DAVOS: Face à une économie mondiale confrontée « à une confluence potentielle de calamités », le FMI va défendre à Davos la mondialisation et exhorter les pays à ne pas céder à la tentation du protectionnisme.
« Alors que les décideurs politiques et les chefs d'entreprise se dirigent vers Davos, l'économie mondiale est peut-être confrontée à son plus grand test depuis la Seconde Guerre mondiale », estiment dimanche la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, et la numéro 2 de l'institution, Gita Gopinath, dans un blog qu'elles cosignent avec la directrice de la stratégie, Ceyla Pazarbasioglu.
Après deux années de pause pour cause de pandémie, les élites politiques et économiques mondiales font leur retour en personne au Forum économique mondial (WEF) dans la station suisse.
La réunion sera largement dominée par la guerre en Ukraine et son lot de conséquences dont la crise alimentaire mondiale.
Il y a un « risque fortement accru de fragmentation géo-économique », soulignent les responsables du FMI, lui opposant les bienfaits de la mondialisation.
« Au cours des trois dernières décennies, les flux de capitaux, de biens, de services et de gens ont transformé notre monde, aidés par la diffusion de nouvelles technologies », écrivent-elles.
« Ces forces d'intégration ont stimulé la productivité et le niveau de vie, triplant la taille de l'économie mondiale et sortant 1,3 milliard de personnes de l'extrême pauvreté », poursuivent-elles.
Aujourd'hui, ces progrès sont menacés alors que la guerre en Ukraine s'est accompagnée de sanctions et de restrictions.
Le FMI relève que depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février, quelque 30 pays ont restreint le commerce des denrées alimentaires, l'énergie et d'autres matières premières essentielles.
Pourtant, « renforcer le commerce pour accroître la résilience » est essentiel.
Abaisser les barrières commerciales permettrait d'atténuer les pénuries et de faire baisser les prix de la nourriture et d'autres produits.
Le FMI recommande aussi aux pays et entreprises de diversifier leurs importations pour garantir leur approvisionnement « et préserver les énormes avantages de l'intégration mondiale pour les entreprises ».
« Tandis que des considérations géostratégiques guideront certaines décisions d'approvisionnement, cela ne doit pas nécessairement conduire à une désintégration », soulignent Kristalina Georgieva, Gita Gopinath et Ceyla Pazarbasioglu.
Elles citent enfin une étude du FMI qui montre que la diversification peut réduire de moitié les pertes potentielles de PIB liées aux perturbations de l'offre.