Dijon ouvre sa Cité de la gastronomie et du vin, ambassade du repas français

Des étudiants participent à un cours de cuisine de l'école culinaire Ferrandi de la nouvelle Cité internationale de la gastronomie et du vin, le 5 mai 2022 à Dijon, à la veille de son ouverture officielle. (AFP)
Des étudiants participent à un cours de cuisine de l'école culinaire Ferrandi de la nouvelle Cité internationale de la gastronomie et du vin, le 5 mai 2022 à Dijon, à la veille de son ouverture officielle. (AFP)
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Publié le Vendredi 06 mai 2022

Dijon ouvre sa Cité de la gastronomie et du vin, ambassade du repas français

  • En 2010, l'Unesco ajoutait au patrimoine culturel immatériel le «Repas gastronomique à la française». L'Etat français décidait en 2013 de créer un réseau de «Cités de la Gastronomie»
  • Vitrine mondiale du patrimoine vitivinicole, Dijon a récemment été choisie, au détriment de Bordeaux et de Reims, pour accueillir l'Organisation internationale de la vigne et du vin

DIJON : "Un lieu d'exception pour célébrer l'art de vivre à la française": Dijon inaugure vendredi la première Cité internationale de la gastronomie et du vin, avec pour mission de "raconter et faire vivre" le repas français tel qu'inscrit au patrimoine de l'humanité.

Le 16 novembre 2010, l'Unesco ajoutait au patrimoine culturel immatériel le "Repas gastronomique à la française".

Fort de cette reconnaissance, l'Etat français décidait en juin 2013 de créer un réseau de "Cités de la Gastronomie" afin de "comprendre" ce qui fait ce repas.

Quatre villes étaient retenues, avec chacune un thème: Lyon ("alimentation et santé"), Paris-Rungis ("alimentation durable et gastronomie responsable"), Tours ("sciences humaines et sociales") et Dijon, pour la "culture de la vigne et du vin".

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Une femme se tient devant la Cave de la Cité dans le village culinaire de la nouvelle Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin, le 5 mai 2022 à Dijon, à la veille de son ouverture officielle. (AFP)

La capitale de la Bourgogne est en effet le point de départ de la prestigieuse "Route des Grands Crus", qui compte parmi les plus grands vins au monde, et dont les "climats" (parcelles de vignes) sont également classés à l'Unesco.

Vitrine mondiale du patrimoine vitivinicole, Dijon a récemment été choisie, au détriment de Bordeaux et de Reims, pour accueillir l'Organisation internationale de la vigne et du vin, équivalent d'une ONU du vin regroupant 48 Etats et un millier d'experts. 

Mais il fallait trouver un écrin pour accueillir la Cité internationale de la gastronomie et du vin (CIGV): ce sera l'ancien Hôpital du Saint-Esprit, un joyau architectural aux tuiles vernissées fondé en 1204. Magnifiquement réhabilité, il a été complété d'audacieux édifices contemporains.

"Nous avons voulu mettre en valeur le patrimoine existant tout en lui apportant des greffons d'architecture contemporaine", explique l'architecte Anthony Bechu, réputé pour avoir ressuscité l'Hôtel-Dieu de Marseille.

Situé entre ville et vignes, ce site de 6,5 hectares est à la fois "au kilomètre zéro de la Route des Grands Crus et aux portes du centre historique de Dijon", deuxième plus grand secteur sauvegardé de France, et classé à l'Unesco, souligne Jérémie Penquer, directeur de la valorisation des grands projets à Dijon.

Le repas gastronomique français: de la bouche à l'esprit

"Un repas festif où les convives pratiquent l'art du bien manger et du bien boire", disait l'Unesco en inscrivant au patrimoine de l'humanité le "repas gastronomique des Français", auquel est dédiée la Cité internationale de la gastronomie et du vin inaugurée vendredi à Dijon. 

Mais manger "à la française" va au-delà du plaisir de bouche. "Le repas gastronomique met l'accent sur le fait d'être bien ensemble et l'harmonie entre les êtres humains", poursuivait l'Unesco lors du classement en 2010.

Les Français ont en effet cette particularité de se poser pour manger. Ensemble.

"Dès qu'un Français pense à déjeuner ou à dîner, il a envie de s'asseoir", souligne le sociologue Jean-Pierre Corbeau, de l'université de Tours. C'est à l'opposé des Américains, par exemple, qui "vont souvent manger debout, à côté du plan de travail et pas forcément avec d'autres personnes".

Tous réunis, les convives "resserrent le cercle familial et amical et renforcent les liens sociaux", selon l'Unesco.

