PARIS: L'ex-animateur français de télévision et ancien ministre Nicolas Hulot a été entendu mardi, en audition libre, par les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs (BPM) à Paris, sur des soupçons de viol et d'agressions sexuelles, a confirmé le parquet sollicité par l'AFP.
M. Hulot est arrivé à la BPM peu avant 12H00 GMT à bord d'un taxi aux vitres teintées et l'audition s'est achevée vers 14H45 GMT, selon des journalistes de l'AFP et une source proche du dossier. Le parquet a confirmé en début de soirée que l'audition était terminée.
Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour viol et agressions sexuelles le 26 novembre 2021 après la diffusion sur France 2 d'un reportage dans l'émission "Envoyé Spécial".
Dans ce document, six femmes accusaient Nicolas Hulot de violences sexuelles qui auraient eu lieu entre 1989 et 2001.
Trois d'entre elles témoignaient de faits allant de baisers par surprise à une tentative de fellation forcée qui aurait été imposée à l'une d'entre elles, mineure à l'époque.
Une quatrième, la militante écologiste Claire Nouvian, racontait avoir été mise en garde par l'entourage "politique" de Nicolas Hulot avant un tournage en 2008, afin qu'elle évite de se retrouver seule avec lui.
Deux autres femmes, l'ancienne animatrice Maureen Dor et une ex-employée de la chaîne de télévision TF1, avaient, elles, transmis à "Envoyé Spécial" des témoignages par écrit concernant des agressions sexuelles.
Sollicitée par l'AFP, l'avocate de M. Hulot Jacqueline Laffont Haik a indiqué qu'elle ne souhaitait pas communiquer.
Dans cette affaire, au moins une plainte a été déposée par la femme qui était mineure au moment des faits qu'elle dénonce. Elle a été entendue par les policiers "peu après l'ouverture de l'enquête préliminaire", selon une source proche du dossier.
Devançant la diffusion du documentaire, l'ancien ministre de l'Ecologie avait réfuté les accusations la veille, le 24 novembre 2021, sur la chaîne d'information en continu BFMTV.
"Ni de près ni de loin je n'ai commis ces actes, ces affirmations sont mensongères", avait-il affirmé. "Je n'ai jamais contraint qui que ce soit", avait-il ajouté, annonçant quitter "définitivement la vie publique".
Nommé ministre de la Transition écologique lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, il avait démissionné fin août 2018 en dénonçant le manque d'avancées sur l'environnement.
L'hebdomadaire Ebdo avait révélé quelques mois auparavant que l'ex-animateur avait fait l'objet en 2008 d'une plainte pour un viol commis en 1997, classée sans suite pour cause de prescription.
La plaignante s'était avérée être Pascale Mitterrand, petite-fille de l'ancien président français François Mitterrand. Nicolas Hulot avait également rejeté ces accusations.
Depuis quelques années, le parquet ouvre systématiquement une enquête dès qu'une victime mineure est évoquée, même en l'absence de plainte, afin notamment de vérifier s'il n'en existe pas d'autres.