Air France-KLM lance une nouvelle augmentation de capital pour en finir avec la crise

Benjamin Smith, directeur général d'Air France-KLM, s'exprime lors de la cérémonie d'inauguration du premier Airbus A220-300 d'Air France à Roissy, le 29 septembre 2021. (AFP).
Benjamin Smith, directeur général d'Air France-KLM, s'exprime lors de la cérémonie d'inauguration du premier Airbus A220-300 d'Air France à Roissy, le 29 septembre 2021. (AFP).
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Publié le Mardi 24 mai 2022

Air France-KLM lance une nouvelle augmentation de capital pour en finir avec la crise

  • Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM veut affecter la majorité des montants levés au remboursement d'une aide exceptionnelle consentie par l'État français
  • Ce dernier et l'État néerlandais ont l'intention de souscrire à cette augmentation de capital pour garder les mêmes niveaux de participation, soit respectivement 28,6% et 9,3%

PARIS : Espérant laisser définitivement derrière lui le cauchemar de la crise sanitaire, Air France-KLM a annoncé mardi une nouvelle recapitalisation de 2,26 milliards d'euros, qui verra l'armateur CMA CGM devenir son troisième actionnaire après les États français et néerlandais.

Torpillé comme l'ensemble du secteur aérien par le Covid-19 qui lui a fait perdre quelque 11 milliards d'euros depuis début 2020, et dans un contexte de reprise vigoureuse du trafic, le groupe franco-néerlandais veut affecter la majorité des montants levés au remboursement d'une aide exceptionnelle consentie par l'État français.

Ce dernier et l'État néerlandais ont l'intention de souscrire à cette augmentation de capital pour garder les mêmes niveaux de participation, soit respectivement 28,6% et 9,3%.

Pour l'État français, cela représentera un montant de quelque 645 millions d'euros ; côté néerlandais, il sera d'environ 220 millions, selon une lettre du gouvernement au Parlement, qui devra donner son feu vert à cette rallonge.

En revanche, les deux autres principaux actionnaires actuels, les compagnies chinoise China Eastern et américaine Delta Air Lines, verront leur participation diminuer au profit d'un nouvel entrant, CMA CGM.

L'armateur et logisticien français investira jusqu'à 400 millions d'euros et deviendra avec 9% le troisième actionnaire du groupe si l'opération démarrant mercredi et close le 9 juin se déroule comme prévu. Parallèlement, China Eastern passera de 9,6% à 4,7%, et Delta de 5,8% à 2,9%.

Conséquence de cette recapitalisation, le titre Air France-KLM s'effondrait de 6,7%, à 4,06 euros, peu avant 09H00 GMT.

Pour Christophe Dewatine, secrétaire général CFDT-Air France, l'opération "arrive au bon moment". "C'est plutôt une bonne nouvelle avec une bonne surprise, c'est de voir l'État néerlandais rentrer dans le projet sans sourciller", a-t-il affirmé à l'AFP.

L'opération annoncée mardi constitue le deuxième étage des mesures entreprises pour assainir les finances du groupe, après une première recapitalisation en avril 2021.

Outre un doublement de sa participation, le gouvernement français avait alors accepté de convertir en obligations perpétuelles une aide de trois milliards d'euros consentie dès le printemps 2020.

Cette aide avait reçu le feu vert de la Commission européenne, dans le cadre des mesures exceptionnelles prises face à la crise sanitaire.

Mais au nom d'une concurrence équitable, l'institution avait contraint Air France-KLM à des concessions, dont l'abandon de créneaux aéroportuaires à Orly et l'interdiction d'effectuer des acquisitions stratégiques au-delà de 10% du capital des entreprises concernées tant que les aides d'État n'auront pas été remboursées à au moins 75%.

«Trajectoire financière solide»

Selon les termes de son communiqué mardi, Air France-KLM souhaite "se libérer" en particulier de cette dernière contrainte, alors que de nombreuses opportunités de consolidation du secteur aérien se dessinent en période de sortie de crise.

Le groupe "affectera environ 1,7 milliard d'euros" du montant qu'elle espère lever au remboursement des obligations souscrites par l'État, tandis que "le solde viendra réduire l'endettement net" de l'entreprise, qui était de 7,7 milliards d'euros fin mars.

Air France-KLM, qui organise mardi après-midi l'assemblée générale de ses actionnaires, avait déjà annoncé vendredi dernier vouloir affecter au remboursement des aides françaises les 500 millions d'euros que le fonds américain Apollo va investir dans une filiale propriétaire d'un parc de moteurs de rechange d'Air France.

Selon Air France-KLM, l'opération annoncée mardi, "ainsi que l'ensemble des mesures de renforcement du bilan prévues", "permettront d'inscrire la société dans une trajectoire financière solide".

"À mesure que la reprise se confirme et que nos performances économiques se redressent", Air France-KLM veut pouvoir "saisir toute opportunité dans un secteur aérien en transformation", a commenté le directeur général du groupe, Benjamin Smith, cité dans le communiqué.

