DAMAS: Des dizaines de Syriens ont passé la nuit de mardi à mercredi dehors à Damas dans l'espoir d'accueillir des proches parmi les prisonniers censés être libérés dans le cadre d'une récente amnistie, selon des correspondant de l'AFP.
Cette amnistie est considérée par des militants des droits humains comme la plus vaste depuis le début du conflit en Syrie en 2011, qui a fait quelque 500 000 morts.
"Des centaines de prisonniers ont été libérés ces deux derniers jours dans plusieurs régions syriennes", a indiqué mardi le ministère syrien de la Justice dans un communiqué. Les autorités n'ont pas communiqué l'identité des personnes relâchées, ni leur nombre.
Une foule d'hommes et de femmes se sont rassemblés peu après à Jisr al-Rais, dans le centre de Damas, où se trouve la principale gare routière qui dessert les différentes provinces du pays, après avoir entendu des informations selon lesquelles des prisonniers y seraient conduits en bus.
Des dizaines d'entre eux ont passé la nuit sur place.
"J'attends mes cinq enfants et mon mari depuis 2014", a raconté Oum Maher à l'AFP. "Le plus âgé a 25 ans et le plus jeune 15 ans. Nous n'avons rien à voir avec le terrorisme", a-t-elle poursuivi, très émue.
Oum Abdo a confié également avoir hâte de revoir ses deux fils, dont elle ignore le sort depuis leur disparition en 2013. "J'espère qu'ils reviendront, nous n'avons fait de mal à personne", explique-t-elle.
"J'ai dit à ma voisine +tiens-moi bien si tu les vois, je risque de m'évanouir+. Je ne sais même pas si je pourrai les reconnaître", poursuit-elle.
Un décret présidentiel annoncé samedi prévoit "d'accorder une amnistie générale pour les crimes terroristes commis" avant le 30 avril 2022, "à l'exception de ceux ayant entraîné la mort d'un être humain et ceux prévus par la loi antiterroriste".
D'autres concernés par l'amnistie "seront libérés progressivement dans les jours à venir", a ajouté mardi le ministère sans donner de détails.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plus de 250 détenus ont déjà été libérés dans le cadre de cette amnistie.
Depuis 2011, près d'un demi-million de personnes ont été incarcérées dans les prisons du régime et plus de 100 000 y sont mortes, notamment sous la torture, selon cette ONG.