Mobilisation générale des Arméniens du Liban en faveur du Haut-Karabakh

Chaque dimanche, des activités ludiques sont organisées pour divertir les enfants du Haut-Karabakh recueillis par des familles arméniennes du Liban. (Photo fournie).
Chaque dimanche, des activités ludiques sont organisées pour divertir les enfants du Haut-Karabakh recueillis par des familles arméniennes du Liban. (Photo fournie).
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Publié le Lundi 19 octobre 2020

Mobilisation générale des Arméniens du Liban en faveur du Haut-Karabakh

  • Malgré de maigres moyens, les Arméniens libanais se mobilisent pour soutenir le Nagorny Karabakh 
  • Certains offrent leur vie, d’autres des habits, des médicaments et autres besoins de première nécessité 

BEYROUTH: Liés à leur pays d’accueil, le Liban, mais aussi à leur pays d’origine, l’Arménie, les Libanais issus de la communauté arménienne sont aujourd’hui partagés entre deux tourments :  l’effondrement de l’Etat libanais et le défi existentiel dans le Nagorny Karabakh, un territoire âprement revendiqué par l’Azerbaïdjan voisin depuis des décennies.

Depuis le début du conflit, la communauté arménienne s’est mobilisée comme elle le pouvait pour venir au secours de ses compatriotes qui se battent sur le front. Confrontés une fois de plus à une histoire qui semble s’acharner sur eux, les Arméniens libanais ont constitué, aux quatre coins du monde, une cohorte de volontaires au sein de leur diaspora, pour envoyer des vivres, des équipements et des médicaments à leurs pays d’origine. 

Poussés hors du Liban du fait d’une crise économique des plus désastreuses, ceux d’entre eux qui sont partis s’installer en Arménie depuis quelques années ont décidé de relayer ce mouvement de solidarité à partir d’Erevan pour organiser, collecter et acheminer les aides. Quelques-uns ont même décidé d’aller se battre aux côtés de l’armée arménienne ou pour aider ponctuellement sur le front.   

C’est notamment le cas du chanteur d’Opéra Kevork Hadjian, décédé il y a une dizaine de jours sur la ligne de front, à l’âge de 49 ans. Originaire d’Anjar, une ville libanaise où la communauté arménienne est implantée depuis des décennies, l’artiste avait quitté le Liban et sa famille en 2004 dans l’espoir de retrouver de meilleures opportunités en Arménie. Réputé pour ses chants patriotiques notamment, l’artiste a laissé derrière lui femme et enfants à Anjar où ils continuent de vivre. 

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Le chanteur d’Opéra Kevork Hadjian est décédé il y a une dizaine de jours sur la ligne de front, à l’âge de 49 ans. Originaire d’Anjar, une ville libanaise où la communauté arménienne est implantée depuis des décennies, l’artiste avait quitté le Liban et sa famille en 2004 dans l’espoir de retrouver de meilleures opportunités en Arménie. (Twitter).

Si la nouvelle du décès du chanteur a attiré l’attention des médias du fait de sa notoriété et du symbole qu’il incarne, ce n’est vraisemblablement pas le cas pour des dizaines d’autres Arméniens libanais ou syriens qui ont également décidé de prendre les armes pour défendre une cause juste à leurs yeux, quelle que soit le jeu géopolitique auxquelles se livrent plusieurs puissances dans le conflit qui oppose l’Azerbaïdjan à l’Arménie.   

Partis vivre en Arménie depuis quelques années à la recherche de meilleures conditions de vie que celles que leur offrait leur pays d’adoption respectifs, ils n’ont pas hésité à rejoindre les rangs de l’armée certains bien avant que le président d’Arménie Armen Sarkissian n’appelle à la mobilisation générale.  

Un phénomène dont témoigne pour Arab News, Gassia, 24 ans, une Libano-arménienne qui a décidé, il y a huit mois, d’aller s’installer à Erevan pour y étudier et travailler après avoir fait l’objet d’un licenciement économique au Liban.  Parmi ses amis, un groupe d’Arméniens syriens partis sur le front pour aider aux combats.  Un phénomène appelé à grandir selon elle, tant que perdure les affrontements et si l’escalade devait se poursuivre. 

« A l’université, nous n’arrivons plus à tenir en place, ni à nous concentrer. Notre esprit est au Nagorny Karabakh et nous sentons tous ce besoin pressant de nous rendre utiles », raconte la jeune fille dont deux de camarades d’université également, des Arméniens d’Erevan, ont choisi d’aller se battre. 

