Macron aux Emirats où affluent des dirigeants du monde entier

Le président français Emmanuel Macron rencontre le président nouvellement élu des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, au palais Al Mushrif à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 15 mai 2022 (Photo, AFP).
Le président français Emmanuel Macron rencontre le président nouvellement élu des Émirats arabes unis, le cheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, au palais Al Mushrif à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 15 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

Macron aux Emirats où affluent des dirigeants du monde entier

  • M. Macron a été le premier dirigeant occidental à se déplacer à Abou Dhabi
  • La Reine Elizabeth II a également envoyé ses félicitations

ABOU DHABI: Le président français, Emmanuel Macron, et le nouveau chef de l'Etat des Emirats arabes unis, Mohammed ben Zayed Al-Nayane, se sont entretenus dimanche, alors que des dignitaires du monde entier affluent dans ce pays du Golfe pour rendre hommage à son défunt prédécesseur.

M. Macron a été le premier dirigeant occidental à se déplacer à Abou Dhabi pour rendre hommage au cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, président émirati décédé vendredi, et à présenter ses "sincères condoléances à toute sa famille et au peuple" des Emirats, selon la présidence française.

Arrivé en début de matinée, Emmanuel Macron, qui effectuait le premier déplacement de son nouveau quinquennat entamé samedi après sa réélection le 24 avril, s'est rendu dans un palais d'Abou Dhabi où l'a accueilli Mohammed ben Zayed Al-Nayane, dit "MBZ", devenu le nouveau président de ce pays riche en pétrole. 

M. Macron "a exprimé sa détermination à poursuivre et à développer tout ce qu'ils ont entrepris ensemble depuis cinq ans. Les Emirats arabes unis sont un partenaire stratégique de la France, et l'ampleur de notre coopération, dans des domaines aussi variés que la défense, le culture et l'éducation, en témoigne", a précisé la présidence en rendant compte de l'échange.

Les deux hommes ont ensuite rejoint le "majlis", l'assemblée qui réunit dans une immense salle du palais les très nombreux membres de la famille du défunt, depuis sa mort à l'âge de 73 ans.

Peu après, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a lui aussi rencontré MBZ à qui il a présenté ses condoléances pour le décès de son demi-frère, puis ses félicitations pour son élection comme président des Emirats.

La Reine Elizabeth II a également envoyé ses félicitations.

Le président israélien, allemand et indonésien, l'émir du Qatar, le roi de Bahreïn et d'Espagne doivent également se rendre aux Emirats, tout comme la vice-présidente américaine Kamala Harris et le secrétaire d'Etat Antony Blinken.

Les Emirats arabes unis exercent une influence accrue au Moyen-Orient et au-delà grâce leurs ressources pétrolières et leur emplacement stratégique.

MBZ est considéré comme le dirigeant de facto du pays depuis 2014, année où le cheikh Khalifa, son demi-frère de 73 ans, a été mis sur la touche à la suite d'une attaque cérébrale.

«Préoccupations» autour de l'Ukraine

Proche allié de MBZ, le dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, le prince héritier Mohammed ben Salmane, a appelé le nouveau président émirati pour le féliciter.

Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a salué son "leadership dynamique et visionnaire" dans un tweet, et le président chinois Xi Jinping a pour sa part promis de travailler sur "l'approfondissement d'un partenariat stratégique" entre les deux pays.

Les dirigeants de pays du monde entier parmi lesquels l'Egypte, l'Irak, la Jordanie, Oman et la Tunisie ou encore le dirigeant de facto du Soudan, ont présenté leurs condoléances samedi.

Emmanuel Macron, qui a rencontré à de nombreuses reprises MBZ au cours de son premier mandat, n'a jamais échangé avec cheikh Khalifa, diminué depuis son AVC en 2014. 

Le président français s'était rendu dans les Emirats en décembre 2021, où il avait visité l'exposition universelle de Dubaï et supervisé la signature de plusieurs contrats, dont un sur la fourniture de 80 avions de combat Rafale, une commande record pour l'avion de chasse français entré en service en 2004.

Les présidents français et émirati ont exprimé "leurs préoccupations" concernant la guerre en Ukraine et ses conséquences, "notamment sur l'énergie et la sécurité alimentaire mondiale", selon l'entourage de M. Macron.

Ce dernier a eu aussi un entretien avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, l'un des nombreux dirigeants présents à Abou Dhabi pour présenter leurs condoléances.

