Afghanistan: rare apparition en public du chef suprême pour l'Aïd

Des combattants talibans montent la garde alors que les fidèles musulmans se préparent à offrir les prières de l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne sacré du Ramadan à Eidgah à Kandahar, le 1er mai 2022. (Photo, AFP)
Des combattants talibans montent la garde alors que les fidèles musulmans se préparent à offrir les prières de l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne sacré du Ramadan à Eidgah à Kandahar, le 1er mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 01 mai 2022

Afghanistan: rare apparition en public du chef suprême pour l'Aïd

Des combattants talibans montent la garde alors que les fidèles musulmans se préparent à offrir les prières de l'Aïd al-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne sacré du Ramadan à Eidgah à Kandahar, le 1er mai 2022. (Photo, AFP)
  • Les fidèles étaient en train de prier à la mosquée d'Eidgah, dans la ville de Kandahar (sud), considérée comme le bastion des talibans, lorsqu'un homme des premiers rangs s'est levé et a été présenté comme Hibatullah Akhundzada, chef des talibans
  • «Je vous félicite pour la victoire, la liberté et la sécurité. Je vous félicite pour la sécurité, et pour le système islamique», a-t-il lancé

KANDAHAR: Le chef suprême de l'Afghanistan a fait un discours en public dimanche, pour seulement la deuxième fois en six ans, à l'occasion de la fête de l'Aïd el-Fitr, assurant que la victoire des talibans en août dernier avait permis au pays de retrouver la liberté et la sécurité. 

Les fidèles étaient en train de prier à la mosquée d'Eidgah, dans la ville de Kandahar (sud), considérée comme le bastion des talibans, lorsqu'un homme des premiers rangs s'est levé et a été présenté comme Hibatullah Akhundzada, chef des talibans. 

Il a alors commencé à parler, sans se retourner vers la foule, selon des messages postés sur les réseaux sociaux. 

Survenant deux jours après l'explosion d'une bombe dans une mosquée à Kaboul, la présence de cet homme n'apparaissant jamais en public était entourée de mesures de sécurité exceptionnelles, et l'entourage du chef taliban empêchait les journalistes d'approcher, a rapporté un correspondant. 

« Je vous félicite pour la victoire, la liberté et la sécurité. Je vous félicite pour la sécurité, et pour le système islamique », a-t-il lancé. 

Si le nombre d'attentats a nettement diminué depuis la prise de pouvoir des talibans en août dernier, plusieurs ont eu lieu ces derniers jours, certains revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), visant principalement des musulmans chiites et soufis et tuant des dizaines de civils. 

Le dernier en date, vendredi à Kaboul contre une mosquée, a fait au moins 10 morts. 

« Je suis tellement heureux que je ne peux même pas le décrire », a raconté par la suite Bismillah, un fidèle qui était présent dans la mosquée. « Je rêvais de prier aux côtés de mon dirigeant suprême, d'entendre sa voix ou de le voir ». 

Gul Ahmad, un autre habitant de Kandahar également présent à la mosquée, a souligné que les Afghans continueraient à se rendre à la mosquée malgré les attentats. 

« Notre peuple aime sa religion. Même s'il y a des attentats tous les jours, nous continuerons à nous rendre dans les mosquées pour y prier », a-t-il déclaré. 

Deux hélicoptères ont survolé la mosquée en permanence pendant les deux heures de la cérémonie. 

Un dirigeant reclu

L'intervention de dimanche était seulement la deuxième fois qu'Akhundzada apparaissait en public depuis qu''il a pris le contrôle des talibans en 2016. 

En octobre, il s'était rendu à la mosquée Darul Uloom Hakimiah, toujours à Kandahar, si l'on en croit un enregistrement audio publié par les talibans sur les réseaux sociaux. 

Le profil bas de ce nouveau chef a donné lieu à des interrogations sur son rôle réel dans le nouveau gouvernement, et même à des rumeurs faisant état de sa mort. 

Son profil public se limite à la publication de messages à l'occasion des fêtes musulmanes, et l'on estime qu'il passe la majeure partie de son temps à Kandahar. 

Vendredi, son message à l'occasion de la fête de l'Aïd ne faisait pas mention du dernier attentat sanglant en date, et se contentait de vanter « la forte armée islamique et nationale » et « la solide organisation de renseignement » mises en place par les talibans. 

De son côté, à Kaboul, le Premier ministre Mohammad Hassan Akhund a profité de son discours de l'Aïd pour accuser de nouveau Washington d'intervenir dans les affaires intérieures de l'Afghanistan. 

« Est-ce qu'ils ne retiennent pas la richesse du pays qui était dans leurs banques? Est-ce que ce n'est pas une ingérence dans les affaires intérieures de ce pays? », a-t-il déclaré. 

Washington a saisi des milliards de dollars d'avoirs afghans après son retrait du pays en août, aggravant encore la crise humanitaire dans le pays. 

Contrairement à ce qui se passait à Kandahar, à Kaboul de nombreux fidèles ont préférer éviter de se rendre à la mosquée par peur de nouveaux attentats. 

Le plus meurtrier d'entre eux pendant le ramadan, contre une mosquée de la province de Kunduz (nord) où avait lieu une cérémonie soufie, a tué 36 personnes, et en a blessé des dizaines. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.