Après avoir divisé sa perte nette par trois sur un an au premier trimestre, Air France-KLM a manifesté son optimisme pour la saison estivale, grâce au retour des voyageurs dans la foulée de la levée de restrictions de mouvement : les niveaux d'activité pour la cruciale période d'été devraient s'approcher de ceux de 2019 et même les dépasser pour la filiale "low cost" Transavia.

Selon ses dirigeants, le groupe est sorti intrinsèquement plus rentable de la crise après avoir mené depuis deux ans un plan tous azimuts de réduction des coûts, incluant la suppression de 14 000 postes dans le groupe.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.


Sept accords technologiques avec les États-Unis pour accélérer l’IA saoudienne

L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
L'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en matière d'intelligence artificielle. (SPA)
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  • La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC

WASHINGTON : L’Autorité saoudienne des données et de l’intelligence artificielle (SDAIA) a signé sept accords stratégiques avec des entreprises technologiques américaines de premier plan dans le cadre des efforts visant à accélérer la transformation numérique du Royaume et à développer ses capacités en intelligence artificielle (IA).

Les accords ont été signés en marge du Forum d’investissement saoudo-américain à Washington DC, qui a rassemblé des hauts responsables, dignitaires, PDG et cadres de grandes entreprises saoudiennes et américaines, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La cérémonie de signature a été dirigée par le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a ajouté la SPA.

Ces accords couvrent un large spectre de collaborations visant à renforcer l’infrastructure des données, développer les compétences nationales et promouvoir l’adoption de l’IA dans des secteurs clés.

Dans le cadre d’un partenariat, Supermicro travaillera avec la SDAIA sur des solutions serveur, la conception de centres de données, des événements centrés sur l’IA, des programmes de formation et des initiatives d’apprentissage en ligne destinées à développer l’expertise locale.

Dell coopérera avec la SDAIA pour accélérer l’adoption des technologies IA grâce à l’amélioration de l’infrastructure, au transfert de connaissances et à des initiatives de renforcement des capacités nationales.

Un accord distinct avec Accenture permettra aux deux parties d’échanger leur expertise pour renforcer les capacités de leadership en IA. Le partenariat comprend le développement des infrastructures de données et d’IA, le soutien à la transformation de la main-d’œuvre et la sensibilisation du public à l’importance de l’adoption de l’IA.

La collaboration de Cisco se concentrera sur l’accélération de la transformation numérique dans le secteur public, la promotion d’initiatives IA et le développement d’environnements de centres de données évolutifs et dotés d’IA.

L’accord-cadre de la SDAIA avec Boomi renforcera l’innovation au sein de l’écosystème IA du Royaume grâce au développement de centres de données IA alimentés par la technologie Boomi, ainsi qu’à des programmes plus larges d’échange de connaissances.

SambaNova soutiendra la SDAIA à travers des événements conjoints, des camps de formation, le partage de connaissances et des campagnes de sensibilisation pour renforcer les capacités nationales en IA et en données.

Par ailleurs, GitLab explorera des opportunités conjointes dans le développement des compétences, les projets d’innovation, les solutions commerciales et l’expansion de la portée mondiale des applications IA développées en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BNP Paribas rehausse ses objectifs de solidité financière et bondit en Bourse

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués. (AFP)
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  • Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués
  • Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%

PARIS: Le groupe bancaire français BNP Paribas gagnait plus de 5% jeudi matin à la Bourse de Paris, après avoir annoncé qu'il visait un ratio de solvabilité supérieur d'ici 2027.

Son titre prenait 5,79% vers 08H15 GMT, à 70,93 euros, en première place d'un CAC 40 en hausse de 1,13%. BNP Paribas table désormais sur un "ratio CET1 fixé à 13% à l'horizon 2027".

Plus ce ratio est élevé, plus une banque est capable d'absorber, grâce à son capital, des pertes liées à des crédits non honorés ou à des investissements risqués.

Une banque peut améliorer ce ratio soit en augmentant ses fonds propres, par exemple en mettant en réserve ses bénéfices ou en émettant des actions, soit en réduisant ses crédits et investissements risqués.

Les exigences de CET1 applicables aux banques françaises se situent généralement entre 9% et 10%.

BNP Paribas vise aussi une amélioration "continue" de son coefficient d'exploitation, un indicateur de rentabilité qui rapporte les coûts fixes au produit net bancaire (équivalent du chiffre d'affaires pour les banques).

L'objectif est qu'il atteigne 61% en 2026 et 58% en 2028, "un engagement fort de maîtrise des coûts", selon le communiqué.

BNP Paribas souhaite par ailleurs rester "à l'écoute de [ses] actionnaires grâce à une politique de distribution attractive et disciplinée", a expliqué Jean-Laurent Bonnafé, directeur général de BNP Paribas, cité dans un communiqué.

Le groupe a aussi annoncé qu'il lancerait courant novembre son programme de rachat d'actions de 1,15 milliard d'euros, dans le cadre de sa distribution du résultat de 2025.