Ukraine: Odessa à nouveau prise pour cible, Washington craint des «annexions» russes

Des sauveteurs dégagent des débris dans un bâtiment endommagé à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, le 24 avril 2022, qui aurait été touché par une frappe de missile. (AFP)
Des sauveteurs dégagent des débris dans un bâtiment endommagé à Odessa, dans le sud de l'Ukraine, le 24 avril 2022, qui aurait été touché par une frappe de missile. (AFP)
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Publié le Mardi 03 mai 2022

Ukraine: Odessa à nouveau prise pour cible, Washington craint des «annexions» russes

  • Odessa, ville russophone considérée comme un centre culturel majeur tant pour les Ukrainiens que pour les Russes, a été plusieurs fois attaquée ces dernières semaines
  • Une église orthodoxe dépendant du patriarcat de Moscou a eu son toit arraché dans l'attaque, a indiqué le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien

ZAPORIJJIA : La Russie a repris lundi ses frappes sur Odessa, la grande ville portuaire du sud de l'Ukraine, avec un tir de missile qui a fait au moins un mort, alors que les Etats-Unis accusent Moscou de vouloir "annexer" deux territoires séparatistes prorusses dans l'est.

Par ailleurs, à Marioupol (sud-est), ville martyre quasiment conquise par les Russe après des semaines de siège, les évacuations de civils entamées ce week-end et attendues toute la journée semblaient marquer le pas.

A Odessa, "une frappe de missile" a "endommagé un immeuble dans lequel se trouvaient cinq personnes", a annoncé en début de soirée le conseil municipal d'Odessa Telegram. "Un garçon de quinze ans est mort, un autre enfant mineur a été transporté à l'hôpital", a-t-il ajouté.

Une église orthodoxe dépendant du patriarcat de Moscou a eu son toit arraché dans l'attaque, a de son côté indiqué le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, Oleksiï Danilov. 

Odessa, ville russophone considérée comme un centre culturel majeur tant pour les Ukrainiens que pour les Russes, a été plusieurs fois attaquée ces dernières semaines.

L'aéroport a été visé par des missiles russes samedi, détruisant sa piste selon les autorités ukrainiennes. Le 23 avril, des frappes ayant notamment touché un immeuble y avaient fait au moins huit morts, dont un bébé de trois mois, sa mère et sa grand-mère.

Tentatives d'annexion

Les Ukrainiens craignent que la ville ne soit un des prochains objectifs de la Russie. 

A Washington, l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), Michael Carpenter, a fait état d'informations "très crédibles" selon lesquelles la Russie entend organiser "vers la mi-mai" des référendums pour "tenter d'annexer" les "républiques" séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk, dans le Donbass (est de l'Ukraine).

"Moscou envisage un projet similaire pour Kherson", ville côtière ukrainienne dont l'administration russe a pris le contrôle à la faveur de l'invasion russe de l'Ukraine lancée le 24 février, a-t-il ajouté devant la presse.

"De tels simulacres de référendums, des votes fabriqués de toutes pièces, ne seront pas considérés comme légitimes, pas plus que toute tentative d'annexer d'autres territoires ukrainiens", a-t-il insisté. 

Lundi, le ministère ukrainien de la Défense a estimé possible que Moscou profite des célébrations du 9 mai, date où la Russie commémore la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945,  pour "soulever la question" de l'intégration à la Fédération de Russie des "républiques" prorusses du Donbass, dont Moscou a reconnu l'indépendance juste avant d'envahir l'Ukraine.

Toute la journée de lundi, les autorités ukrainiennes ont espéré pouvoir reprendre les évacuations de civils depuis Marioupol, entamées ce weekend avec la sortie d'une centaine de personnes de l'immense aciérie Azovstal, dernière poche de résistance ukrainienne de ce port stratégique du sud du Donbass presqu'entièrement sous contrôle russe.

La logistique pour les accueillir avait été mise en place à Zaporijjia, ville située à quelque 200 km au nord-ouest, avec des véhicules de l'Unicef et d'ONG internationales qui les attendaient sur un parking transformé en point d'accueil pour les réfugiés, a constaté l'AFP.

«Intensification des bombardements»

Mais aucun convoi n'est arrivé à Zaporijjia lundi. Lundi soir, un communiqué sur Telegram du régiment Azov, qui participe à la défense de l'aciérie, a affirmé "qu'après l’évacuation partielle des civils du territoire d’Azovstal, l’ennemi continue de tirer sur le territoire de l’usine, y compris des bâtiments où se cachent des civils".

