ARAB NEWS JP. 
ARAB NEWS PK. 
Les Émirats arabes unis ont perdu leur très cher et respecté leader, le cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane, à l'âge de 73 ans. Il laisse derrière lui un pays croissant et harmonieux qui accueille environ 200 nationalités et où des personnes de toutes religions, origines et croyances vivent en paix.
La nouvelle du décès du dirigeant des Émirats arabes unis, qui a régné pendant environ 18 ans (il est arrivé au pouvoir en 2004), a été apprise principalement avec tristesse, chagrin et une véritable amertume dans le pays cinquantenaire, tandis que les messages de condoléances affluaient du monde entier.
Le cheikh Khalifa n'était que le deuxième président des EAU et fils de feu cheikh Zayed ben Sultan Al- Nahyane, le fondateur du pays. Le père et le fils partageaient de nombreux traits de caractère ainsi que des compétences de leadership, mais un sentiment commun était surtout éprouvé au sein de la société émiratie les classant tous deux comme des figures paternelles.
Ils ont tous deux traité leurs citoyens comme leurs propres fils et filles, en étant à l'écoute de leurs difficultés, en investissant dans leur bien-être et en ne négligeant aucun effort quant au développement des infrastructures, des programmes de logement, des services de santé, de l'éducation et du niveau de vie du pays. Les Émirats arabes unis ont été classés comme le pays le plus heureux du monde arabe pour la sixième année consécutive dans le rapport 2020 sur le bonheur dans le monde. Le pays est également arrivé en tête du monde arabe dans le rapport sur la compétitivité mondiale publié par le Forum économique mondial en 2019.
Le cheikh Khalifa était un homme d'honneur et un leader pacifique. Il croyait au développement des relations pacifiques avec les pays du monde entier, notamment ses voisins, et au respect du droit international.
«Nos relations dans la région et sur la scène internationale sont fondées sur le respect des voisins, l'absence de polarisation et le respect des droits, conformément au droit et aux principes internationaux», a déclaré le cheikh Khalifa au journaliste saoudien et actuel ambassadeur saoudien aux Émirats arabes unis, Tourki Al-Dakhil, dans une rare interview accordée au journal Al-Roeya, basé aux Émirats arabes unis en 2009.
«Nous pensons que la politique étrangère équilibrée que nous adoptons nous offre un espace pour communiquer avec tout le monde», a-t-il ajouté.
«C'était un homme humble qui privilégiait les intérêts de son pays et de son peuple.»
Ibrahim Shukralla
Après l'entretien, Al-Dakhil a raconté sa conversation avec le frère de cheikh Khalifa, cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, prince héritier d'Abu Dhabi et commandant suprême adjoint des forces armées des EAU. «Cheikh Mohammed m'a affirmé que son frère est un homme très patient. Il ne se met pas en colère facilement et jouit d’une grande tolérance dans ses relations avec les gens. Cependant, pour lui, la ligne rouge est la corruption, il ne la tolère jamais», a signalé Al-Dakhil.
Le journaliste saoudien a ensuite raconté une autre histoire dont il était témoin: «Alors que le cheikh Khalifa invitait les gens à déjeuner, un homme d'environ 70 ans s'est levé et a dit: “Khalifa, comment allez-vous ?” Il a alors répondu avec un sourire: “Bonjour, comment allez-vous ? Comment va votre famille ?” Soulignant le fait que l'homme ne l'a pas appelé par “votre altesse”, ce qui est la courtoisie habituelle qui exprime le respect.» Al-Dakhil a expliqué: «Ce n'était pas une conversation entre un citoyen et le président du pays, c'était plutôt une conversation entre deux amis chers. Beaucoup de personnes présentes m'ont assuré que c'était la norme avec le cheikh Khalifa.»
En 2007, le défunt président a ordonné une augmentation de 70 % des salaires des employés du gouvernement fédéral, la plus grande augmentation de salaire de l'histoire du pays. Les Émirats arabes unis disposent aujourd'hui de l'un des taux de produit intérieur brut par habitant les plus élevés au monde.
Le magazine Forbes a nommé le cheikh Khalifa dans son classement des personnes les plus puissantes du monde en 2018. Toutefois, il n'était pas très intéressé par l'attention des médias. C'était un homme humble qui privilégiait les intérêts de son pays et de son peuple.
Le ministère des Affaires présidentielles des EAU a annoncé 40 jours de deuil avec les drapeaux en berne à partir de vendredi ainsi qu’une suspension de travail pendant trois jours dans les ministères et les institutions officielles aux niveaux fédéral et local, ainsi que dans le secteur privé.
Alors que nous faisons nos adieux au cheikh Khalifa, ce n'est pas seulement le Burj Khalifa, plus haut bâtiment du monde portant son nom, que nous garderons de lui dans nos esprits, mais aussi son sourire, sa philanthropie, le lien qui l'unit à son peuple, et tout ce qu'il a fait pour son pays avec une passion absolue.
Les grands leaders peuvent nous quitter physiquement, mais leur souvenir reste éternellement gravé dans notre conscience.
Cheikh Khalifa, vous allez sans aucun doute nous manquer.
Ibrahim Shukralla est un journaliste émirati basé à Dubaï. Il a interviewé de nombreux chefs d'état et des personnalités politiques et sportives de premier plan. Il est titulaire d'une maîtrise en médias, culture et communication de l'université de New York, aux États-Unis.
Twitter : @shukralla
Les opinions exprimées par les auteurs de cette section sont les leurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d'Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