Le repas gastronomique est donc "cette bonne bouffe rituelle qui réunit les Français pour célébrer le bien vivre ensemble", souligne François Chevrier, fondateur de l'Institut européen de l'histoire et des cultures de l'alimentation (IEHCA, Tours), cité dans "La Cité passe à Table" (Autrement).

Le repas français contribue ainsi à "l'attention à l'autre et au partage", constituant un "repère identitaire important qui procure un sentiment de continuité et d'appartenance", explique l'Unesco.

Rien d'étonnant, dès lors, que la "bouffe" soit un sujet majeur de conversation des Français, y compris à table.

68% des Français "aiment cuisiner", selon une enquête du Credoc de 2018. 2 000 livres sur le vin ou la cuisine paraissent chaque année en France, pays aux 637 restaurants étoilés.

Autre particularité française: la gastronomie est largement répandue. C'est que, auparavant réservée à "une cuisine aristocratique", elle s'est diffusée grâce à la Révolution, explique M. Chevrier. 

"Les princes et les nobles disparus, leurs cuisiniers sans emploi ont couvert Paris de restaurants de grande qualité. Et voilà donc de grands cuisiniers servant au tout-venant". 

Mais le repas "à la française" est "en danger", avertit Jean-Robert Pitte, professeur à Paris-Sorbonne et un des artisans de l'inscription à l'Unesco.

"Beaucoup de nos contemporains estiment que cuisiner est une perte de temps", déplore-t-il. L'inscription à l'Unesco avait ainsi pour but de redonner "le goût de cuisiner". 

Car, estime l'expert, "bien manger n'est pas superflu, mais une nécessité de santé, de sociabilité, économique et culturelle".

Indigestion?

Grâce à 250 millions d'euros de travaux, financés à 90% par le privé, c'est sur ce vaste espace qu'est raconté, par le menu, le repas gastronomique français.

On l'explique, d'abord, au travers de quatre expositions, occupant 1 750 m2, consacrées à l'histoire du repas à la française; à la pâtisserie; aux vignobles bourguignons et à l'art de cuisiner.

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Des personnes travaillent dans une exposition de la nouvelle Cité internationale de la gastronomie et du vin, le 5 mai 2022 à Dijon, à la veille de son ouverture officielle. (AFP).

Puis on le déguste, dans deux restaurants gérés par Eric Pras, chef bourguignon triplement étoilé, et une cave qui propose "une des plus larges sélections au monde, avec 250 vins au verre parmi plus de 3 000 références", selon son directeur Anthony Valla.

A tout cela s'ajoutent un village gastronomique de neuf boutiques (boucherie, épicerie, boulangerie...) tenues par les producteurs eux-mêmes; une "cuisine expérientielle" proposant démonstrations de chefs et ateliers; une école des vins; une antenne de l'école de cuisine et de pâtisserie Ferrandi, véritable institution parisienne, etc.

La grandeur de ce temple du bien manger pourrait faire craindre l'indigestion, d'autant plus que la CIGV table sur un million de visiteurs par an, pour une métropole de 260 000 habitants, alors qu'une autre cité gastronomique, celle de Lyon, a dû fermer en 2020 faute d'avoir atteint son objectif de 300 000 entrées annuelles (un projet repensé doit voir le jour en 2023).

Les autres cités gastronomiques ont elles aussi connu des travers: celle de Tours démarre à peine après moult rebondissements et celle de Paris-Rungis est reportée à 2026.

"Un million de visiteurs, c'est un objectif tout à fait atteignable. Je n'ai aucun doute là-dessus: Dijon avait 3,5 millions de visiteurs avant le Covid", assure à l'AFP le maire socialiste de Dijon François Rebsamen.

"On a retenu la leçon de l'échec de Lyon qui proposait un truc un peu bas de gamme et très cher", assure-t-il, rappelant que la Cité dijonnaise comprend, elle, "toute une partie culturelle et patrimoniale gratuite". 


Stéphane Séjourné, ministre français des Affaires étrangères achève son séjour en Arabie saoudite

Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le Président palestinien Farhat Abbas (Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné et le Président palestinien Farhat Abbas (Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné en visite à Riyad en marge du WEF(Fournie)
Le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné en visite à Riyad en marge du WEF(Fournie)
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  • Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie française a notamment fait le point avec ses homologues sur la nécessaire mobilisation du conseil de sécurité des Nations Unies.
  • : La France a également réitéré ses priorités à savoir la libération des otages, l’évitement d’une offensive à Rafah et la mise en place d’une solution politique.

RIYAD : Le Ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné s’est rendu à Riyad, en Arabie saoudite, en marge du World Economic Forum pour une série de rencontres et de réunions dédiées à la situation dans la région.

