L'Arabie saoudite vise la gloire au centre de jeux électroniques du Moyen-Orient

Hattan Tawili, superviseur général du département des jeux vidéo au Commissariat général de l'audiovisuel. (Fourni)
Hattan Tawili, superviseur général du département des jeux vidéo au Commissariat général de l'audiovisuel. (Fourni)
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Publié le Jeudi 05 mai 2022

L'Arabie saoudite vise la gloire au centre de jeux électroniques du Moyen-Orient

  • Les classifications par âge dans les jeux électroniques et dans les autres secteurs de divertissement aident les familles à choisir un contenu approprié à leurs enfants
  • M. Tawili fait savoir que le marché des jeux électroniques en Arabie saoudite valait environ 1 milliard de dollars (1 dollar = 0,94 euro) en 2021; c’est le plus élevé du Moyen-Orient

RIYAD: Près de 3 600 jeux vidéo ont été autorisés et classifiés en Arabie saoudite depuis 2015, selon Hattan Tawili, superviseur général du département des jeux vidéo à la Commission générale des médias audiovisuels.

«Les choses se passent bien pour le développement du secteur dans son ensemble», explique M. Tawili.

Le département joue deux rôles, l’un législatif et l’autre réglementaire, sur le marché des jeux vidéo du Royaume. Cela concerne notamment la délivrance de licences et de permis ainsi que la classification du contenu des jeux vidéo en fonction de l'âge.

Quelque trois cents Saoudiens ont récemment participé à une formation de quatre jours organisée par la commission, en collaboration avec le Centre de coopération japonais au Moyen-Orient, pour découvrir les talents nationaux et développer des jeux vidéo pour téléphones mobiles.

Cette formation a été conçue pour aider les développeurs de jeux électroniques qui possèdent un niveau de compétence faible à moyen à «élever leur efficacité et leur niveau de développement» et à passer «d'un simple développeur à un développeur indépendant afin d’accéder à l'édition de jeux».

Sous la direction de l'entraîneur principal Ken Watanabe, un ancien développeur de Nintendo qui a travaillé sur des titres populaires tels que New Super Mario Bros, Pikmin 3 et Splatoon, dix personnes ont été sélectionnées pour suivre un cours complémentaire pendant la formation.

M. Tawili fait savoir que le marché des jeux électroniques en Arabie saoudite valait environ 1 milliard de dollars (1 dollar = 0,94 euro) en 2021; c’est le plus élevé du Moyen-Orient.

«Compte tenu de l'importance de ce domaine, nous voyons le Fonds d'investissement public [FIP] investir 3,3 milliards de dollars dans des entreprises de jeux électroniques telles qu'Activision, EA et Take-Two. Nous constatons également que le FIP a acquis la plus grande ESL [Electronic Sports League, ligue de joueurs de sport électronique, NDLR] au niveau mondial et la création du groupe Savi, destiné aux jeux vidéo. Cela illustre l'importance et le volume de cette industrie», souligne Tawili.

Ce dernier ajoute que les classifications par âge des jeux électroniques et des autres secteurs de divertissement aident les familles à choisir des contenus appropriés à leurs enfants.

Les jeux électroniques se sont considérablement développés ces dernières années et leurs formes se sont diversifiées, avec des jeux adaptés à la famille ou spécifiquement destinés aux adultes.

Selon M. Tawili, les jeux sportifs conviennent généralement à tous les âges (à partir de 3 ans), tandis que les dessins animés violents sont réservés aux plus de 7 ans. Les jeux qui présentent un niveau élevé de violence s’adressent aux plus de 18 ans.

«Nous préférons ne pas interdire un jeu vidéo en particulier. Les entreprises apprécient cela et elles comprennent le système de classification par âge ainsi que l'importance du marché saoudien. Elles évitent les violations qui pourraient entraîner l'interdiction de leur jeu, comme les insultes religieuses ou les sujets politiques abusifs», explique-t-il.

Le système de classification saoudien – l'une des nouvelles catégorisations par âge sur le marché mondial – serait le premier dans le monde arabe et la région du Moyen-Orient. Depuis le mois d’août 2016, tous les jeux vendus dans le Royaume sont classés selon l’échelle d'âge saoudienne. M. Tawili précise qu'il existe un écart dans les classifications des jeux vidéo dans le monde entier en raison des différences culturelles.

