideurs politiques de la région qui nous donne ces assurances.»

L'année dernière, l'Arabie saoudite a fixé certaines règles pour les entreprises souhaitant tirer profit des opportunités d'investissement de plus de 2 800 milliards d’euros identifiées pour les investisseurs internationaux dans le cadre de la stratégie de la Vision 2030. Le gouvernement a annoncé qu'il ne signerait plus de contrats avec des entreprises étrangères n'ayant pas de siège régional dans le Royaume à partir de 2024.

Ce nouvel accord aurait suscité un sentiment de concurrence entre l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Cette rivalité économique tacite continue de faire la une des journaux internationaux, les deux pays annonçant des initiatives agressives pour attirer ou déployer des investissements.

Cependant, Hussain Sajwani, président de Damac, la société émiratie de développement immobilier basée à Dubaï, pense que l'Arabie saoudite et Dubaï se complètent en termes de croissance, plutôt que de se concurrencer.

«Je pense qu'ils se complètent dans deux économies différentes, deux perspectives différentes», a-t-il déclaré mardi à Arab News, en marge du sommet de Davos.

Le président de Damac, Hussain Sajwani (Photo fournie).

«Dubaï est un point de connexion pour les entreprises pour les voyageurs, le tourisme, l'Arabie saoudite est très différente. Ainsi, les entreprises de Dubaï aident et complètent la croissance de l'Arabie saoudite», a-t-il clarifié.

Des sentiments similaires ont été exprimés par d'autres hommes d'affaires et ministres émiratis au cours de l'année écoulée, le consensus général étant que les deux membres du CCG ajustent indépendamment leurs politiques sociales et économiques dans le cadre de leurs stratégies de diversification économique.

Dans des déclarations faites à Arab News en novembre dernier, Badr al-Olama, directeur exécutif du fonds souverain d'Abu Dhabi, Mubadala, a rejeté l'idée selon laquelle les progrès économiques de l'Arabie saoudite et des Émirats arabes unis sont un jeu à somme nulle.

«Ce que beaucoup de gens essaient d'interpréter comme de la concurrence est complètement faux, car le marché est si vaste», a-t-il signalé. «Le fait que nous soyons de proches voisins signifie que nous sommes en mesure de nous compléter mutuellement avec certaines capacités pour être compétitifs à l'échelle mondiale.»

Khalifa Chaheen al-Marar, ministre d'État des Émirats arabes unis, avait révélé en décembre que les deux pays ont adopté des politiques qui profitent à l'ensemble de la région arabe et contribuent à de meilleurs résultats pour la paix mondiale et le bien-être humain.

«Les EAU et l'Arabie saoudite entretiennent une relation étroite et complémentaire qui profite aux deux pays et à la région au sens large, ce qui inclut l'intégration économique et le développement», a-t-il ajouté.

«Nous pensons qu'une concurrence économique saine dans la région est importante, et les EAU la considèrent toujours comme une occasion de générer de nouvelles perspectives et d'adopter des politiques qui profitent à l'ensemble de la région.»

 «Le partenariat économique de nos deux pays est fondé sur l'échange ouvert et la coopération. Le Conseil de coordination saoudo-émirati, un mécanisme bilatéral de haut niveau créé dans le but d’harmoniser la Vision 2030 saoudienne et la Vision 2021 des Émirats arabes unis, continue de jouer un rôle important dans la signature d'accords économiques supplémentaires et la rationalisation des échanges entre nos deux pays», a soutenu Al-Marar.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
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  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".