Entre présidentielle et législatives, un 1er-Mai très politique

Le chef du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Melenchon, arrive au siège de son parti, où des réunions sur les prochaines élections législatives avec les représentants des partis se déroulent à Paris le 29 avril 2022 (Photo, AFP).
Le chef du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Melenchon, arrive au siège de son parti, où des réunions sur les prochaines élections législatives avec les représentants des partis se déroulent à Paris le 29 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 01 mai 2022

Entre présidentielle et législatives, un 1er-Mai très politique

  • Sur France Inter, M. Martinez a noté qu'il s'agissait d'un «rendez-vous assez exceptionnel»
  • Deux cent cinquante-cinq points de rassemblement sont prévus dans le pays

PARIS: Plusieurs dizaines de milliers de personnes défileront dimanche pour la traditionnelle Journée internationale du travail, à l'appel de nombreux syndicats et associations, qui espèrent faire entendre une semaine après le second tour de la présidentielle leur souhait d'une politique plus sociale et plus écologique.

"Il faut que la mobilisation du 1er-Mai soit la plus massive possible... Les citoyens, au-delà des syndicats, doivent aller dans la rue pour que les exigences sociales et environnementales soient portées haut et fort", a déclaré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez dans Le Parisien samedi.

Sur France Inter, M. Martinez a noté qu'il s'agissait d'un "rendez-vous assez exceptionnel, une semaine après l'élection du président de la République". "Il faut qu'il y ait du monde", a-t-il insisté.

Deux cent cinquante-cinq points de rassemblement sont prévus dans le pays, selon la secrétaire confédérale CGT Céline Verzeletti, "vingt de plus" que l'année dernière. La dirigeante syndicale s'attend à une bonne mobilisation, même si ce 1er mai tombe un dimanche et pendant les vacances scolaires pour les zones A et C.

La manifestation parisienne partira à 14H30 de la place de la République, en direction de la place de la Nation.

De nombreuses figures politiques de gauche sont attendues, au premier rang desquelles Jean-Luc Mélenchon (LFI). Le secrétaire national d'EELV Julien Bayou devrait également défiler dans la capitale, de même, sans doute, que son homologue du PS Olivier Faure. Le candidat PCF à la présidentielle, Fabien Roussel, sera à Lille.

Dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord de toute la gauche en vue des législatives, M. Bayou a évoqué vendredi la possibilité pour la gauche de défiler sous une "bannière commune", "en soutien aux syndicats". Mais M. Mélenchon a un peu douché ces ardeurs dans le JDD samedi: "La photo de famille du 1er Mai, ce n'est pas le sujet! Le sujet, c'est le contenu du programme social qu'on appliquera".

En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l'Intérieur avait quant à lui fait état de 106.650 manifestants en France, dont 17.000 dans la capitale.

La réforme des retraites en ligne de mire 

Au premier rang des revendications de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, auxquelles se sont jointes les organisations étudiante et lycéennes Unef, VL, MNL et FIDL, "les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique", selon un communiqué du 7 avril.

Contrairement à l'année dernière, la confédération Force Ouvrière n'a pas signé cet appel national. En revanche, l'Union régionale Île-de-France FO a cosigné un tract commun avec ces organisations et le secrétaire général de FO Yves Veyrier participera au point presse en amont de la manifestation parisienne.

Dans la matinée, M. Veyrier ira comme à l'accoutumée rendre hommage aux combattants de la Commune, devant le mur des Fédérés au cimetière du Père-Lachaise.

La CFDT, premier syndicat de France, fait sans surprise bande à part, en organisant de son côté un "1er mai engagé pour le climat".

Dans la ligne de mire des organisations syndicales, la réforme des retraites, alors que le président Emmanuel Macron a fait du recul de l'âge légal de départ à 64 puis 65 ans un point cardinal de son programme.

Leur inquiétude est d'autant plus vive que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire n'a pas exclu lundi d'utiliser l'arme du 49-3 pour faire adopter la réforme.

Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales seront également de la partie, à l'appel du collectif Plus jamais ça.

Les autorités seront par ailleurs attentives aux appels de l'ultra-gauche et de l'ultra-droite, alors que les dernières manifestations du 1er-Mai ont été émaillées d'incidents. 

L'an dernier, des militants et des véhicules syndicaux avaient été pris pour cibles place de la Nation.

Cette année, la police attend à Paris quelque 300 activistes et "jusqu'à un millier de Gilets jaunes".


