Ukraine: frappes sur Donetsk et Kiev, la guerre s'étend avant de nouveaux pourparlers

Un pompier marche le long d'une échelle de sauvetage placée dans le cadre de la fenêtre d'un immeuble en feu après son bombardement à Kiev le 14 mars 2022. (AFP)
Un pompier marche le long d'une échelle de sauvetage placée dans le cadre de la fenêtre d'un immeuble en feu après son bombardement à Kiev le 14 mars 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 14 mars 2022

Ukraine: frappes sur Donetsk et Kiev, la guerre s'étend avant de nouveaux pourparlers

  • Ces derniers jours, les combats se sont intensifiés autour de Kiev, presque entièrement encerclée, qui s'est vidée de plus de la moitié de ses trois millions d'habitants
  • Le Kremlin a annoncé que son armée «n'exclut pas la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées»

KIEV: Dix-sept morts annoncés dans un bombardement ukrainien à Donetsk, deux morts dans des frappes russes à Kiev: au 19e jour de l'invasion russe de l'Ukraine, les combats ne cessaient de s'étendre lundi et le bilan de s'alourdir, même si un nouveau tour de pourparlers russo-ukrainiens suscitait une lueur d'espoir.

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Ces derniers jours, les combats se sont intensifiés autour de la capitale, presque entièrement encerclée, qui s'est vidée de plus de la moitié de ses trois millions d'habitants. 

Le Kremlin a d'ailleurs annoncé que son armée "n'exclut pas la possibilité de prendre sous contrôle total (les) grandes villes qui sont déjà encerclées". Cela impliquerait un assaut militaire d'ampleur, alors que la résistance est farouche.

Dès l'aube lundi, un bâtiment de huit étages d'un quartier nord de Kiev, Obolon, a été touché, vraisemblablement "par un tir d'artillerie", faisant un mort et douze blessés, selon les services d'urgence ukrainiens. Plus tard, un autre bombardement a touché un autre quartier, près de l'usine aéronautique Antonov, faisant un autre mort.

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Une femme réagit alors qu'elle se tient devant des immeubles d'appartements détruits à la suite d'un bombardement à Kiev le 14 mars 2022. (AFP)

A la périphérie nord-ouest de Kiev, où les combats font rage depuis plusieurs jours, un premier journaliste étranger, l'Américain Brent Renaud, est mort dimanche, touché à la nuque par une balle d'origine incertaine.

La capitale est "une ville en état de siège", a affirmé dimanche soir un conseiller du président ukrainien. 

A Donetsk, les séparatistes prorusses, soutenus par Moscou et son armée, qui tiennent ce centre industriel depuis 2014, ont annoncé qu'une frappe de l'armée ukrainienne avait fait au moins 17 tués au centre-ville. Ils ont publié des photos montrant des corps ensanglantés gisant dans une rue, au milieu de débris. 

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Une peluche pour enfant est suspendue aux barreaux métalliques d'une fenêtre dans un immeuble détruit après avoir été bombardé à Kiev le 14 mars 2022. (AFP)

Selon cette source, la défense anti-aériennes séparatiste a intercepté un missile ukrainien et les victimes auraient été tuées par les éclats. 

«Plus aucun endroit sûr»
Plus à l'ouest, dans une autre grande ville industrielle, Dnipro, jusque là considérée comme un refuge pour les civils arrivant de Kharkiv ou Zaporojie, les sirènes d'alerte ont retenti lundi matin pendant cinq heures, pour la première fois depuis le début de l'invasion russe le 24 février. 

Si la ville n'a finalement pas subi de frappe, "il n'y a plus aucun endroit sûr", a témoigné à l'AFP Yilena, 38 ans, arrivée de Zaporojie début mars. 

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Un pompier sauve un chien suite à un bombardement à Kiev le 14 mars 2022. (AFP)


Dans le sud du pays, la Russie a resserré son étau, selon le ministère britannique de la Défense qui a tweeté que les forces navales russes avaient "établi un blocus à distance de la côte ukrainienne de la mer Noire".
La ville portuaire de Mykolaïv a encore été visée par des bombardements dimanche, faisant neuf morts, selon les autorités.
La situation est toujours dramatique dans le port stratégique de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine sur la mer d'Azov. Assiégé, manquant de tout, il attend toujours une aide humanitaire. Selon la municipalité, 2.187 habitants ont été tués depuis le 24 février.
Les combats gagnent également l'ouest du pays, jusqu'ici relativement calme, avec des frappes dans la nuit de samedi à dimanche sur la base militaire de Yavoriv, proche de la Pologne, pays membre de l'Otan et de l'Union européenne, et proche de Lviv, ville refuge de milliers de déplacés.