Mobilisation générale

En Arménie, pour rejoindre les rangs de l’armée il faut préalablement avoir suivi le service militaire – entre l’âge de 18 et 28 ans - ce qui suppose systématiquement l’obtention du passeport pour tout Arménien en provenance de la diaspora. Cette condition a réduit par conséquent drastiquement le nombre des nouvelles recrues au sein de l’institution militaire et empêché des milliers de jeunes de la diaspora, dont des Arméniens libanais, d’aller rejoindre le front. La nouvelle génération ne voulait pas, de toute évidence, sacrifier emploi ou études pour effectuer le service militaire.  

« L’Arménie dispose d’une armée régulière bien entraînée qui n’accepte pas dans ses rangs des éléments sans expérience militaire ou des mercenaires, comme le fait le gouvernement azéri », explique un membre du parti Tachnag arménien, Ashod Pakradounian. Il critique au passage le recrutement de combattants syriens par la Turquie, fortement impliquée dans ce conflit aux côtés de l’Azerbaïdjan, pour aller combattre les Arméniens.

« La Turquie a tout intérêt aujourd’hui à jouer la corde sensible du communautarisme pour pouvoir tout simplement se rallier une partie des sunnites de la région et du monde arabe à la cause azérie. Elle utilise exactement la même tactique que l’Iran qui exploite la carte chiite pour justifier son ingérence dans plusieurs contrées du monde arabe », commente un analyste arménien qui a requis l’anonymat.       

Cette intrusion flagrante d’Ankara dans cette nouvelle guerre contre les Arméniens, Ashod, Gassia et bien d’autres Libano-Arméniens la vivent comme un traumatisme à répétition, similaire à celui qui leur a été transmis par leurs parents et grands-parents, d’abord sur le génocide de 1914-1915, ensuite sur la guerre, toujours dans le Nagorny Karabakh, de 1988 à 1994. Une analogie de situations d’autant plus frappante qu’en soutenant activement Bakou, la Turquie est aujourd’hui pointée du doigt et accusée une fois de plus d’être un acteur direct dans ce nouveau conflit sanglant contre les Arméniens. 

Ashod fait d’ailleurs assumer à Ankara la responsabilité d’envoyer des mercenaires syriens à la frontière, des « terroristes » comme il dit. Un fait que confirme Gassia de son côté.  « Nous avons vu défiler sur les réseaux sociaux des vidéos montrant des mercenaires avec des cadavres de soldats arméniens. Ils sont payés par nombre de soldats tués et doivent donc en apporter la preuve ». 

Ces illustrations macabres n’étonnent aucunement Karnig Asfahany, un professeur d’histoire qui rappelle qu’Ankara avait fait exactement fait la même chose en Libye, l’année dernière, déboursant un millier de dollars pour chaque combattant syrien qui se rendrait à Tripoli.

Elan de solidarité 

Mais ce serait mal connaître les Arméniens, leur fidélité à la cause et leur capacité de résilience que de croire qu’ils vont facilement se laisser intimider par ce nouveau défi qui n’est pas des moindres. Si le nombre des combattants au front et leur témérité sont certes, importants, pour la diaspora il faudra bien plus que la logistique militaire pour remporter cette guerre. 

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Chaque avion qui quitte Beyrouth pour l'Arménie se voit chargé d'aides matérielles envoyées par la communauté arménienne du Liban. (Photo fournie).

Depuis l’éclatement du conflit, un énorme élan de solidarité est venu cimenter un peu plus une communauté réputée pour sa cohésion et son patriotisme à toute épreuve. Une collecte de fonds, mais aussi de vivres, de médicaments, d’habits chauds s’est mise en place en peu de temps, orchestrée par des partis politiques dispersés dans différents pays ou par des ONG à dimension internationale, comme l’AGBU (Armenian General Benevolent Union), ou le Homenetmen. En quelques jours, l’AGBU, dont le siège se trouve à New York, a réussi à rassembler 10 millions de dollars au profit de l’Arménie et à envoyer deux avions remplis de médicaments. 