«Il est vrai qu'il existe de nombreux titres qui présentent de grandes similitudes de classification, mais, dans certains cas, vous trouvez, par exemple, un jeu réservé aux plus de 12 ans en Arabie saoudite, alors que, dans le reste du monde, il est destiné aux plus de 7 ans, ou vice versa, en raison des différences culturelles.»

La catégorisation d'un jeu vidéo peut commencer dix-huit mois avant sa date de sortie par une communication entre les sociétés d'édition et la commission saoudienne qui comprennent des informations sur le jeu et sur la classification visée. Des extraits et des images du jeu sont également fournis à la commission. Après l'évaluation du contenu, un certificat d'approbation préliminaire est émis, avec la classification par âge appropriée.


Un système d’armement américain utilisé dans une frappe israélienne au Liban violerait le droit international

Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
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  • The Guardian et Human Rights Watch (HRW) ont identifié les fragments d’une bombe JDAM fabriquée par Boeing sur le site où les secouristes ont été tués
  • Les États-Unis interdisent la vente de ces systèmes à des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme

LONDRES: Une frappe aérienne israélienne au Liban, qui a fait sept morts parmi les travailleurs humanitaires en mars, pourrait avoir été lancée à l’aide d’un système d’armement fourni par les États-Unis, selon une enquête menée par le quotidien The Guardian.

Cet incident a coûté la vie à sept secouristes âgés de 18 à 25 ans, tous bénévoles, qui se trouvaient dans un centre ambulancier à Al-Habariyé, dans le sud du Liban, le 27 mars.

Il a eu lieu cinq jours avant qu’une frappe israélienne à Gaza ne tue sept travailleurs humanitaires travaillant pour l’ONG World Central Kitchen.

Les débris trouvés sur les lieux à Al-Habariyé ont été identifiés par The Guardian, un expert indépendant et Human Rights Watch (HRW) comme appartenant à une bombe israélienne MPR de 230 kg et à une bombe JDAM (Joint Direction Attack Munition) fabriquée par Boeing, un système attaché aux explosifs pour les transformer de bombes non guidées en bombes guidées par GPS.

Ramzi Kaiss, chercheur de HRW sur le Liban, a indiqué à The Guardian que «les assurances d’Israël sur son utilisation légale des armes américaines ne sont pas crédibles. Étant donné que le comportement d’Israël à Gaza et au Liban continue de violer le droit international, l’administration Biden devrait immédiatement suspendre les ventes d’armes à Israël».

En vertu de la loi Leahy de 1997, le gouvernement américain ne peut légalement ni aider ni armer des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme.

Un porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis a assuré à The Guardian: «Les États-Unis veillent constamment à ce que le matériel de défense fourni par les États-Unis soit utilisé conformément au droit national et international applicable. Si des violations sont constatées, nous prenons les mesures nécessaires.»

Quant à Josh Paul, chercheur non résident à Democracy for the Arab World Now et ancien employé du département d’État, il a précisé: «Le département d’État a approuvé plusieurs de ces transferts (d’armes) en quarante-huit heures. Il n’y a aucune préoccupation politique concernant les munitions destinées à Israël, à l’exception du phosphore blanc et des bombes à sous-munitions».

Il a ajouté que les JDAM constituent des «armes clés» régulièrement demandées par Israël depuis le début de la guerre à Gaza.

Mercredi, le secrétaire d’État Antony Blinken remettra au Congrès un rapport sur l’utilisation par Israël d’armes américaines et sur la possibilité qu’elles aient été impliquées dans des violations de cette loi ou d’autres.

Le sénateur du Maryland, Chris Van Hollen, a déclaré à The Guardian que les conclusions de l’enquête à Al-Habariyé sont «profondément préoccupantes et doivent faire l’objet d'une enquête approfondie de la part de l’administration Biden. Les conclusions de cette enquête approfondie devraient certainement être incluses dans le rapport NSM-20 qui doit être soumis au Congrès le 8 mai».

