NATIONS UNIES: L'émissaire de l'ONU en Irak, Jeanine Hennis-Plasschaert, a exhorté mardi la classe politique irakienne à sortir de l'impasse institutionnelle dans laquelle le pays est plongé depuis plus de sept mois, mettant en garde contre le risque de débordements populaires.
"Je pense toujours en termes de verre à moitié plein. Mais il est plus que temps d'opérer un changement et de passer à un niveau supérieur pour les dirigeants politiques irakiens", a-t-elle déclaré à quelques journalistes à l'issue d'une réunion régulière du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'Irak.
"Les rues sont comme une cocotte minute en Irak et nous ne pouvons nous permettre de revenir à la situation observée en octobre 2018", a ajouté la représentante de l'ONU, en allusion implicite aux manifestations meurtrières qui s'étaient déroulées dans le pays.
Jeanine Hennis-Plasschaert avait au préalable longuement souligné devant le Conseil de sécurité "l'importance de sortir de l'impasse politique" qui affecte l'Irak depuis la fin de l'année dernière et qui met à bout, selon elle, la population.
"Les vulnérabilités nationales importantes sont aggravées par les effets continus de la pandémie et les tensions géopolitiques mondiales", a-t-elle relevé. "Une volonté sincère, collective et urgente de résoudre les différends politiques doit désormais prévaloir pour que le pays puisse aller de l'avant et répondre aux besoins de ses citoyens", a fait valoir la responsable de l'ONU.
Plus de sept mois après des élections législatives, les institutions irakiennes sont toujours à l'arrêt, avec l'incapacité des députés à élire un président. Or de cette élection dépend la nomination du Premier ministre et le reste du calendrier politique.
Dans l'attente d'une sortie de crise, le président sortant, Barham Saleh, candidat à sa succession, et le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi, continuent à expédier les affaires courantes.