Au Liban, si l’envoi d’argent, en monnaie étrangère surtout, est plus problématique depuis l’effondrement financier, les aides ponctuelles le sont moins. Plusieurs associations, comme Dafa, fondée par la député démissionnaire Paula Yacoubian, ou les partis du Tachnag et du Hanchag ont répondu à l’appel d’aide et se sont organisés pour envoyer sacs de couchages, gants, vestes et des médicaments qui ne sont plus utilisés, profitant quasiment de chaque départ d’avion pour les acheminer en direction de l’Arménie. Quelques usines de textiles, qui travaillaient au ralenti, voire plus du tout depuis la crise, ont remis leurs moteurs en marche pour confectionner des tenues militaires envoyées au front. 

« Nous essayons d’aider comme on peut et avec les moyens de bord sachant qu’ils nous est impossible par exemple d’envoyer certains produits subventionnés au Liban (notamment les médicaments et la farine) », souligne Ashod Pakradounian.  

« Il faut savoir qu’en tant que Libano-Arméniens nous avons ce double rapport affectif à nos deux pays, le Liban et l’Arménie. Nous en sommes bien conscients et restons déterminés à aider l’Arménie sans que cela ne contribue à aggraver non plus la crise au Liban où les problèmes sont monstres », dit-il.  

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Sur les cartons en partance pour le Haut-Karabakh, on trouve parfois des meesages de solidarité écrits à la main. (Photo fournie).  

Le jeune activiste tient à rappeler d’ailleurs qu’après l’explosion du 4 août au port de Beyrouth, l’Arménie et l’Artsakh, qui est l’appellation historique du Nagorny-Karabakh, ont envoyé des aides aux Libanais sinistrés. Aujourd’hui la dynamique se met en place dans le sens inverse. 

Gassie, qui a rejoint les groupes des volontaires qui sont constitués à Erevan, raconte avec beaucoup d’émotion la scène de solidarité qui unissait tous ces bras à l’œuvre pour remplir et organiser l’acheminement des caisses au front.  Les dimanches, elle consacre désormais son temps à organiser des activités ludiques aux enfants des populations déplacées qui ont perdu leur maison sous les bombardements, pour « les divertir et leur faire oublier la guerre ».

Mais, par-delà les aides ponctuelles, c’est à une tâche autrement stratégique que s’attellent aujourd’hui les Arméniens, dont les Libanais d’entre eux : la sensibilisation et la communication. C’est l’arme la plus importante que détient cette communauté convaincue qu’il faut expliquer à l’opinion publique internationale la légitimité de sa cause et pourquoi elle défend un territoire peuplé, depuis la nuit des temps, par des Arméniens, le Nagorny-Karabakh, que les grandes puissances, dont la Turquie convoitent pour ses ressources en gaz et pétrole, explique Karnig Asfahany.    


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".

 


Incursion israélienne au Liban-Sud et frappes aériennes sur la banlieue sud de Beyrouth

 Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
Le feu fait rage à l'intérieur des bâtiments touchés par une frappe aérienne israélienne qui a ciblé le quartier de Haret Hreik dans la banlieue sud de Beyrouth, le 21 novembre 2024, dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AFP)
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  •  Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés
  •  Les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin

BEYROUTH: Des combats acharnés entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont éclaté dans la ville de Khiam et à la périphérie de la ville de Biyyadah au Liban jeudi.

Les Israéliens ont repris leurs frappes aériennes intenses dans la matinée sur la banlieue sud de Beyrouth et les villages du gouvernorat de Baalbeck-Hermel, après une pause qui a coïncidé avec la visite de 48 heures de l'envoyé américain Amos Hochstein à Beyrouth avant de se rendre à Tel-Aviv.

Le Hezbollah a poursuivi ses attaques contre le nord d'Israël, des roquettes atteignant Nahariya. Selon les médecins du Magen David Adom, ces attaques ont «tué un homme de 30 ans à cause des tirs de roquettes».

Le Liban fait l'objet d'attaques israéliennes de grande envergure depuis le 23 septembre.

Israël a pris pour cible les quartiers généraux du Hezbollah, les maisons civiles dans les villages du sud, poursuivant les personnes déplacées vers leurs nouveaux lieux de résidence et détruisant des quartiers entiers dans la banlieue sud de Beyrouth, la région de la frontière sud, les villes du sud et les villages de Baalbeck-Hermel.

Les frappes israéliennes ont également ciblé Beyrouth à plusieurs reprises. Le bilan total depuis le début des affrontements s'élève à plus de 3 520 morts et 14 940 blessés.

