BEYROUTH: Les expatriés libanais votent vendredi et dimanche pour les élections législatives qui se tiendront le 15 mai dans leur pays, deux ans après le début d'une crise économique sans précédent ayant déclenché un exode massif.
Plus de 225 000 Libanais résidant à l'étranger sont inscrits sur les listes électorales, une forte augmentation par rapport à 2018, lorsque 92.000 d'entre eux étaient inscrits -- avec seulement 50 000 se rendant finalement aux urnes.
Le vote est organisé vendredi pour les Libanais vivant dans des pays où ce jour est non-travaillé, comme en Arabie saoudite, en Iran, en Syrie, en Egypte ou au Qatar, et dimanche pour ceux vivant en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Australie et en Asie.
Au total, plus de 205 bureaux de vote ont été installés à travers le monde, selon le ministre libanais des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib. A la fin du scrutin, les urnes seront envoyées à la Banque centrale du Liban et les votes comptabilisés après la tenue des élections dans le pays le 15 mai.
Vendredi après-midi, 36% des électeurs inscrits avaient déjà voté, a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI), soit 10.000 votes sur 30.929.
A Téhéran, 65% des 642 électeurs inscrits ont voté, l'ambassadeur du Liban en Iran saluant une forte participation.
En Arabie saoudite, près de 30% des plus de 13 000 électeurs inscrits ont déjà voté.
"Les électeurs dans le Golfe vont généralement voter le soir", a déclaré le chef de la diplomatie libanaise.
M. Bou Habib a dit espérer un taux de participation d'au moins 70% des électeurs inscrits pour ce vendredi.
C'est la deuxième fois dans l'histoire du pays que les Libanais de l'étranger ont le droit de voter pour renouveler les 128 députés de la Chambre.
Le Premier ministre, Najib Mikati, les a appelés jeudi "à ne pas être complaisants et à voter en grand nombre."
Il s'agit des premières élections depuis le soulèvement populaire qui, en octobre 2019, a mené des milliers de Libanais dans la rue pour exiger le départ d'une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.
La crise économique inédite que traverse le Liban, couplée à la pandémie de Covid-19 et l'explosion meurtrière au port de Beyrouth en août 2020, a essoufflé ce mouvement.
De nombreux Libanais des classes moyennes ont depuis quitté le pays à la recherche d'un avenir meilleur.
Les candidats de l'opposition espèrent que la diaspora votera pour le changement de la classe politique. En 2018, seuls 6% des électeurs à l'étranger avaient choisi des candidats indépendants, selon un récent rapport du groupe de réflexion l'Initiative de réforme arabe, basé à Paris.