Mr. Séjourné a rencontré le ministre des Affaires étrangères saoudiens, Faisal bin Farhan Al Saud, et le ministre de la culture, Badr bin Abdullah bin Farhan, ainsi que le président Abbas, ses homologues jordaniens et égyptiens. Il s’est aussi réuni avec ses homologues européens David Cameron et Annalena Baerbock.

Une convergence d’opinion a été notée entre les hauts responsables sur les objectifs à court-terme à savoir un cessez-le-feu durable et une désescalade. La France a également réitéré ses priorités à savoir la libération des otages, l’évitement d’une offensive à Rafah et la mise en place d’une solution politique, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères français.

À ce propos, le ministre a rappelé à ses homologues que la question de la reconnaissance n’était pas un tabou pour la France mais qu’elle ne serait être utile que dans le cadre d’une stratégie globale pour une solution politique à deux États.

Stéphane Séjourné, le chef de la diplomatie française a notamment fait le point avec ses homologues sur la nécessaire mobilisation du conseil de sécurité des Nations Unies, sur la base du projet français de résolution.

En janvier, le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, lors de sa première intervention devant le Conseil de sécurité de l'ONU avait plaidé pour la constitution d’un État palestinien avec des frontières sures et reconnues sur la base des lignes de 1967 et dont la capitale sera Jérusalem. 

Le projet de résolution présenté par la France appelle à un cessez-le-feu immédiat entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza et réclame aussi la libération de tous les otages encore détenus dans l'enclave.

Dans le cadre d'une médiation chapeautée par le Qatar, les parties prenantes au conflit avaient convenu fin novembre d'une trêve dans les combats, qui a duré une semaine et permis la libération d'otages israéliens et de détenus palestiniens.

Selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères, la France reste totalement engagée dans tous les forums pertinents pour servir les objectifs de paix et de stabilités de la région, à Gaza, comme au Sud-Liban.


Le ministre français des Affaires étrangères en visite en Israël

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz (à droite) accueille son homologue français Stéphane Séjourne à Jérusalem le 30 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre israélien des Affaires étrangères Israel Katz (à droite) accueille son homologue français Stéphane Séjourne à Jérusalem le 30 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • M. Séjourné devrait rencontrer plusieurs acteurs politiques israéliens, ainsi que des représentants des familles d'otages retenus à Gaza
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle son intention de mener une offensive sur Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza

JÉRUSALEM: Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, est arrivé mardi en Israël, où il s'est entretenu avec son homologue israélien Israël Katz, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette visite de 24 heures entre Jérusalem et Tel-aviv s'inscrit dans le cadre d'une tournée au Proche-Orient qui l'a emmené au Liban et en Arabie Saoudite.

Elle intervient alors qu'une médiation qatarie et égyptienne de longue haleine semble porter ses fruits et fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, associée à la libération d'un certain nombre d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi-quotidiens dans la bande de Gaza.

En Israël, "les discussions vont tourner autour des efforts, notamment de la France, pour parvenir à augmenter le volume d'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, a indiqué une source diplomatique française. Elles porteront aussi sur le "risque d'offensive à Rafah sur laquelle (la France) a déjà marqué une très, très forte opposition", selon cette même source.

Offensive sur Rafah

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, martèle son intention de mener une offensive sur Rafah, à la lisière sud de la bande de Gaza, où sont regroupés, affirme-t-il, les derniers bataillons du Hamas qui a attaqué Israël le 7 octobre.

De nombreux pays, dont les Etats-Unis, allié historique d'Israël, ont exprimé publiquement leur opposition, redoutant un carnage dans cette ville où s'entassent 1,5 million de civils palestiniens poussés par les combats, selon l'ONU.

M. Séjourné devrait également rencontrer plusieurs acteurs politiques israéliens, ainsi que des représentants des familles d'otages retenus à Gaza.

Le 7 octobre, des combattants du Hamas ont mené depuis Gaza une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Ils ont également enlevé quelque 250 personnes et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

La vaste opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan entendues par la police pour «apologie du terrorisme»

Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan sont entendues mardi par la police dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la guerre au Proche-Orient, des convocations qualifiées de "censure" par La France insoumise qui appelle à un rassemblement de soutien. (AFP).
Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan sont entendues mardi par la police dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la guerre au Proche-Orient, des convocations qualifiées de "censure" par La France insoumise qui appelle à un rassemblement de soutien. (AFP).
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  • Ce texte avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l'attaque du mouvement islamiste, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes"
  • La cheffe des députés LFI Mathilde Panot est convoquée pour s'expliquer sur un communiqué publié par son groupe parlementaire le 7 octobre, le jour où le Hamas a mené une attaque sans précédent contre Israël

PARIS:Les Insoumises Mathilde Panot et Rima Hassan sont arrivées mardi matin dans les locaux de la police judiciaire parisienne pour être entendues dans le cadre d'enquêtes pour "apologie du terrorisme" après des propos liés à la guerre au Proche-Orient, des convocations qualifiées de "censure" par La France insoumise.