Les affrontements dans le sud se sont concentrés entre la ville de Chamaa et la ville côtière de Biyyadah, à la suite de la prise de Chamaa.

Le Hezbollah a déclaré que ses membres «ont repoussé une nouvelle tentative de progression des forces israéliennes à la périphérie sud de Chamaa en direction de Biyyadah».

Une bataille féroce a également fait rage à Khiam, alors que des rapports suggéraient mercredi soir que la ville était tombée aux mains de l'armée israélienne. Cependant, le Hezbollah a fait état de «batailles continues sur quatre fronts, utilisant tous les types d'armes».

Les rapports de sécurité indiquent que l'armée israélienne «procède à des démolitions à grande échelle à Khiam, faisant exploser des maisons et des bâtiments résidentiels au cours de son incursion dans la ville».

Le contrôle de Khiam est important, car il s'agit d'une ville stratégique située au sommet de la colline Al-Hamames, à 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. Khiam est également l'une des plus grandes villes du Liban-Sud en termes de superficie, ce qui permet à l'armée israélienne de surveiller le nord d'Israël d'un côté et le plateau du Golan de l'autre.

Un raid israélien sur la route de Khardali, qui relie Nabatieh à Marjaayoun et est considérée comme une route d'approvisionnement du Hezbollah, l'a complètement bloquée.

Pendant ce temps, les avions de guerre israéliens ont mené des frappes aériennes destructrices par étapes sur la banlieue sud de Beyrouth jeudi matin.

Ces frappes ont été précédées d'une série d'ordres d'évacuation adressés aux habitants de Ghobeiri, Hadath, Haret Hreik, Bir Abed et Kafaat.

Les raids ont détruit un nombre important de bâtiments résidentiels et de magasins. Ils ont également atteint un bâtiment adjacent à une école spécialisée à Kafaat.

L'armée israélienne a affirmé avoir «ciblé le quartier général et les infrastructures du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth».

Les raids menés à Younin, dans le nord de la Békaa, ont tué au moins quatre personnes après avoir visé une maison habitée sans avertissement préalable.

Les raids israéliens ont touché Brital, Makneh, Nahleh, Chaat dans les montagnes de l'Anti-Liban, et Bouday dans la chaîne de montagnes de l'Ouest.

Mercredi soir, des dizaines de citoyens ont reçu des appels mystérieux leur demandant d'évacuer leurs maisons dans les quartiers de Beyrouth et du Mont-Liban, notamment à Mazraat Yachouh, dans le Metn, où le Hezbollah n'est pas présent.

Ces appels ont semé la confusion, les habitants de quartiers entiers attendant dans les rues la confirmation des autorités. Ces appels ont été perçus comme «faisant partie d'une guerre psychologique».

À la veille du 81e Jour de l'indépendance du Liban, le chef de l'armée, Joseph Aoun, a déclaré que «le Liban se révoltera toujours contre ses ennemis et ceux qui portent atteinte à sa sécurité et à sa souveraineté, notamment l'ennemi israélien».

M. Aoun a précisé que cette commémoration intervenait dans le contexte d'une guerre destructrice et brutale menée par l'ennemi israélien depuis plus d'un an, qui a fait des milliers de blessés et entraîné le déplacement de populations de leurs villages et villes dans le sud, dans la Békaa et à Beyrouth.

«Alors que l'ennemi persiste dans ses violations et agressions quotidiennes, les efforts s'intensifient pour parvenir à un cessez-le-feu qui rétablirait le calme dans notre pays, ouvrant la voie au retour de notre peuple dans le sud sur ses terres et au retour des autres personnes déplacées dans leurs foyers.

M. Aoun a déclaré que l'armée était «toujours déployée dans le sud, où les soldats sacrifient leur vie pour le Liban. Nous ne l'abandonnerons pas car elle fait partie intégrante de la souveraineté nationale et opère en coordination avec la Finul dans le cadre de la résolution 1701. L'armée est également aux côtés de son peuple et de ses citoyens, remplissant son devoir national et poursuivant ses missions malgré les défis et les dangers».

Il a ajouté qu'«il n'y a pas de retour en arrière ni de crainte pour l'armée, qui restera inébranlable aux côtés des Libanais en toutes circonstances, protégeant le Liban et défendant sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté. L'armée continuera de rassembler tous les Libanais de différentes origines, se tenant équitablement aux côtés de chacun».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com