La frappe aérienne sur le centre ambulancier d’Al-Habariyé a été lancée sans avertissement le 27 mars avant 1h du matin. Aucun combat n’avait été signalé dans la région.

Les victimes, qui travaillaient au centre la nuit, sont les frères jumeaux Hussein et Ahmad al-Chaar, âgés de 18 ans; Abderrahmane al-Chaar, 19 ans; Mohammed Hamoud, 21 ans; Mohammed al-Farouk Aatwi, 23 ans; Abdallah Aatwi, 24 ans; et Baraa Abou Kaiss, 24 ans.

Selon l’armée israélienne, la frappe, qui a détruit le bâtiment de deux étages, a tué un «terroriste de premier plan appartenant à la Jamaa Islamiya», un groupe politique libanais armé lié au Hezbollah. L’armée n’a pas désigné cette personne par son nom.

Un porte-parole de la Jamaa Islamiya a confirmé que certains des secouristes bénévoles étaient membres du groupe, mais a nié qu’ils faisaient partie de sa branche armée.

Samer Hardane, responsable du centre local de Défense civile, qui faisait partie des premiers intervenants, a affirmé à The Guardian : «Nous avons inspecté chaque centimètre à la recherche des membres et des possessions des victimes. Nous n’avons rien vu qui soit lié à l’armée. Nous connaissions personnellement les victimes. Nous avons donc pu identifier leurs corps».

Depuis le 7 octobre, 16 travailleurs médicaux ont été tués par des frappes aériennes israéliennes au Liban, et 380 autres personnes ont péri, dont 72 civils. Onze soldats israéliens et huit civils ont également été tués.

Kassem al-Chaar, père des jumeaux Ahmed et Hussein, a confié qu’il avait déconseillé à ses fils de se porter volontaires.

«Je leur ai dit qu’il était dangereux de faire ce type de travail, mais ils m’ont répondu qu’ils acceptaient le risque. Je ne sais pas ce qui a poussé Israël à agir de la sorte: il s’agissait de jeunes gens enthousiastes à l’idée d’aider les autres», a-t-il déploré.

«Mes fils voulaient faire du travail humanitaire, et voyez ce qui leur est arrivé. Israël n’oserait pas agir de la sorte si les États-Unis ne le soutenaient pas.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le Hamas dit avoir accepté une proposition de cessez-le-feu présentée par l'Egypte et le Qatar

Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi cette annonce à Rafah
  • Un responsable du Hamas a indiqué que «la balle est désormais dans le camp» d'Israël, après l'annonce

GAZA: Le Hamas a indiqué lundi avoir informé l'Egypte et le Qatar qu'il acceptait leur proposition pour un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza dévastée par sept mois de guerre.

"Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdelrahmane Al Thani et le ministre égyptien des Renseignements, Abbas Kamel, et les a informés que le Hamas avait approuvé leur proposition d'accord de cessez-le-feu", selon un communiqué publié sur le site du mouvement palestinien.

Un responsable du Hamas a indiqué à l'AFP que "la balle est désormais dans le camp" d'Israël, après l'annonce. 

Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée sur laquelle Israël projette une offensive militaire d'ampleur

 


L’Arabie saoudite met Israël en garde contre le ciblage de Rafah à Gaza

De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi
  • Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne

RIYAD: Lundi, l’Arabie saoudite a mis en garde contre les dangers d’un ciblage de la ville de Rafah par Israël dans le cadre de sa campagne «sanglante et systématique visant à envahir toutes les zones de la bande de Gaza et à déplacer ses habitants».

Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi, signalant qu’une invasion terrestre, promise depuis longtemps, pourrait être imminente.

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne, qui exacerbent la crise humanitaire dans le territoire et entravent les efforts de paix internationaux.

Le ministère a réitéré l’appel du Royaume à la communauté internationale pour qu’elle intervienne immédiatement afin d’arrêter le génocide israélien en cours dans les territoires palestiniens occupés.

Lundi, Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré que les ordres israéliens de déplacer les Palestiniens de Rafah étaient inhumains et risquaient de les exposer à davantage de dangers et de souffrances. Il a averti que de telles actions peuvent parfois constituer des crimes de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com