Dans une vidéo publiée sur la chaîne du régiment Azov de Marioupol, le commandant-adjoint du régiment, Sviatoslav Palamar, a expliqué que la fin cessez-le-feu avait été retardée dans la journée de lundi, et que les véhicules chargés d'évacuer les civils n'étaient arrivé qu'en toute fin d'après-midi.

Les évacuations, qui avaient commencé samedi en coordination entre l'Ukraine, la Russie, l'ONU et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), avaient permis, pour la première fois en deux mois de siège et de bombardements de la ville, d'évacuer "plus de 100 civils" terrés dans les caves de l'aciérie, selon le président Volodymyr Zelensky. 

La vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk, avait cependant rappelé que "des centaines de civils" restaient "bloqués à Azovstal". 

Les Ukrainiens estiment qu'au moins 20 000 personnes ont trouvé la mort à Marioupol depuis le début du siège russe début mars.

Dans le reste du Donbass, les forces russes poursuivent leur offensive, avec des combats particulièrement intenses autour d'Izioum, de Lyman et de Roubijné, dont les Russes tentent de "prendre le contrôle pour préparer leur attaque sur Severodonetsk", l'une des grandes villes du Donbass encore contrôlées par Kiev, a indiqué lundi l'état-major ukrainien.

A l'approche du 9 mai, le gouverneur de la région de Lougansk a dit s'attendre à "une intensification des bombardements".

Mais le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a démenti une action militaire russe particulière à cette occasion, dans un entretien à la chaîne de télévision italienne Mediaset diffusée dimanche.

Propos «scandaleux» de Lavrov

Interrogé par ailleurs par Mediaset sur les affirmations russes selon lesquelles la guerre vise à "dénazifier" l'Ukraine alors que le président Zelensky est juif, le chef de la diplomatie russe a suscité un tollé en affirmant: "Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif". 

Son homologue israélien Yaïr Lapid a jugé ces propos "scandaleux, impardonnables", dénoncé "une horrible erreur historique", et convoqué l'ambassadeur russe pour "clarifications". Kiev les a qualifiés d'"odieux", et Berlin dénoncé une déclaration "absurde."

L'armée ukrainienne a affirmé par ailleurs avoir détruit avec des drones Bayraktar deux bateaux patrouilleurs russes de type Raptor près de l'île aux Serpents, en mer Noire, devenue un des symboles de la résistance ukrainienne.

Les Américains de retour à Kiev fin mai ?

Les pays occidentaux, qui ont accéléré leurs livraisons d'armes lourdes pour aider l'Ukraine à résister à l'offensive russe, rouvrent peu à peu leurs ambassades à Kiev, fermées ou déplacées à Lviv, dans l'ouest, au début de l'invasion russe.

Après plusieurs pays européens, les Etats-Unis espèrent "revenir à Kiev d'ici la fin du mois" de mai si les conditions de  sécurité le permettent, a indiqué depuis Lviv la chargée d'affaires américaine Kristina Kvien.  

Les Européens travaillent de leur côté à durcir leurs sanctions économiques contre Moscou. Les ministres de l'Energie des 27 ont évoqué lundi à Bruxelles un calendrier d'arrêt progressif de leurs importations de pétrole russe, qui représentent 30% de leurs importations de pétrole.

L'UE a à cette occasion réitéré sont refus de payer en roubles ses achats de gaz russe. 

Un contrat avec le groupe russe Rosatom pour construire un réacteur nucléaire dans le nord de la Finlande a par ailleurs été annulé en raison des "risques" supplémentaires liés à l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé lundi le consortium à majorité finlandaise pilotant le projet.

Estimé à plus de 7,5 milliards d'euros, ce projet de réacteur de 1 200 mégawatts, situé à Pyhajöki, remonte à 2010 et avait déjà souffert de nombreux retards et d'incertitudes.

Autre revers, de taille, pour Moscou : l'UEFA a annoncé lundi l'exclusion des clubs russes de ses compétitions européennes la saison prochaine, dont la lucrative Ligue des champions. 

Déjà exclue de la Coupe du monde 2022 au Qatar et suspendue de toutes les compétitions internationales "jusqu'à nouvel ordre", la Russie voit ainsi le faisceau des sanctions s'élargir et s'étendre dans le temps. 


