PARIS: Eric Zemmour a fait durer le suspense quant à son éventuelle candidature pour les législatives en lançant la campagne du parti Reconquête!, samedi à Paris.
"Je vous dirai dans les tout prochains jours comment je mènerai cette bataille", a déclaré l'ex-candidat à la présidentielle dans son discours salle Wagram devant ses 550 candidats investis.
Après le score d'Eric Zemmour en deçà de ses espoirs (7,07%) à la présidentielle, le jeune parti d'extrême droite n'a pas su monter l'union espérée avec le Rassemblement national de Marine Le Pen pour les législatives des 12 et 19 juin.
"Cette union ne se fera pas" et ce "malgré nos efforts et alors que tout le monde y avait intérêt", a regretté l'ex-polémiste. "Si LR et le RN avaient accepté, nous aurions pu revenir majoritaires à l'Assemblée nationale. Ce sera à vous de faire cette union dans les urnes, en votant pour le seul candidat qui voudra nous unir", a-t-il ajouté.
En gage de bonne foi, Eric Zemmour a rappelé qu'aucun des 550 candidats Reconquête ! n'ira se présenter face à Eric Ciotti, Nicolas Dupont-Aignan ou Marine Le Pen.
Pour les législatives, Reconquête! présente des candidats jeunes -- 42 ans de moyenne d'âge selon le parti --, issus pour la plupart de la société civile.
Parmi eux, figure Damien Rieu, cofondateur du groupuscule d'extrême-droite Génération identitaire, ou Patrick Jardin, père d'une victime des attentats du 13 novembre 2015, ainsi que le policier Bruno Attal. Tous trois ont été ovationnés samedi.
A la salle Wagram, les regards n'étaient pas rivés seulement sur le palais Bourbon. "L'objectif est également de faire connaissance et de préparer les prochaines échéances électorales, comme les européennes en 2024", a dit à l'AFP Benjamin Cauchy, candidat dans l'Aisne.
Pourtant, la survie même du parti est en question, alors que des figures de Reconquête ! comme Antoine Diers ou Jean Messiha ont mis les voiles après la désillusion de la présidentielle.
D'autres, comme Stanislas Rigault, chef de file des Jeunes avec Zemmour, ont été approchés par le RN.
Eric Zemmour a tenu à balayer les craintes sur l'avenir de sa formation. "Ceux qui nous détestent disent que nous sommes morts le soir du premier tour de la présidentielle", a-t-il souligné. "Moi, je pense que nous sommes nés ce soir-là", a-t-il ajouté.