Emmanuel Macron devait revenir à Paris dimanche soir, alors que la nomination d'un nouveau Premier ministre, suivie de celle du gouvernement, est attendue en France en début de semaine.


Tentative de putsch au Bénin: des forces spéciales françaises sont intervenues en appui 

Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè. (AFP)
Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè. (AFP)
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  • Mardi, la présidence française avait indiqué avoir appuyé "en termes de surveillance, d'observation et de soutien logistique" le pouvoir béninois, à sa demande, sans confirmer ni démentir la présence de ses forces
  • "L'armée béninoise a été vraiment vaillante et a fait face à l'ennemi toute la journée" dimanche, a expliqué à l'AFP le colonel Tevoédjrè, précisant que des "forces spéciales françaises ont été envoyées depuis Abidjan"

COTONOU: Des forces spéciales françaises sont intervenues dimanche lors de la tentative déjouée de putsch au Bénin en appui de l'armée béninoise qui a "vaillamment" repoussé les mutins, a affirmé mercredi à l'AFP le chef de la Garde républicaine, le colonel Dieudonné Djimon Tévoédjrè.

Mardi, la présidence française avait indiqué avoir appuyé "en termes de surveillance, d'observation et de soutien logistique" le pouvoir béninois, à sa demande, sans confirmer ni démentir la présence de ses forces.

"L'armée béninoise a été vraiment vaillante et a fait face à l'ennemi toute la journée" dimanche, a expliqué à l'AFP le colonel Tevoédjrè, précisant que des "forces spéciales françaises ont été envoyées depuis Abidjan, utilisées pour du ratissage après que l'armée béninoise ait fait le travail".

Le colonel Tevoédjrè - qui a personnellement dirigé sur place la riposte contre un assaut sur la résidence du chef de l'Etat Patrice Talon tôt dimanche matin - estime à une centaine le nombre de mutins, "avec beaucoup de moyens, des engins blindés".

Il note toutefois que les putschistes, qui ont compté sur "l'effet de surprise", n'ont pas reçu de soutien d'autres unités, saluant l'attitude "républicaine" de l'armée béninoise.

La Garde républicaine a "eu le soutien spontané d'autres unités qui ont été utilisées toute la journée pour reprendre possession de zones, de points stratégiques de Cotonou", détaille t-il.

C'est en fin de journée, alors que les mutins étaient retranchés dans un camp situé dans une zone résidentielle de la capitale économique, que des frappes aériennes du Nigeria voisin et des forces spéciales françaises ont aidé le Bénin, afin notamment "d'éviter des dommages collatéraux".

Le colonel n'a pas donné de bilan chiffré du nombre de victimes des évènements de dimanche, mais a précisé que les mutins étaient "repartis avec des corps et des blessés" de leur tentative d'assaut sur la résidence présidentielle, après un "rude combat".

Dimanche matin, huit militaires étaient apparus à la télévision béninoise, annonçant qu'ils avaient destitué Patrice Talon.

Après une journée d'incertitude à Cotonou, le chef de l'Etat avait déclaré que la situation était "totalement sous contrôle". Les autorités béninoises ont ensuite fait état de "plusieurs victimes", notamment dans des affrontements opposant mutins et forces loyales.


Procès libyen: la cour d'appel de Paris libère l'intermédiaire Djouhri sous contrôle judiciaire

 La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.
La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.
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  • L'homme d'affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d'emprisonnement dans l'affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d'Île-de-France
  • Il a également l'interdiction de mener une activité d'intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie

PARIS: La cour d'appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l'intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu du procès libyen à être encore incarcéré.

L'homme d'affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d'emprisonnement dans l'affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d'Île-de-France, de s'absenter de son domicile en région parisienne entre 8H00 et 20H00, d'entrer en contact avec ses coprévenus.

Il a également l'interdiction de mener une activité d'intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie.

Le parquet général s'était opposé à sa libération en pointant notamment sa double nationalité et le risque de départ en Algérie où la coopération judiciaire avec la France est compliquée.

Selon son avocat, Me Pierre-Henri Bovis, il devrait sortir de la prison parisienne de La Santé "dans les prochaines heures".

"La cour d'appel de Paris, par sa décision, a reconnu cette fois-ci qu'il y avait des garanties de représentation suffisantes, et a enfin admis qu'il n'y avait pas de risque de fuite ou de pression" sur les témoins, s'est-il félicité, soulignant que son client ne s'était "jamais dérobé à ses obligations".