La Corée du Nord affirme n'avoir «rien à discuter» avec le Japon

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré qu'il souhaitait s'entretenir avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un "sans aucune condition préalable". (AP)
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a déclaré qu'il souhaitait s'entretenir avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un "sans aucune condition préalable". (AP)
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  • Un diplomate nord-coréen en Chine a déclaré vendredi qu'un fonctionnaire de l'ambassade japonaise à Pékin avait proposé un «contact par courrier électronique» à un conseiller de l'ambassade japonaise dans la capitale chinoise
  • Vendredi, l'ambassadeur de Corée du Nord en Chine, Ri Ryong Nam, a déclaré dans un communiqué distinct: «Nous n'avons rien à discuter avec le Japon»

SÉOUL: La Corée du nord a indiqué vendredi n'avoir "rien à discuter" avec le Japon après avoir affirmé qu'un diplomate japonais en Chine avait pris contact avec un homologue nord-coréen.

Malgré de récents timides signes d'amélioration, les relations entre les deux voisins d'Asie de l'Est, qui n'ont pas de liens diplomatiques formels, sont tendues de longue date, en raison de l'enlèvement de Japonais dans les années 1970 et 1980 et des programmes d'armement interdits de la Corée du Nord.

Un diplomate nord-coréen en Chine a déclaré vendredi qu'un fonctionnaire de l'ambassade japonaise à Pékin avait proposé un "contact par courrier électronique" à un conseiller de l'ambassade japonaise dans la capitale chinoise, mais que la proposition avait été rejetée par la ministre des Affaires étrangères Choe Son Hui.

"La RPDC n'autorisera aucune tentative de contact de la part du Japon", a déclaré Mme Choe, en utilisant l'acronyme du nom officiel de la Corée du Nord. "Le dialogue entre la RPDC et le Japon n'est pas un sujet de préoccupation pour la RPDC", a-t-elle affirmé.

Kim Yo Jong, la puissante sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, a déclaré lundi que le Premier ministre japonais Fumio Kishida avait réclamé un sommet avec son frère, bien qu'une rencontre soit peu probable sans un changement de politique de la part de Tokyo.

Mais le lendemain, elle a affirmé que Pyongyang rejetterait tout contact de ce type, invoquant un manque de "courage" de Tokyo pour rétablir ses relations avec la Corée du Nord.

Vendredi, l'ambassadeur de Corée du Nord en Chine, Ri Ryong Nam, a déclaré dans un communiqué distinct: "Nous n'avons rien à discuter avec le Japon".

"Je répète clairement, une fois encore, que la RPDC n'a aucune raison de rencontrer le Japon à quelque niveau que ce soit", a déclaré Ri Ryong Nam.

L'an dernier, M. Kishida s'était dit prêt à rencontrer Kim Jong Un "sans aucune condition" et à aborder tous les sujets, y compris l'enlèvement d'une douzaine de citoyens japonais par des agents nord-coréens.

En dépit des commentaires de Kim Yo Jong, M. Kishida a indiqué jeudi être toujours prêt à travailler à l'organisation d'un sommet afin de garantir le retour des Japonais enlevés et aborder d'autres sujets.

"J'aimerais continuer à mener des dialogues de haut niveau (avec la Corée du Nord) sous ma supervision directe", a-t-il déclaré à des journalistes.

Toutefois, Mme Choe a critiqué M. Kishida vendredi pour avoir fait référence aux enlèvements, déclarant qu'elle ne comprenait pas pourquoi il s'obstinait à aborder ce sujet.

cdl/pbt/ref/ybl

© Agence France-Presse


Le président turc Erdogan à la Maison Blanche le 9 mai

Le président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont des entretiens bilatéraux lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 11 juillet 2023. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden et le président turc Recep Tayyip Erdogan ont des entretiens bilatéraux lors du sommet de l'OTAN à Vilnius, le 11 juillet 2023. (Photo, AFP)
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  • Cette rencontre à Washington, confirmée vendredi par une source officielle turquE, sera la première dans le bureau ovale entre les deux présidents.
  • Les relations entre Washington et Ankara se sont éclaircies dès lors qu'Ankara a levé son véto contre Stockholm et approuvé son entrée dans l'Otan

ISTANBUL : Le président turc Recep Tayyip Erdogan sera reçu pour la première fois le 9 mai par Joe Biden à la Maison Blanche, à quelques mois de la fin du mandat du président américain.

