DJEDDAH: Lundi, des feux d'artifice ont illuminé le ciel nocturne du Royaume après l'apparition de la nouvelle lune de Shawwal qui a marqué la fin du mois de ramadan au cours duquel on jeûne du lever jusqu'au coucher du soleil.
La fête de l'Aid al-Fitr commence en Arabie saoudite par des moments de convivialité entre les familles ainsi qu'un échange de cadeaux que l'on appelle «eidiyah».
Cette année, la fête de l'Aid al-Fitr, qui marque la fin du mois sacré de ramadan, est particulièrement spéciale parce que ce sera la première sans restrictions Covid-19 depuis deux ans.
«Accueillir l'Aïd est toujours un moment aigre-doux», dit Abdalla Salih, 24 ans, de Djeddah. «Je suis toujours triste quand le ramadan touche à sa fin; c'est un mois durant lequel je me sens particulièrement spirituel par rapport au reste de l'année. Mais j'aime aussi l'Aïd parce qu'on passe du temps avec sa famille et ses amis et on est heureux.»
Interrogé par Arab News, Salih raconte qu'il passe souvent les fêtes de l'Aïd avec sa grande famille au Soudan, mais qu'il restera à Djeddah cette année.
«Je suis heureux que la pandémie soit terminée ici. Les restrictions qui ont été imposées au cours des deux dernières années ont épuisé tout le monde. Il est temps de tourner la page», affirme-t-il. «Cet Aïd, je vais profiter de toutes les choses que je n'ai pas pu faire avant: voir ma famille et mes amis, participer à des rassemblements... La silat al-rahim (la solidarité consanguine) est très importante dans l'Islam.»
La silat al-rahim consiste à maintenir les liens de parenté. Les occasions religieuses comme le ramadan et l'Aïd sont de grandes opportunités pour les musulmans de retrouver leur famille et de partager des repas ensemble.
«En grandissant, je me suis rendu compte que j'aimais offrir des cadeaux plus que je n'aimais en recevoir. Quand j'étais plus jeune, je préférais peut-être recevoir des cadeaux, mais maintenant mes nièces et neveux comptent sur moi pour leur eidiyah.»
On donne le plus souvent de l'argent en guise d'eidiyah, mais d'autres genres de cadeaux sont également offerts aux enfants, le plus souvent par des proches plus âgés.
L'argent est généralement glissé dans une enveloppe, et les enfants se rassemblent autour de leurs parents, tantes et oncles pour le recevoir.
«Lorsqu'on grandit, le montant que l'on reçoit atteint un plafond. Pour moi, c'était environ 1 000 SAR (soit 266 $), mais à partir d'un certain âge, on commence à travailler et, au lieu de recevoir de l'argent, on commence à en donner», explique Salih. «C'est ainsi que le flambeau est transmis à la nouvelle génération.»
Pour l'Aïd, Salih assistera à la dévotion matinale habituelle avec sa famille, qui a lieu après la prière du Fajr le premier jour, puis il rentrera chez lui pour savourer un bon petit déjeuner copieux.
«La plupart des familles saoudiennes organisent de grands petits déjeuners», poursuit-il. «Après un mois de jeûne, c'est quelque chose que nous attendons tous avec impatience. Mes plats préférés sont le foul (fèves) et la shakshouka (œufs à l'orientale), sans oublier les olives, le fromage et le jus de fruits frais. Après ce repas, je fais une bonne sieste.»
Après avoir passé du temps avec sa famille, Salih verra ses amis pendant le reste de l'Aïd. Ils se retrouveront sur les belles plages de Djeddah.
«Pour les habitants de Djeddah, l'Aïd et la plage sont synonymes. Mes amis et moi allons séjourner dans la maison de bord de mer de l'un de nos amis à Durrah pendant quelques jours. Nous admirerons ensemble le lever et le coucher du soleil, nous discuterons, nous rigolerons et nous jouerons au volley-ball. C'est vraiment mon moment préféré de l'année.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com