Comment la numérisation stimule la participation des femmes arabes au marché du travail

Une participation accrue des femmes aux emplois professionnels et techniques pourrait dynamiser la croissance économique au Moyen-Orient. (Getty Images)
Une participation accrue des femmes aux emplois professionnels et techniques pourrait dynamiser la croissance économique au Moyen-Orient. (Getty Images)
De plus en plus de femmes dans le monde arabe entrent sur le marché du travail grâce à une nouvelle législation conçue pour les protéger de la discrimination et du harcèlement. (AFP)
De plus en plus de femmes dans le monde arabe entrent sur le marché du travail grâce à une nouvelle législation conçue pour les protéger de la discrimination et du harcèlement. (AFP)
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Comment la numérisation stimule la participation des femmes arabes au marché du travail

  • Les restrictions liées à la pandémie ont accéléré le passage à des formes de travail à distance et hybrides
  • Les femmes essayant d'équilibrer leur carrière et leur vie familiale sont celles qui ont le plus profité de ce changement

DUBAÏ: Au plus fort de la pandémie de la Covid-19, les entreprises ont été contraintes d'adopter une approche plus flexible du travail, permettant aux membres de leur personnel d'accomplir leur travail à distance, de partager leur temps entre la maison et le bureau et de définir leurs propres horaires de travail.

Le phénomène a non seulement accéléré une tendance existante à la numérisation des processus de travail, mais il a également rendu les lieux de travail beaucoup plus flexibles et, par conséquent, beaucoup plus intégratifs pour les femmes.

Cela s'est produit à un moment où beaucoup plus de femmes dans le monde arabe entraient sur le marché du travail grâce à une nouvelle législation conçue pour les protéger de la discrimination et du harcèlement, et également en raison de l’expansion de nouveaux secteurs de l'économie.

Les experts régionaux se sont félicités de ce nouvel environnement de travail hybride et d'une plus grande intégration. «Nous voyons un certain nombre d'entreprises adopter le modèle de travail flexible», affirme à Arab News Marketa Simkova, partenaire de People and Change auprès de KPMG.

«Cela pourrait être constitué d’horaires de travail plus flexibles aussi bien que d’un système hors site/sur site. Les femmes ont besoin de flexibilité pour jongler avec leur vie privée, leur famille, et leur environnement de travail.»

Simkova, qui participe à une table ronde intitulée «A new beginning: Work 2.0» («Un nouveau départ: le travail 2.0») au Forum des femmes arabes à Dubaï le 17 mai, affirme que plusieurs de ses clientes appréciaient cette flexibilité et la considéraient comme l'un des facteurs décisifs lorsqu’elles étaient à la recherche de nouvelles opportunités.

«Elles préfèrent les entreprises qui pourraient offrir cela», indique-t-elle.

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Marketa Simkova, partenaire de People and Change auprès de KPMG, affirme que les entreprises régionales sont toujours divisées sur la question de l'équité par rapport aux femmes. (Photo fournie)

En fait, la progression du rôle des femmes dans la société et l'économie est considérée comme un moteur clé du changement au Moyen-Orient.

Selon la société de conseil en gestion McKinsey, une participation accrue des femmes aux emplois professionnels et techniques pourrait dynamiser la croissance économique dans une région qui sera considérablement touchée par la quatrième révolution industrielle.

Les chercheurs de McKinsey estiment que la part des femmes dans les emplois professionnels et techniques devrait plus que doubler d'ici 2030 en raison de l'évolution vers la numérisation, les plates-formes en ligne et l'entrepreneuriat.

«Saisir cette opportunité mettrait les femmes du Moyen-Orient à égalité avec leurs homologues dans le monde», affirme McKinsey. «Les femmes du Moyen-Orient peuvent aller plus loin et viser la parité avec les hommes de la région dans les emplois professionnels et techniques.»

Cependant, selon Simkova, les entreprises régionales sont toujours divisées sur la question, nombre d’entre elles exigeant que leurs employés reviennent au bureau après la levée des restrictions liées à la pandémie, du fait qu’elles estiment que la productivité chuterait autrement.

D'autres ne jouissent tout simplement pas de la flexibilité en raison de la nature de leur travail.

«La plupart proposent un modèle hybride, associant travail à domicile deux ou trois jours par semaine et bureau», précise Simkova. «Très peu d'entreprises sélectionnées sont entièrement flexibles.»