Cette rencontre à Washington, confirmée vendredi par une source officielle turque à l'AFP, sera la première dans le bureau ovale entre les deux présidents.

Le dernier tête-à-tête entre MM. Erdogan et Biden, deux alliés au sein de l'Otan, remonte à juillet 2023, en marge du sommet de l'Organisation à Vilnius: le chef de la Maison Blanche avait alors tenté de convaincre le dirigeant turc d'approuver l'entrée de la Suède dans l'Alliance atlantique, bloquée depuis 2022.

Soner Cagaptay, expert du Washington Institute, a salué un "voyage important" rappelant à l'AFP que "le président Erdogan dirige la Turquie depuis 21 ans et Biden est jusqu'à présent le premier président américain à ne pas l'avoir invité à la Maison Blanche."

"Qu'il ait reçu cette invitation juste avant la fin du mandat de Biden témoigne d'une trajectoire ascendante dans les relations américano-turques".

Les relations entre Washington et Ankara se sont éclaircies dès lors qu'Ankara a levé son véto contre Stockholm et approuvé son entrée dans l'Otan après avoir ouvert la porte à la Finlande.

Dans la foulée, le président Biden, en janvier, puis le Congrès américain, en février, ont "approuvé" la vente de 40 avions de chasse américains F-16 à la Turquie, mettant un point final à des mois de tractations entre les deux capitales.

Le contrat porte aussi sur 79 kits de modernisation, d'un montant totale de 23 milliards de dollars.

Washington et Ankara cherchent depuis à resserrer leurs coopération dans le domaine des industries de défense, Selon une source occidentale à l'AFP.

Industries de défense

Le secteur est en pointe en Turquie avec une explosion de +25% de ses exportations l'an dernier - totalisant 5,5 milliards de dollars selon l'association des exportateurs turcs: il s'agit principalement des fameux drones Bayrakhtar mais aussi de munitions, d'armes légères, de véhicules militaires...

Le patron des renseignements turcs (MIT) Ibrahim Kalın rencontrait d'ailleurs vendredi des membres de la Chambre des représentants des États-Unis à Ankara, selon les médias officiels.

Outre la préparation de la visite présidentielle, les discussions devaient notamment porter sur la situation en Ukraine et Gaza et sur la lutte anti-terroriste après l'attaque du groupe Etat islamique à Moscou.

Un autre point de dissensions subsiste entre les deux capitales: le soutien inconditionnel de l'administration Biden à Israël depuis les massacres du 7 octobre et le début de la guerre à Gaza qui a fait plus de 32.600 morts, selon le dernier bilan du Hamas .

Ankara, qui assure 19% des livraisons d'aide humanitaire aux populations palestiniennes de Gaza, a cependant salué "une étape positive" après le vote, lundi, d'une résolution de l'ONU exigeant pour la première fois un "cessez-le-feu immédiat" à Gaza, avec l'abstention notable des Etats-Unis.

Par ailleurs, la Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, ne s'est pas jointe aux sanctions occidentales contre la Russie.

Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine était d'ailleurs annoncé en Turquie le 9 février avant d'annuler sa visite in extremis.

Mais la Turquie a plusieurs fois été mise en garde par les Etat-Unis qui lui ont reproché de faciliter les exportations de produits sous sanction à travers ses banques et via le détroit du Bosphore.

"Il ne s'agit pas d'empêcher les échanges avec la Russie mais de couper tout commerce illégal", a décrypté une source occidentale.

Un observateur a ainsi cité en exemple "le bond" des exportations d'équipements électro-ménagers vers la Russie, tels des lave-vaisselle, contenant des composants électroniques utiles à la fabrication d'armements sophistiqués.

 


La Russie frappe à nouveau « massivement » le réseau énergétique ukrainien

Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 28 mars 2024 montre des sauveteurs travaillant sur le site d'une attaque au missile à Mykolaivka, dans la région de Donetsk. (AFP).
Cette photo prise et diffusée par les services d'urgence ukrainiens le 28 mars 2024 montre des sauveteurs travaillant sur le site d'une attaque au missile à Mykolaivka, dans la région de Donetsk. (AFP).
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  • Des frappes russes ont endommagé "gravement" trois centrales thermiques ukrainiennes dans la nuit de jeudi à vendredi, blessé six personnes et provoqué des coupures de courant dans certaines régions
  • Les forces aériennes ukrainiennes ont pour leur part dit avoir détruit la grande majorité des 99 missiles et drones russes

KIEV: Des frappes russes ont endommagé "gravement" trois centrales thermiques ukrainiennes dans la nuit de jeudi à vendredi, blessé six personnes et provoqué des coupures de courant dans certaines régions, ont affirmé les autorités ukrainiennes, accusant Moscou d'attaques "barbares" contre leur réseau énergétique.