Alexandre Djouhri avait déposé une première demande de mise en liberté qui avait été rejetée début novembre, la cour d'appel estimant qu'il présentait un risque de fuite et des garanties de représentation "particulièrement faibles".

Dans ce dossier, deux autres personnes ont été condamnées en première instance à des peines d'emprisonnement avec mandat de dépôt: l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison, et le banquier Wahib Nacer.

L'ex-chef de l'Etat a été incarcéré vingt jours à la prison de la Santé, avant d'obtenir sa libération auprès de la cour d'appel. M. Nacer, qui avait été condamné à une peine de quatre ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt à exécution provisoire, a également été libéré de prison.

Alexandre Djouhri devrait donc comparaître libre, comme tous ses coprévenus, au procès en appel  prévu du 16 mars au 3 juin. Au total, 10 personnes, dont Nicolas Sarkozy et deux de ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, seront rejugées dans ce dossier.


Macron de retour sur le thème de la désinformation, après la polémique sur la labellisation

Le président français Emmanuel Macron attend avant d'accueillir le président roumain à l'Élysée, à Paris, le 9 décembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron attend avant d'accueillir le président roumain à l'Élysée, à Paris, le 9 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron poursuit en Bretagne son tour de France consacré à la régulation des réseaux sociaux et à la lutte contre la désinformation, tout en répondant aux accusations de « dérive autoritaire » liées à son soutien à une labellisation des médias
  • Le président réaffirme qu’il ne s’agit pas d’un label d’État et dénonce les polémiques

PARIS: Emmanuel Macron reprend mercredi en Bretagne son tour de France sur la régulation des réseaux sociaux et la lutte contre la désinformation, l'occasion de répondre en personne aux accusations de dérive "autoritaire" provoquées par son soutien à une labellisation des médias.

Le chef de l'Etat est attendu dans l'après-midi à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, pour un échange avec des lecteurs d'Ouest-France sur le thème de "la démocratie à l'épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes".

Ses précédents débats organisés par la presse régionale l'ont mené depuis un mois à Toulouse, Arras (Pas-de-Calais) et Mirecourt (Vosges), et il devrait enchaîner avec Marseille la semaine prochaine.

Son idée directrice est de réfléchir à une adaptation de la législation pour réguler les réseaux sociaux, qui échappent largement à la loi de la presse de 1881 qui régit les médias traditionnels. Une réflexion censée déboucher sur des "décisions concrètes" début 2026, même si le président a déjà commencé à égrener des pistes.

Parmi elles, une mesure a déclenché une polémique à retardement.

Emmanuel Macron a en effet apporté un soutien très volontariste à des initiatives existantes de labellisation des médias "par des professionnels", pour distinguer les sites et réseaux qui font de l'information, selon les règles déontologiques, des autres.

"On va tout faire pour que soit mis en place un label", a-t-il lancé le 19 novembre à Arras, tout en assurant que ce n'était par à l'Etat de le faire.

- "Dérive totalitaire" -

Le 30 novembre, le Journal du dimanche s'est saisi de cette proposition pour lui reprocher une "dérive totalitaire", ironisant sur sa volonté présumée de mettre en place un "ministère de la Vérité", comme dans le roman dystopique "1984" de George Orwell.

L'accusation a été aussitôt relayée par les autres médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré puis par plusieurs dirigeants de la droite et de l'extrême droite, qui disent soupçonner le chef de l'Etat de vouloir "contrôler l'information" et museler la liberté d'expression à son profit.

En Conseil des ministres, il y a une semaine, Emmanuel Macron a répondu qu'il n'avait "jamais" envisagé de créer un "label d'Etat" pour les médias, et "encore moins" un "ministère de la Vérité", selon les propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

Le compte de l'Elysée s'est même fendu d'un message sur le réseau X pour déplorer que "parler de lutte contre la désinformation suscite la désinformation", visant ceux qui avaient attaqué le président, du patron des Républicains Bruno Retailleau au présentateur vedette de CNews Pascal Praud.

Une réaction officielle qui a déclenché une nouvelle cascade de commentaires enflammés y voyant la démonstration de velléités de contrôle macronistes.

A Saint-Malo, le président de la République doit aussi aborder "les conséquences de la désinformation en matière climatique", à l'occasion des dix ans de l'accord de Paris sur le climat, a fait savoir l'Elysée.