Selon la Banque mondiale, l’inclusion financière définit la possibilité pour les individus et les entreprises d’accéder à moindre coût à toute une gamme de produits et de services financiers utiles et adaptés à leurs besoins. Des progrès considérables ont été réalisés dans la promotion de l'inclusion financière mondiale ces dernières années, avec notamment le déploiement accru des services financiers numériques pendant la pandémie dans de nombreuses régions. Néanmoins, certaines populations sont encore laissées pour compte.
Où l'action est-elle la plus nécessaire pour assurer une inclusion financière complète et quelles innovations peuvent relever ce défi ? Les experts réunis sur la scène de la session du Forum économique mondial ce mardi à Davos ont tâché de répondre à cette question.
La bonne santé financière doit être un objectif commun pour les gouvernements, les institutions financières, les entreprises, les ONG, estime d'emblée la Reine Máxima des Pays-Bas, également mandataire spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour l’inclusion financière au service du développement Nations Unies.
L'inclusion financière repose sur deux piliers, explique François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque centrale de France : 1. l'accès à des services financiers, 2. la bonne utilisation de ces services financiers. Pour autant, "croire que l'inclusion financière peut faire des miracles est très dangereux", prévient-il, en rappelant la crise des subprimes, qui reposaient sur l'illusion que chacun pouvait avoir accès à la propriété.
"Nous devons d'abord atteindre l'inclusion numérique avant d'avoir l'inclusion bancaire", considère de son côté André Soelistyo, PDG de PT Goto Gojek Tokopedia Tbk.
Pour Adeeb Ahamed, directeur général du groupe financier Lulu, "le plus grand défi pour nous est d'identifier les données pour mieux connaître les circuits financiers de nos clients, et la technologie nous aide pour cela."
"Donner à nos concitoyens les moyens de comprendre les politiques économiques et financières est ce que l'on peut faire de mieux", estime François Villeroy de Galhau, tout en se voulant rassurant : "Concernant les effets de la crise ukrainienne, je suis vigilant et confiant: les institutions sont solides, même les nouvelles banques en ligne"
Avant de terminer la session, le gouverneur de la Banque centrale de France tient, en tant que régulateur, à partager deux règles d'or, à destination des banquiers et des assureurs : "N'utilisez jamais d'algorithme que vous ne comprenez pas et ne vendez jamais de produits que vous êtes incapables d'expliquer".