Les forces aériennes ukrainiennes ont pour leur part dit avoir détruit la grande majorité des 99 missiles et drones russes -- un chiffre particulièrement élevé -- lancés lors de cette nouvelle vague de bombardements nocturnes.

Moscou a intensifié ses frappes aériennes contre l'Ukraine au cours des dernières semaines, visant en particulier le réseau énergétique et disant agir en représailles aux attaques de Kiev dans ses régions frontalières.

Au total, dix régions à travers tout le pays ont été visées et six personnes, dont un enfant, ont été blessées, a déclaré le ministère de l'Intérieur ukrainien.

Trois centrales thermiques ukrainiennes ont subi d'importants dommages après les tirs russes, a indiqué le fournisseur d'énergie ukrainien DTEK, sans donner la localisation de ces installations.

"Les occupants ont attaqué trois centrales thermiques DTEK. Les équipements ont été gravement endommagés", a déclaré la compagnie dans un communiqué, précisant que ses ingénieurs avaient "rapidement" réagi pour faire face aux dégâts.

« Attaque massive »

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a affirmé que "la Russie (avait) continué ses attaques barbares contre le système énergétique ukrainien". Dans certaines zones, le courant a dû être coupé, a-t-il dit, sans préciser l'ampleur de ces coupures.

"L'Ukraine a besoin de davantage de systèmes de défense antiaérienne pour mettre en sécurité ses infrastructures essentielles et protéger sa population", a plaidé M. Chmygal.

Le ministre de l'Energie Guerman Galouchtchenko a auparavant déclaré qu'une "attaque massive" avait particulièrement visé des sites de production d'énergie dans les régions de Dnipropetrovsk (centre-sud), Poltava (centre), et Tcherkassy (centre).

Le gouverneur de celle de Dnipropetrovk, Sergiy Lyssak, a lui signalé que "plusieurs installations énergétiques" avaient été endommagées dans sa région.

En fin de matinée, il a annoncé qu'une civile avait été tuée et un homme blessé dans une attaque de drone dans la localité de Myrivska, près de Nikolpol, ajoutant que des tirs touchaient cette zone depuis le matin.

Dans la région de Donetsk (est), une autre femme est morte dans une attaque aérienne russe à Mykolaïvka qui a fortement endommagé une trentaine d'habitations, un marché et un bâtiment administratif, a annoncé la police ukrainienne.

Kiev réclame à ses alliés occidentaux de lui envoyer davantage d'aide, et plus vite. Mais, à Bruxelles comme à Washington, des divisions politiques ont enrayé la livraison d'armes et l'envoi de fonds ces derniers mois.

Ces dernières semaines, les responsables ukrainiens insistent notamment sur l'envoi de davantage de batteries Patriot. Ce puissant et coûteux système antiaérien a été pour la première fois fourni à l'Ukraine au printemps 2023.

« Intense activité aérienne »

Les forces aériennes ukrainiennes ont vendredi dit avoir détruit "84 cibles aériennes", dont 26 missiles et 58 drones Shahed de fabrication iranienne.

Au total, la Russie en aurait lancé 99, en majorité des drones, lors de cette "puissante" attaque aérienne, ont indiqué les forces ukrainiennes.

L'armée russe lance quasiment chaque nuit des missiles ou des drones contre le territoire de son voisin, mais leur nombre est généralement plus faible.

L'armée polonaise a fait état d'une surveillance renforcée de son espace aérien, quelques jours après qu'un missile russe tiré vers des villes de l'ouest de l'Ukraine a survolé le territoire polonais pendant 39 secondes.

"Cette nuit, on a observé une intense activité aérienne à longue portée de la part de la Fédération de Russie, liée à des frappes de missiles contre des cibles sur le territoire ukrainien", indique le commandement de l'armée polonaise dans un communiqué.

"Toutes les procédures nécessaires à la protection de l'espace aérien polonais ont été prises", et les forces polonaises "surveillent la situation de manière continue", ajoute le communiqué.