Aujourd'hui, la technologie permet cette flexibilité, avec l'expansion d'outils tels que Microsoft Teams et Zoom qui permettent d’organiser des réunions virtuelles et le transfert sécurisé de fichiers volumineux, tout en apportant aux travailleurs à domicile un meilleur équilibre entre leur travail et leur vie personnelle.

«Je constate sur le terrain que c'est un avantage, affirme Simkova. Les avantages résident dans le fait que la flexibilité convient davantage aux femmes qu'aux hommes. Le fait qu'elles obtiennent cette flexibilité grâce à la numérisation peut alors leur permettre de combiner leur vie de famille et leur carrière, d'où cette situation qui favorise la diversité.»

Selon McKinsey, l'inclusion numérique est essentielle pour stimuler la participation des femmes aux emplois professionnels et techniques dans la région, offrant des opportunités d'emploi plus développées avec une plus grande flexibilité.

Pour Samia el-Kadiri, conseillère et responsable de recherche en gouvernance et conformité à Hawkamah, qui participe également à la table ronde du Forum des femmes arabes, la diversité est un élément fondamental pour l'innovation et la créativité.

«En général, les entreprises ayant une main-d'œuvre diversifiée sont plus susceptibles d'avoir une meilleure compréhension de leurs consommateurs, déclare-t-elle à Arab News. Cette crise pandémique devrait donc être un encouragement pour un nouvel avenir plus flexible, plus diversifié et plus axé sur le bien-être.»

Les conseils d'administration sont actuellement dans le collimateur comme jamais auparavant, évalués sur leurs critères de diversité raciale, culturelle et de genre sous l'égide de la gouvernance environnementale, sociale et d'entreprise.

Samia El-Kadiri, conseillère et responsable de recherche en gouvernance et conformité à Hawkamah, affirme que la diversité est un élément fondamental pour l'innovation et la créativité. (Zubiya Shaikh/AN)
Samia El-Kadiri, conseillère et responsable de recherche en gouvernance et conformité à Hawkamah, affirme que la diversité est un élément fondamental pour l'innovation et la créativité. (Zubiya Shaikh/AN)

En conséquence, les pratiques changent et El-Kadiri prévoit qu'elles resteront en place à l’avenir.

«Les chefs d'entreprise s'en rendent également compte. Ainsi, les dirigeants peuvent désormais se concentrer sur l’harmonisation d'une culture permettant aux employés de travailler d’où ils le souhaitent. Certaines entreprises appliquent déjà ces politiques.

En conséquence, la numérisation a aidé les femmes durant la pandémie à concilier leur vie professionnelle avec leurs responsabilités de mères et de personne en charge.

«En particulier dans notre région, les femmes subissent la pression des stéréotypes pour accorder plus de temps aux responsabilités familiales ou à leurs maris», affirme El-Kadiri.

«Aujourd'hui, elles peuvent faire les deux. Elles peuvent réussir et assumer leurs responsabilités, non seulement dans notre région mais aussi à l'échelle mondiale.

Malgré de nombreux avantages évidents, Simkova met en garde les entreprises et les employés qui adoptent le travail à distance et hybride.

«Cette tendance à la numérisation va se poursuivre, indique Simkova. Mais il reste à savoir quelle serait son influence sur l'engagement des employés, leur productivité et leur apprentissage à long terme.»

En effet, il peut y avoir des inconvénients à travailler à domicile. À titre d’exemple, les employés qui viennent régulièrement au bureau ont tendance à avoir une plus grande visibilité de la part de la direction.

«Nous devons être quelque peu prudents, car nous commençons à remarquer que c'est un désavantage pour un nouvel employé», précise Simkova. Les gens ne viennent généralement pas au bureau, et il leur est donc plus difficile de s'intégrer et d'établir des liens.»

De même, les nouveaux employés travaillant à distance n’ont pas l’opportunité d'apprendre des autres au moyen de l'observation et de la création de réseaux de contacts. «Les gens sont aussi des êtres sociaux», déclare Simkova.

«S'ils n'ont pas l'occasion de se rencontrer fréquemment, de créer des relations et de passer du temps ensemble, cela pourrait, à long terme, avoir un impact sur leur lien avec l'entreprise, sa culture et leur engagement.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
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  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".