PARIS: La principale association mondiale de compagnies aériennes a appelé mercredi à « traiter d'urgence » les causes de l'engorgement de nombreux aéroports, au moment où le trafic reprend nettement après plus de deux ans de pandémie de Covid-19.
« Alors que les restrictions de voyage sont levées dans la plupart des pays, la demande latente, la hausse (des voyages aériens) attendue de longue date se concrétise enfin », s'est réjoui le directeur général de l'Association du transport aérien international (Iata), Willie Walsh.
Mais « malheureusement, nous assistons aussi à de longues attentes dans de nombreux aéroports, en raison de ressources insuffisantes pour gérer l'affluence en hausse », a remarqué M. Walsh, cité dans un communiqué de son organisation représentant 290 compagnies et totalisant 83% du trafic mondial de passagers.
« Il faut traiter d'urgence (ce problème) pour éviter de doucher l'enthousiasme des consommateurs pour les voyages aériens », a prévenu M. Walsh.
Selon les derniers chiffres de l'Iata, le mois de mars a vu l'activité mondiale du transport aérien, mesurée en passagers-kilomètres payants (RPK), unité de référence du secteur, atteindre 59% du même mois de 2019, soit la proportion la plus haute depuis le début de la pandémie en mars 2020.
Pour toute l'année 2021, le trafic aérien mondial avait plafonné à 41,6% de 2019, toujours en RPK.
La progression est particulièrement spectaculaire en Europe, avec une hausse de 425% en mars par rapport au même mois de 2021, il est vrai marqué par des restrictions de déplacement dues au variant Delta.
Cette reprise se concrétise malgré l'invasion russe de l'Ukraine, qui a provoqué des fermetures d'espaces aériens, mais aussi un choc pétrolier aggravant l'inflation et la perturbation des chaînes logistiques.
L'inquiétude formulée par M. Walsh répond à la situation observée ces dernières semaines dans des aéroports européens qui ont réduit leurs effectifs ou ceux de leurs sous-traitants face à la crise, et peinent à remonter en cadence.
La compagnie KLM a ainsi été obligée d'annuler des dizaines de vols depuis et vers Amsterdam-Schiphol le week-end dernier, submergé par une forte affluence à l'occasion des vacances de printemps.
Des syndicats représentant des employés ou sous-traitants du Groupe ADP, gestionnaire des aéroports de Paris, ont également mis en garde contre des risques d'engorgement, particulièrement aux contrôles de sécurité, alors que 4 000 postes sont à pourvoir sur ces plateformes et que les entreprises peinent à recruter.