TEHERAN: Deux ressortissants français ont bien été arrêtés ce mois-ci en Iran, ont confirmé mardi les autorités iraniennes, les accusant d'avoir tenté de provoquer des troubles en rencontrant des représentants de syndicats d'enseignants.
La télévision d'Etat iranienne a diffusé des images de ces deux personnes, Cecile Kohler, 37 ans, et Chuck Paris, 69 ans, et a déclaré qu'ils n'étaient pas en visite touristique en Iran. La France avait précédemment identifié les deux comme une responsable du syndicat des enseignants et son partenaire en vacances en Iran.
Elle a également diffusé des images de leurs rencontres avec des enseignants iraniens et d'autres militants, ainsi que leur présence à un rassemblement de protestation, et a également diffusé une vidéo censée montrer les deux hommes arrêtés alors qu'ils se rendaient à l'aéroport de Téhéran pour quitter le pays le 7 mai.
La télévision d'Etat, a ajouté qu'elles "tentaient de former une sorte de manifestation pour créer des troubles."
Le ministère iranien des Renseignements avait annoncé le 11 mai l'arrestation de deux Européens accusés de chercher à "déstabiliser" le pays, sans préciser leur nationalité.
Le lendemain, le ministère français des Affaires étrangères avait déclaré qu'il s'agissait de deux Français, sans les identifier, et condamné les arrestations comme étant "sans fondement", appelant à leur libération immédiate.
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que son ambassadeur à Téhéran avait déjà tenté d'obtenir un accès consulaire au couple et que le chargé d'affaires de l'ambassade d'Iran à Paris avait été convoqué pour des explications.
Un autre citoyen français, Benjamin Brière, a été condamné en janvier par l'Iran à plus de huit ans de prison pour espionnage, pour avoir photographié des "zones interdites" avec un drone en 2020 lors d’une visite touristique dans le nord du pays.
L'avocat de Brière avait affirmé que son client était utilisé comme "monnaie d'échange" dans les négociations diplomatiques à l'époque entre l'Iran et les pays occidentaux sur l'accord nucléaire en lambeaux de Téhéran avec les puissances mondiales.
Toujours en janvier, la justice iranienne a ordonné la réincarcération de l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en 2019, qui avait un temps été autorisée à purger une peine de cinq ans de prison en résidence surveillée. Elle avait été accusée de "propagande contre le système politique de la République islamique" et de "collusion pour porter atteinte à la sécurité nationale".
L'Iran est secoué actuellement par des manifestations régulières de professeurs contre leurs conditions de travail. Plusieurs d'entre eux ont été arrêtés, entraînant d'autres manifestations pour leur libération.