BERLIN: La nouvelle cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a réservé mardi à l'Allemagne sa première visite à l'étranger, « une évidence » selon elle tant la « relation franco-allemande est plus que jamais nécessaire ».
« Venir à Berlin en premier geste était une évidence, la coopération franco-allemande est plus que jamais nécessaire par temps de crise », a estimé la ministre des Affaires étrangères lors d'une déclaration commune avec son homologue allemande, Annalena Baerbock.
La nouvelle ministre s'est dite « résolue à poursuivre cette concertation dans le sillage de la relation de confiance nouée » par le gouvernement avec son prédécesseur, Jean-Yves Le Drian.
« C'est la première fois que les deux ministres (des Affaires étrangères) du couple sont deux femmes, c'est une assez grande différence avec Jean-Yves Le Drian », a ironisé l'ancienne ambassadrice à Londres.
Mme Colonna a énuméré les « défis » actuels, le « soutien à l'Ukraine, la transition écologique et nous préparer à une Europe approfondie et renforcée, plus souveraine ».
Au sujet de l'Ukraine, la ministre a souligné qu'« aucun des pays du G7 n'est en guerre contre la Russie » mais appelé à « encore renforcer notre soutien à l'Ukraine dans la durée, sur tous les plans ».
La cheffe de la diplomatie a aussi évoqué l'idée controversée d'Emmanuel Macron d'une « communauté politique européenne », susceptible d'accueillir l'Ukraine ou la Grande-Bretagne.
« Je voudrais redire que cette idée n'est pas une alternative à l'élargissement (de l'Union européenne), il faut bien en complément faire plus et plus vite maintenant », a-t-elle assuré.
La rencontre a aussi servi à préparer les prochaines échéances internationales et européennes, en particulier le Conseil européen des 30 et 31 mai, qui portera sur la résilience énergétique européenne et le renforcement de la défense européenne, ainsi que la conférence sur les Balkans occidentaux qui se tiendra à la fin du mois de juin.
Mme Baerbock a elle aussi vu dans cette première visite le « symbole particulier de l'amitié qui lie nos deux pays ».
L'UE « doit rapidement prendre le chemin de la souveraineté énergétique, il n'y a pas d'alternative, nous devons devenir une union énergétique et climatique », a fait valoir la ministre écologiste.
« Une Union européenne forte est notre garantie, notre assurance de survie », a conclu la ministre allemande.
Les deux ministres participeront début juillet à Paris au prochain Conseil des ministres franco-allemands.