Ukraine: l'armée russe pilonne le Donbass, Biden signe l'aide de 40 milliards à Kiev

Joe Biden a pris cette décision dans des circonstances inhabituelles : un responsable américain a apporté une copie du projet de loi durant un vol commercial afin que le président puisse le valider (Photo, Reuters).
Joe Biden a pris cette décision dans des circonstances inhabituelles : un responsable américain a apporté une copie du projet de loi durant un vol commercial afin que le président puisse le valider (Photo, Reuters).
Short Url
Publié le Dimanche 22 mai 2022

Ukraine: l'armée russe pilonne le Donbass, Biden signe l'aide de 40 milliards à Kiev

  • A Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a averti dans une interview que la phase actuelle de la guerre, où les russes concentrent leurs efforts dans l'est
  • Un important envoi d'armes, fournies par l'Occident aux forces ukrainiennes dans la région orientale du Donbass, ont été détruites dans le nord-ouest de l'Ukraine

KIEV: La Russie a continué de pilonner samedi l'est de l'Ukraine et affirmé avoir détruit avec des missiles de croisière un stock d'armes livrées par les Occidentaux, au moment où le président américain Joe Biden signait la loi prévoyant une nouvelle aide gigantesque de 40 milliards de dollars à Kiev.


Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la phase actuelle de la guerre, où les Russes concentrent leurs efforts dans l'est, "sera sanglante" mais in fine elle devra se résoudre "via la diplomatie".


"Les discussions entre l'Ukraine et la Russie auront forcément lieu", a-t-il déclaré à la télévision ukrainienne ICTV, alors que des pourparlers ébauchés en Turquie il y a quelques semaines sont restés lettre morte.


Il s'est dit à nouveau prêt si nécessaire à une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine, qui n'a jusqu'à présent jamais donné suite.


M. Zelensky, dans son habituel message vidéo posté en soirée, a relevé que la situation militaire n'avait "pas évolué de manière significative" samedi "mais ç'a été très difficile".


"La situation dans le Donbass est extrêmement difficile", a-t-il insisté. Mais l'armée ukrainienne "repousse cette offensive. Chaque jour que nos défenseurs perturbent les plans des Russes nous rapproche du jour crucial, (...) que nous désirons tous et pour lequel nous combattons. Le jour de la victoire".


L'état-major ukrainien a relevé dans son point matinal quotidien dimanche que l'armée russe continuait "ses frappes de missiles et aériennes sur tout le territoire", et même avait "augmenté l'intensité en utilisant l'aviation pour détruire des infrastructures cruciales".


La Russie a affirmé avoir frappé un important stock d'armes fournies par les Occidentaux à l'Ukraine.


"Des missiles Kalibr à longue portée et de haute précision, lancés depuis la mer, ont détruit un important envoi d'armes et d'équipements militaires fournis par les Etats-Unis et des pays européens, près de la gare de Malin, dans la région de Jytomyr", a affirmé le ministère russe de la Défense. Il n'était pas possible de vérifier cette information de source indépendante.

«Contre-sanctions» russes 
De son côté, M. Biden a signé, pendant une visite officielle à Séoul, la loi adoptée jeudi par le Congrès apportant une gigantesque enveloppe de 40 milliards de dollars en soutien à l'Ukraine, notamment pour son effort de guerre.


Volodymyr Zelensky a salué à plusieurs occasions samedi ce déblocage d'une aide "aujourd'hui plus nécessaire que jamais".


Moscou a diffusé dans la foulée une nouvelle liste de 963 personnalités américaines interdites d'entrée en Russie. Ces "contre-sanctions" visent à "contraindre le pouvoir américain en place, qui essaye d'imposer au reste de la planète un +ordre mondial+ néocolonial (...) à changer sa position et à reconnaître de nouvelles réalités géopolitiques", selon le ministère russe des Affaires étrangères.


Sur le terrain, après avoir échoué à prendre le contrôle de Kiev et de sa région, les troupes russes concentrent depuis mars leurs efforts sur l'est de l'Ukraine, où les combats sont intenses.


Selon Serguiï Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, "les Russes jettent tous leurs efforts pour capturer Severodonetsk" où les frappes "ont été multipliées plusieurs fois ces derniers jours".


"La ville est en train d'être détruite, comme auparavant ils ont détruit Roubijné et Popasna", a-t-il dénoncé samedi soir, affirmant que les forces russes avaient détruit le pont de Pavlograd "ce qui va beaucoup compliquer l'évacuation des civils et les livraisons des camions humanitaires".

Eglise bombardée 
La police ukrainienne a indiqué avoir évacué une soixantaine de personnes, dont des enfants, d'une église bombardée à Bogorodytchné, précisant qu'il n'y avait pas de victimes.


Plus au nord, le gouverneur de la région de Kharkiv Oleg Sinegoubov a déclaré que des localités des alentours avaient été visées par de nombreux tirs d'artillerie au cours des dernières 24 heures, qui ont fait un mort et vingt blessés. Kharkiv est la deuxième ville du pays, proche de la frontière russe.


Dans la région de Severodonestk, les Russes ont mené des offensives et des assauts sur plusieurs localités mais "ils ont été forcés de se replier sur les anciennes positions" et ont subi "des pertes", selon l'état-major ukrainien dimanche matin. 


"Neuf attaques ont été repoussées ces dernières 24h dans les régions de Donestk et Lougansk", a-t-il précisé, faisant la liste des équipements russes détruits (chars, systèmes d'artillerie, véhicules blindés un drone Orlan-10, entre autres).


Dans la ville martyre de Marioupol (sud-est), largement détruite, près de 2.500 hommes des forces ukrainiennes se sont constitués prisonniers cette semaine, selon les Russes.


Ces résistants, retranchés pendant des semaines dans le complexe sidérurgique bombardé Azovstal après la prise de la ville par les Russes, "seront ramenés à la maison", a promis M. Zelensky sur ICTV, évoquant succinctement des discussions avec la France, la Turquie et la Suisse à ce sujet.


La Russie va "étudier" la possibilité d'échanger des combattants du régiment ukrainien Azov faits prisonniers contre Viktor Medvedtchouk, réputé proche de Vladimir Poutine, a déclaré samedi le député et négociateur russe Léonid Sloutski.


M. Medvedtchouk, 67 ans, est un politicien et riche homme d'affaires ukrainien qui a été arrêté mi-avril en Ukraine, alors qu'il était en fuite.

Initiative à l'OMS 
L'Ukraine est par ailleurs à l'initiative d'une résolution qui doit être soumise à l'assemblée dimanche des 194 membres de l'Organisation mondiale de la Santé. Elle doit dénoncer les attaques perpétrées par Moscou sur le système de santé mais aussi condamner les gravissimes conséquences de l'invasion et du blocus des ports ukrainiens sur l'approvisionnement mondial et l'explosion du prix des céréales.


Elle sera aussi bien présente dans les discussions au Forum économique de Davos en Suisse, qui commence lundi après deux ans d'interruption à cause du Covid-19.


M. Zelensky sera lundi le premier chef d'Etat à faire un discours, en visioconférence. Nombre de responsables politiques ukrainiens feront le voyage en personne. En revanche, les Russes ont été exclus.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.