Plusieurs centaines de personnes s'étaient auparavant regroupées en soutien aux deux femmes près du siège de la PJ.

Notre convocation atteste d'une "fuite en avant sans précédent", a dénoncé Mme Panot lors d'une courte prise de parole en marge du rassemblement.

"Dans quelle démocratie les méthodes de l'antiterrorisme sont-elles utilisées contre des militants politiques, des militants associatifs ou des syndicalistes?", a-t-elle lancé, devant ses partisans qui scandaient "Résistance" et agitaient des drapeaux palestiniens, insoumis ou sud-africains.

La cheffe des députés LFI est entendue sur un communiqué publié par son groupe parlementaire le 7 octobre, le jour où le Hamas a mené une attaque sans précédent contre Israël.

Ce texte avait suscité la polémique car il mettait notamment en parallèle l'attaque du mouvement islamiste, décrite comme "une offensive armée de forces palestiniennes", et "l'intensification de la politique d'occupation israélienne" dans les territoires palestiniens.

La militante franco-palestinienne Rima Hassan, septième sur la liste LFI de Manon Aubry aux élections européennes du 9 juin, est, elle, convoquée pour des propos tenus entre le 5 novembre et le 1er décembre.

"Je veux dire aux organisations de lobbyistes pro-Israéliens derrière ces plaintes qu'ils ne nous feront pas taire", a-t-elle déclaré, avant de citer l'avocate et militante féministe Gisèle Halimi: "Le monde n'a-t-il pas espéré que la Shoah marquerait la fin définitive de la barbarie?"

Rima Hassan, juriste de 32 ans, a été notamment critiquée pour avoir dit, dans une interview accordée fin novembre au média Le Crayon, qu'il était "vrai" que le Hamas mène une action légitime.

L'intéressée dénonce un montage trompeur de sa réponse.

Dans un communiqué commun publié avec elle lundi soir, Le Crayon indique avoir remis "l'intégralité de cet entretien" à la candidate "afin qu'elle puisse s'en prévaloir dans le cadre exclusif des actions judiciaires qu'elle aura à mener".

Plainte contre Mélenchon 

Les Insoumis, qui qualifient de "génocide" la situation à Gaza et ont fait de la défense de la cause palestinienne le grand axe de leur campagne, dénoncent une "dérive autoritaire", "des actes d'intimidation" et une instrumentalisation de la justice pour faire taire les voix pro-palestiniennes.

Dans leur viseur également, la double annulation il y a une dizaine de jours d'une conférence que Rima Hassan et Jean-Luc Mélenchon devaient donner à Lille sur la situation au Proche-Orient.

Ils fustigent aussi la plainte pour "injure publique" annoncée par la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau contre leur ancien candidat à la présidentielle, qui avait dressé un parallèle entre le président de l'université de Lille et le nazi Adolf Eichmann après l'annulation de sa conférence.

"Une candidate est convoquée à la police pour ses idées. La démocratie française est gravement fracturée. Le monde nous regarde sidéré", a réagi mardi sur X Jean-Luc Mélenchon.

"En démocratie, on serait tous très inspirés de ne pas commenter, de ne pas faire de pressions sur les magistrats (...). Ca vaut pour tout le monde, ça vaut donc aussi pour les dirigeants de La France insoumise", déclarait au même moment le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en déplacement au siège d'Aéroports de Paris dans le cadre des JO.

«Paix et justice»

De nombreux députés de La France insoumise, de François Ruffin à Louis Boyard, étaient présents au rassemblement mardi.

D'autres figures de gauche, comme la députée écologiste Sandrine Rousseau ou l'ancien candidat du NPA à l'élection présidentielle Olivier Besancenot, avaient également répondu à l'appel.

"Je suis venue soutenir Rima et Mathilde qui sont censurées alors qu'elles veulent défendre la paix et la justice. Au-delà de la cause palestinienne, il s'agit de défendre la liberté d'expression", a indiqué à l'AFP Anne Guillemin, une militante insoumise de 36 ans.

Depuis le 7 octobre, le nombre de signalements et plaintes pour "apologie du terrorisme" a explosé: au parquet de Paris, qui gère la majorité de ces affaires, on compte 386 saisines à ce jour en lien avec ce conflit.

Sur le sujet "très sensible" de la guerre opposant Israël au mouvement islamiste palestinien, objet de polémiques à répétition en France, une enquête est quasiment systématiquement ouverte, et les personnes visées auditionnées par la police, explique à l'AFP une source judiciaire. Elle insiste sur le fait qu'une convocation ne présume en rien de la culpabilité.