PARIS : Plusieurs représentants des différentes composantes de la majorité se sont réunis dimanche soir à l'Elysée pour négocier les investitures aux élections législatives, a-t-on appris lundi de l'entourage de plusieurs participants, alors qu'une première liste de candidats doit être rendue publique "en milieu de semaine".
Richard Ferrand, président LREM de l'Assemblée nationale, l'ancien Premier ministre Edouard Philippe et le ministre des Relations avec le Parlement, le MoDem Marc Fesneau, ont notamment participé à cette réunion multilatérale, selon plusieurs sources, qui ont expliqué qu'une nouvelle rencontre doit se tenir lundi.
L'un des participants a expliqué à l'AFP qu'une première liste d'investitures de candidats aux législatives devrait être publiée "en milieu de semaine", avant une deuxième "en fin de semaine".
La cérémonie d'investiture d'Emmanuel Macron, qui selon ces sources pourrait avoir lieu samedi à l'Elysée, doit permettre d'ouvrir une nouvelle séquence, avec les cérémonies du 8-Mai le lendemain et la nomination d'un nouveau Premier ministre aux alentours du 10 mai.
La question des investitures aux législatives provoque de nombreuses turbulences dans la majorité, dont les différentes chapelles rivalisent d'appétit, les troupes d'Edouard Philippe en tête.
L'ancien Premier ministre, dont les relations avec Emmanuel Macron sont notoirement contrastées, avait fait connaître son mécontentement la semaine dernière après la tenue d'une première réunion sans avoir été invité, pas davantage que le MoDem.
Nombre de pontes du parti de M. Philippe, Horizons, envisagent de se présenter dans des circonscriptions déjà tenues par des députés LREM, quand une partie de la macronie s'interroge sur la nécessité de considérer - voire sur l'opportunité de neutraliser - ce partenaire devenu gênant.
"Edouard Philippe n'a pas trouvé sa place dans la campagne présidentielle et il est obligé de reconnaître que c'est moins facile que ce qu'il croyait", constate un proche du chef de l'Etat, en faisant observer que le maire du Havre est concurrencé par ses (anciens?) amis - Sébastien Lecornu, Thierry Solère, eux-aussi ex-LR - dans sa volonté de structurer la branche droite de la majorité.
"Edouard est entouré par des gens qui le poussent au crime", abonde un ministre, "mais il faut arrêter cette chasse à Philippe, à condition qu'il ne touche pas aux sortants".
La ventilation des investitures selon les chapelles - outre LREM, le MoDem et Horizons, les centristes du Parti radical, les sociaux démocrates de Territoires de progrès, ceux d'En commun!, voire les chevènementistes - "doit également se faire en toute transparence", réclame un ministre. "Si 25 députés LREM passent chez Horizons, alors ils doivent être comptabilisés dans le contingent d'Horizons", martèle-t-il.
Les réunions multilatérales doivent en outre mettre en ordre la bannière sous laquelle la majorité entend concourir aux élections: or, jusqu'alors, la "maison commune" bâtie fin 2020 n'a toujours pas déposé ses statuts en préfecture.