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Les gens prient lors d'une messe dominicale pour l'armée dans l'église Saints Pierre et Paul de la garnison de la ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, le 13 mars 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)

Selon Moscou, des dizaines de "mercenaires étrangers" y ont été tués, alors que les autorités locales affirment que seuls des Ukrainiens sont morts.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de nouveau exhorté l'Otan d'instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus de son pays, ce que l'Alliance refuse de crainte d'être entrainée dans la guerre.

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De la fumée s'élève d'un entrepôt bombardé dans la ville de Stoyanka, à l'ouest de Kiev, le 4 mars 2022. (AFP)

Poutine-Zelensky? 
C'est dans ce contexte qu'ont repris, vers 10H15 GMT par visioconférence, des pourparlers entre délégations russe et ukrainienne.

Peu avant leur reprise, le chef des négociateurs ukrainiens Mykhaïlo Podoliak a indiqué que ses revendications restaient "un cessez-le-feu immédiat, le retrait de toutes les troupes russes".

"Seulement après cela nous pourrons parler de nos relations de voisinage et de nos différends politiques", a-t-il indiqué dans une vidéo sur Twitter.
Après trois tours de discussions en présentiel au Bélarus, plus une rencontre jeudi sous l'égide de la Turquie entre les chefs de la diplomatie russe et ukrainien, les deux parties s'étaient montrées plus optimistes ces derniers jours.

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Dimanche soir, un négociateur russe a évoqué des "progrès significatifs". Léonid Sloutski, cité par les agences de presse russes, a même évoqué "des documents à signer" en préparation. 


Peu après, Mykhaïlo Podoliak avait tweeté que Moscou avait cessé de lancer "des ultimatums" à Kiev et commencé à "écouter attentivement".


Il reprenait des propos similaires du président ukrainien Volodymyr Zelensky vendredi, après que Vladimir Poutine eut évoqué des "avancées positives".


Pour le chef de l'Etat ukrainien, sa délégation a "une tâche claire: tout faire pour assurer une rencontre des présidents".

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Pékin soupçonné d'aider Moscou 
En attendant une percée dans les pourparlers, le risque d'un élargissement du conflit reste dans tous les esprits. 


De hauts responsables américains et chinois doivent se rencontrer lundi à Rome, selon la Maison Blanche, qui s'inquiète d'une possible assistance de Pékin à Moscou. 


Des exercices de l'Otan, "Cold Response 2022", prévus de longue date, démarraient lundi en Norvège, censés tester la capacité de ses membres à venir en aide à l'un d'eux. Quelque 30.000 soldats, 200 avions et une cinquantaine de navires de 27 nations seront mobilisés dans l'Arctique.


Le camp occidental a par ailleurs à nouveau témoigné par téléphone son soutien à Kiev dimanche. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré son homologue ukrainien, Dmytro Kouleba, de "la solidarité inébranlable des Etats-Unis avec l'Ukraine pour la défendre", selon son porte-parole Ned Price.


Le président français Emmanuel Macron, qui parle régulièrement avec Vladimir Poutine pour tenter de l'amener à un cessez-le-feu, s'est lui entretenu avec M. Zelensky et avec Joe Biden, avec lequel il a convenu de "renforcer les sanctions" infligées à la Russie, selon la présidence française.


Défaut de paiement «artificiel»
Face à ces sanctions qui gèlent notamment quelque 300 milliards de dollars de réserves de la Russie à l'étranger, Moscou a accusé l'Occident de vouloir provoquer un défaut de paiement "artificiel" de la Russie. 


"Les déclarations selon lesquelles la Russie ne peut remplir ses obligations concernant sa dette publique ne correspondent pas à la réalité", a estimé lundi le ministère russe des Finances.


Les sanctions mettent notamment la Russie au défi d'honorer plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères courant mars-avril. Ravivant le souvenir de son humiliant défaut de 1998.


Autre effet pratique du bras de fer russo-occidental, le réseau social Instagram, propriété du groupe américain Meta, est devenu inaccessible en Russie lundi.


Moscou qui accuse Meta de propager des appels à la violence contre les Russes en lien avec le conflit en Ukraine, a ajouté le réseau à sa liste de sites en "accès restreint", comme Facebook, Twitter et plusieurs médias critiques du pouvoir russe.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.