Mandat d'arrêt contre Netanyahu: Barrot évoque des «questions d'immunité» pour «certains dirigeants»

Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, interrogé mercredi sur la possibilité d'une arrestation en France du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, visé par un mandat d'arrêt de la Cour Pénale internationale (CPI), a évoqué de possibles "questions d'immunité" pour "certains dirigeants" prévues par le traité de Rome. (AFP)
Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, interrogé mercredi sur la possibilité d'une arrestation en France du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, visé par un mandat d'arrêt de la Cour Pénale internationale (CPI), a évoqué de possibles "questions d'immunité" pour "certains dirigeants" prévues par le traité de Rome. (AFP)
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  • "La France est très attachée à la justice internationale et appliquera le droit international, qui repose sur ses obligations à coopérer avec la CPI"
  • Tout en soulignant que le statut de la cour "traite des questions d'immunité sur certains dirigeants"

PARIS: Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, interrogé mercredi sur la possibilité d'une arrestation en France du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, visé par un mandat d'arrêt de la Cour Pénale internationale (CPI), a évoqué de possibles "questions d'immunité" pour "certains dirigeants" prévues par le traité de Rome.

"La France est très attachée à la justice internationale et appliquera le droit international, qui repose sur ses obligations à coopérer avec la CPI", a déclaré M. Barrot sur franceinfoTV, tout en soulignant que le statut de la cour "traite des questions d'immunité sur certains dirigeants". "C'est en dernier ressort à l'autorité judiciaire qu'il appartiendra de se prononcer", a-t-il ajouté.


Macron empoche une victoire diplomatique avec le cessez-le-feu au Liban

Il œuvrait depuis des semaines avec Washington à une trêve. L'annonce du cessez-le-feu au Liban offre à Emmanuel Macron une rare victoire diplomatique au Proche-Orient. (AFP)
Il œuvrait depuis des semaines avec Washington à une trêve. L'annonce du cessez-le-feu au Liban offre à Emmanuel Macron une rare victoire diplomatique au Proche-Orient. (AFP)
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  • "Pour la France, c'est un succès", abonde Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut de recherche et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, en rappelant la douche froide de septembre où la même initiative avait été torpillée
  • Emmanuel Macron, qui s'était alors beaucoup impliqué au côté des Etats-Unis durant l'Assemblée générale des Nations unies, "avait vraiment pris ça comme une gifle", ajoute-t-elle

PARIS: Il œuvrait depuis des semaines avec Washington à une trêve. L'annonce du cessez-le-feu au Liban offre à Emmanuel Macron une rare victoire diplomatique au Proche-Orient, à quelques jours d'une visite d'Etat en Arabie saoudite.

"C'est un retour inespéré de la diplomatie française. Le Liban réhabilite le rôle de la France au Proche-Orient", résume à l'AFP Hasni Abidi, directeur du Centre d'études sur le monde arabe et méditerranéen à Genève.

"Pour la France, c'est un succès", abonde Agnès Levallois, vice-présidente de l'Institut de recherche et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, en rappelant la douche froide de septembre où la même initiative avait été torpillée au dernier moment par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Emmanuel Macron, qui s'était alors beaucoup impliqué au côté des Etats-Unis durant l'Assemblée générale des Nations unies, "avait vraiment pris ça comme une gifle", ajoute-t-elle.

Les Français sont restés depuis activement engagés dans les négociations, de concert avec les Américains, même si les Israéliens ont "voulu les en faire sortir", souligne une source française proche du dossier.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, dont les relations avec le président français sont notoirement tendues, a d'ailleurs, mardi soir, avant tout remercié l'américain Joe Biden "pour son implication" dans la trêve.

Le locataire sortant de la Maison Blanche a en revanche salué son homologue français pour "son partenariat" dans la négociation, entre Israël et le Hezbollah.

"Besoin de nous" 

Selon plusieurs sources sollicitées par l'AFP, Américains et Libanais ont insisté pour que la France reste dans le jeu en raison notamment de ses contacts avec le mouvement chiite libanais et l'Iran, qui le soutient.

"Les Américains avaient besoin de nous pour le Hezbollah", affirme un diplomate français. "Ils ont essayé de jouer (tout seuls) mais ça n'a pas marché donc les Français ont apporté leur plus-value traditionnelle", dit-il.

