La Finlande annonce sa candidature «historique» à l'Otan, la Suède doit suivre

 L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) est une organisation politico-militaire de défense et de sécurité collectives avec 30 pays membres en Europe et en Amérique du Nord. (Photo, AFP)
L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) est une organisation politico-militaire de défense et de sécurité collectives avec 30 pays membres en Europe et en Amérique du Nord. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 15 mai 2022

La Finlande annonce sa candidature «historique» à l'Otan, la Suède doit suivre

 L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) est une organisation politico-militaire de défense et de sécurité collectives avec 30 pays membres en Europe et en Amérique du Nord. (Photo, AFP)
  • Plus tôt dimanche, la Finlande avait officialisé sa candidature à l'Otan
  • L’entrée dans l'Otan des deux pays nordiques est vue d'un très mauvais oeil par Moscou

HELSINKI: La Finlande a annoncé dimanche sa candidature "historique" à l'Otan en conséquence directe de l'invasion russe de l'Ukraine, avec la Suède en passe de suivre après un feu vert décisif du parti au pouvoir.

Une entrée dans l'Otan des deux pays nordiques, vue d'un très mauvais oeil par Moscou, serait la preuve qu'"une agression" comme la guerre en Ukraine "ne paie pas", s'est félicité le secrétaire général de l'alliance occidentale, Jens Stoltenberg.

Dans une inversion de sa ligne de toujours, le parti social-démocrate au pouvoir en Suède a décidé dimanche en fin de journée qu'il soutenait une adhésion, sous réserve que le pays n'abrite pas de base permanente de l'Otan ni d'armes nucléaires.

Une candidature commune avec la Finlande, désormais assurée, est "le mieux pour la Suède et sa sécurité", a affirmé la Première ministre Magdalena Andersson au terme d'une réunion extraordinaire du parti à Stockholm.

La dirigeante suédoise se rendra lundi au Parlement pour "s'assurer d'un large soutien parlementaire pour une candidature à l'Otan" - désormais acquis. 

Le gouvernement suédois prendra ensuite sa décision, qui tournerait la page de plus de 200 ans hors des alliances militaires, a-t-elle reconnu.

Plus tôt dimanche, la Finlande avait officialisé sa candidature à l'Otan, qui sera transmise lundi du Parlement, où une majorité fleuve est acquise.

"C'est un jour historique. Une nouvelle ère s'ouvre", a affirmé le président finlandais Sauli Niinistö lors d'une conférence de presse.

Optimisme avec la Turquie 

Alors que le Kremlin a justifié son invasion de l'Ukraine par le risque d'extension de l'Otan à ses portes, une adhésion de la Finlande rallongerait de quelque 1.300 kilomètres la frontière entre la Russie et les pays de l'alliance.

Le patron de l'Otan, Jens Stoltenberg, s'est dit "confiant" dans la possibilité pour les pays membres de l'Alliance de trouver un compromis avec la Turquie, après que le président Erdogan a subitement affiché son hostilité à une adhésion suédo-finlandaise.

Ankara a "clairement indiqué son intention de ne pas bloquer" l'entrée des deux pays, a-t-il assuré en marge d'une réunion des ministres de l'Otan à Berlin.

La Turquie leur reproche - et surtout à Stockholm - de faire preuve d'une trop grande mansuétude vis-à-vis du Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, bien qu'il soit sur la liste de l'UE des organisations terroristes.

Durant la période transitoire entre la candidature et l'adhésion, qui dure plusieurs mois, l'Otan est également prête à renforcer les "garanties de sécurité" de la Finlande et de la Suède, notamment en renforçant la présence otanienne, selon son secrétaire général.

Seuls les membres de l'Otan bénéficient en effet du célèbre article 5 de protection mutuelle, pas les candidats. 

Les Etats-Unis "soutiennent fortement" les demandes d'adhésion à l'Otan de la Suède et de la Finlande, a assuré dimanche à Berlin le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Après la fin de la Guerre froide, la Suède et la Finlande étaient déjà devenues partenaires de l'Otan et membres de l'Union européenne. 

Mais une entrée dans l'Otan, inenvisageable politiquement il y a encore quelques mois, marque une intégration complète dans le bloc occidental.

«Erreur» selon Moscou 

Formellement, un candidat à l'Otan doit transmettre son dossier au siège de l'organisation à Bruxelles en vue de l'ouverture de négociations d'adhésion, qui nécessitent une unanimité des 30 membres actuels.

Samedi, le président finlandais avait appelé son homologue russe Vladimir Poutine pour l'informer de la demande d'adhésion finlandaise, qui suscite l'hostilité de Moscou.

Le président russe lui a signifié qu'adhérer à l'Otan "serait une erreur", jugeant qu'il "n'y a aucune menace à la sécurité de la Finlande", selon le Kremlin.

Outre une grande frontière, les deux pays partagent un passé douloureux. Ancien grand duché russe, la Finlande avait été envahie par l'Union soviétique en 1939.

Le pays a été en guerre avec l'URSS pendant la majeure partie du second conflit mondial, puis contraint durant la Guerre froide à une neutralité forcée, sous le contrôle de Moscou.

Helsinki a dit être en alerte pour des mesures de représailles russes - la fourniture d'électricité depuis la Russie a ainsi été suspendue vendredi soir, invoquant des impayés.

Mais la Finlande ne croit pas à une opération militaire, son président soulignant que sa discussion avec Vladimir Poutine ne contenait aucune "menace" russe.

"Les Finlandais peuvent dormir tranquilles", a affirmé le ministre de la Défense Antti Kaikkonen.

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.