Les Houthis ne sont pas disposés à lever le siège de Taiz, selon un responsable

Selon les forces gouvernementales déployées le long de la côte ouest, les Houthis n'ont pas ouvert une route clé. (Photo, Reuters)
Selon les forces gouvernementales déployées le long de la côte ouest, les Houthis n'ont pas ouvert une route clé. (Photo, Reuters)
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Publié le Lundi 09 mai 2022

Les Houthis ne sont pas disposés à lever le siège de Taiz, selon un responsable

  • Les forces gouvernementales conjointes réparent les routes reliant Hodeidah à Taiz, mais la milice poursuit le blocus.
  • Les Houthis n’ont pas nommé leurs délégués au sein du comité conjoint qui ouvrirait les routes de Taiz et des autres provinces

AL-MUKALLA : Les Houthis soutenus par l'Iran ne sont pas sérieux dans leur volonté de mettre fin à leur siège de près de huit ans de la ville yéménite de Taiz et à la souffrance de milliers de ses habitants, a déclaré un responsable gouvernemental à Arab News.

Le major Mohammed Abdallah Al-Mahmoudi a affirmé que la milice terroriste n'avait pas nommé ses délégués du comité conjoint qui ouvrirait les routes de Taiz et des autres provinces.

Al-Mahmoudi, chef adjoint de la délégation du gouvernement yéménite à la réunion proposée sur Taiz, a déclaré dimanche que les Houthis n'avaient ni envoyé les noms des délégués au bureau de l'envoyé des Nations unies pour le Yémen ni cessé d'attaquer la ville avec des drones et des obus.

« Les Houthis n'ont pas respecté leur engagement de nommer leurs représentants au sein du comité. Et ils continuent de tirer des drones et d'abattre des civils », a-t-il déclaré.

Une trêve proposée il y a plus d'un mois sous l'égide des Nations unies prévoyait la cessation des hostilités sur tous les fronts, l'ouverture des routes dans les villes, y compris Taiz, la réouverture de l'aéroport de Sanaa pour un nombre limité de vols et l'autorisation pour les navires de carburant d'entrer dans le port maritime de Hodeidah. 

Le 4 avril, l'envoyé des Nations unies pour le Yémen a demandé au gouvernement yéménite et aux Houthis de nommer trois personnes, dont un officier militaire, pour participer à la réunion qui portera sur la levée du siège de Taiz par les Houthis et l'ouverture des routes dans les autres provinces.

Al-Mahmoudi a indiqué que la réunion était censée avoir lieu dans la capitale jordanienne, Amman, mais qu'elle a été annulée car les Houthis avaient refusé de nommer leurs représentants. 

« Nous exigeons d'eux qu'ils ouvrent les routes qui étouffent la ville et qu'ils remettent des cartes indiquant les emplacements des mines terrestres », a déclaré le représentant du gouvernement yéménite. Compte tenu du calendrier de l'envoyé des Nations unies sur l'avancée de la trêve, le bureau de celui-ci a organisé le 24 avril une première réunion avec les responsables du gouvernement au sein du comité chargé de l'ouverture des routes à Taiz et dans les autres régions, sans mentionner les Houthis.

Les Houthis assiègent Taiz, la ville la plus peuplée du Yémen, depuis le début de l'année 2015, après avoir échoué à avancer dans le centre-ville de la ville du fait de la forte résistance des troupes de l'armée et des combattants de la résistance alliée. 

Les Houthis ont fermé les principales entrées de la ville avec des dunes de sable, planté des mines terrestres et déployé des snipers dans les zones environnantes. Les habitants ont été contraints d'emprunter des routes de montagne dangereuses pour quitter ou entrer dans la ville.

Des milliers de civils ont été tués pendant le siège ou par les bombardements et les mines terrestres des Houthis. Le groupe terroriste soutenu par l'Iran n'a pas donné d'explication quant à son retard dans la désignation des délégués, mais Al-Mahmoudi pense que les Houthis utilisent le siège comme monnaie d'échange dans les pourparlers avec le gouvernement, ce qui pourrait leur permettre d'exiger une aide financière.

Les forces conjointes du gouvernement, déployées le long de la côte ouest du pays, ont déclaré samedi que les Houthis n'avaient pas ouvert une route importante qui relie certaines parties de la province de Hodeidah à Taiz, quelques jours après l'avoir ouverte unilatéralement dans le cadre de la trêve. 

Le brigadier Sadeq Daweed, commandant militaire des forces conjointes, a déclaré que celles-ci avaient réparé les ponts et entretenu la route Al-Jarahi-Hays à Hodeidah et permis aux habitants de l'utiliser pour la première fois, mais que les Houthis continuaient à bloquer la route de leur côté.

Pendant ce temps, cinq enfants d'une même famille se sont noyés alors qu'ils nageaient dans un barrage samedi dans la province centrale d'Al-Bayda au Yémen, a déclaré un responsable local à Arab News. Un pique-nique sur le barrage de Qaren Al-Asad dans le quartier d'Al-Aresh à Al-Bayda a tourné à la tragédie lorsque les enfants se sont noyés. Le responsable a déclaré que quatre enfants sont morts dans le barrage tandis que la dernière victime est décédée dans un hôpital local. Les habitants ont sauvé deux autres enfants. « Il s'agit d'une situation douloureuse et d'une tragédie sans précédent », a déclaré le fonctionnaire, qui a préféré rester anonyme, en racontant les voix de mères horrifiées qui tentaient désespérément de sauver leurs enfants.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".