La France, en perte de vitesse ces dernières années au Moyen-Orient, retrouve ainsi sa "place traditionnelle" entre les différents acteurs de la région, relève-t-il. "De ce point de vue là, c'est une victoire".

Selon Hasni Abidi, les Libanais ont de leur côté "insisté sur la présence de la France car ils ne font pas confiance aux Américains, qui ont montré leur alignement total sur la position israélienne".

L'annonce tombe en tout cas à pic pour Emmanuel Macron, en mauvaise posture en France depuis la dissolution ratée de l'Assemblée nationale en juin et qui espère retrouver du souffle sur la scène internationale.

Le chef de l'Etat a jusqu'ici rarement été récompensé de ses efforts diplomatiques, de la Libye à l'Ukraine, où il a même essuyé de vives critiques pour avoir continué à dialoguer avec Vladimir Poutine après le début de l'offensive russe en février 2022.

Sans oublier le Liban, ancien protectorat français, où Emmanuel Macron a tenté en vain depuis 2020 de résoudre la crise institutionnelle qui paralyse le pays en mettant la pression sur ses responsables politiques.

"Mission délicate" 

Une telle annonce à quelques jours de sa visite d'Etat en Arabie saoudite, du 2 au 4 décembre, constitue aussi un atout potentiel pour le président français.

Il peut "essayer d'embarquer les Saoudiens" en faveur d'une stabilisation du Liban, notamment financière, même si le prince héritier Mohammed ben Salmane n'a peut-être "pas (forcément) cet objectif", esquisse Agnès Levallois.

Au-delà de l'annonce, le chemin s'annonce encore long pour la mise en œuvre effective du cessez-le-feu sur le terrain même si Paris et Washington vont "veiller" à ce que ce soit le cas.

Benjamin Netanyahu a d'ores et déjà annoncé qu'Israël conserverait une "totale liberté d'action militaire" au Liban, "en accord" avec les Etats-Unis, et "répondra" si le Hezbollah viole la trêve.

"Concrètement, comment les choses vont-elle se passer s'il y a un problème ?", s'interroge Agnès Levallois en notant que l'armée libanaise n'aura "pas beaucoup de moyens" pour faire tampon entre le mouvement chiite et l'armée israélienne.

Face à tous ces enjeux, "la France est face à une mission délicate: conserver son indépendance et sa ligne d'influence tout en gardant la confiance de tous les acteurs", avertit Hasni Abidi.


Mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu: la France «doit appliquer les règles», estime Braun-Pivet

Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire.  L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI. (AFP)
Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire. L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI. (AFP)
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  • La Cour pénale internationale, à laquelle Israël n'a pas adhéré et dont les États-Unis se sont retirés, a lancé jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et du chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif
  • "A partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, je pense qu'elle doit appliquer les règles qui en découlent, il n'y a pas de raison d'y déroger", a expliqué Yaël Braun-Pivet sur Sud radio

PARIS: La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance) a estimé mardi qu'en tant que signataire du statut de la Cour pénale internationale, la France "doit appliquer les règles" et arrêter le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu s'il venait sur le territoire hexagonal.

"A partir du moment où la France est signataire, adhérente du statut de Rome et reconnaît la CPI, je pense qu'elle doit appliquer les règles qui en découlent, il n'y a pas de raison d'y déroger", a expliqué Yaël Braun-Pivet sur Sud radio.

La Cour pénale internationale, à laquelle Israël n'a pas adhéré et dont les États-Unis se sont retirés, a lancé jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu et du chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

"C'est toute la difficulté de la justice internationale (...), c'est quand même compliqué d'avoir une justice qui n'est pas reconnue par tous", a estimé la présidente de l'Assemblée française, défendant néanmoins "la stricte application du droit".

"En vertu de la séparation des pouvoirs, je n'ai pas d'injonction à faire au gouvernement et au pouvoir exécutif", a-t-elle précisé, "mais, en tout état de cause, il nous faut tirer les conséquences de cette adhésion à la CPI, évidemment".

Paris a "pris acte" jeudi de ces mandats d'arrêt, rappelant "son attachement au travail indépendant de la Cour" mais sans dire explicitement si la France procéderait à leur arrestation si ces personnes se rendaient sur son territoire.

L'Italie et le Royaume-Uni ont en revanche immédiatement annoncé qu'ils respecteraient leur engagement auprès de la CPI.

A l'inverse, la Hongrie a invité le chef du gouvernement israélien en signe de défiance.