Cisjordanie: Arrestations après le meurtre d'un garde israélien

Les forces de sécurité israéliennes surveillent les Palestiniens qui traversent un poste de contrôle pour se rendre à Jérusalem pour la dernière prière du vendredi du Ramadan dans l'enceinte de la mosquée d’Al-Aqsa, le 29 avril 2022 (Photo, AFP).
Les forces de sécurité israéliennes surveillent les Palestiniens qui traversent un poste de contrôle pour se rendre à Jérusalem pour la dernière prière du vendredi du Ramadan dans l'enceinte de la mosquée d’Al-Aqsa, le 29 avril 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 01 mai 2022

Cisjordanie: Arrestations après le meurtre d'un garde israélien

  • Un nouvel attentat pourrait attiser les tensions israélo-palestiniennes qui sont montées en flèche ces deux derniers mois
  • La tendance à l'escalade de la violence ne diminuera pas au cours du mois prochain, prévient un expert en sécurité

RAMALLAH : Des assaillants palestiniens ont tué par balle un garde de sécurité à l'entrée d'une colonie juive en Cisjordanie occupée, vendredi en fin de journée, portant à 15 le nombre de victimes israéliennes en un mois.

Cet incident a marqué la fin d'un vendredi marqué par des affrontements à la mosquée d’Al-Aqsa de Jérusalem.

L'armée israélienne a procédé à des arrestations samedi après avoir lancé une chasse à l'homme afin de retrouver les assaillants, tout en demandant aux colons de rester à l'intérieur par crainte de nouvelles attaques. Elle a ajouté que les forces de sécurité ont saisi des armes à Bruqin, dans les environs, et dans le camp de réfugiés de Balata.

La colonie d'Ariel, près de la ville de Salfit, établie en 1978 et abritant 20 000 colons extrémistes, a fait l'objet d'une série d'attaques palestiniennes en 2002 et 2007.

Le maire de Salfit, Abdel Karim Zoubeidi, a affirmé que l'armée israélienne avait isolé 11 000 habitants de Salfit de la Cisjordanie et fermé toutes ses entrées dans le cadre d'une punition collective imposée à la ville après l'attaque.

Selon Zoubeidi, les bulldozers israéliens ont bloqué les trois entrées principales de Salfit et fait sauter la principale conduite d'eau de la ville.

Il a ajouté que les forces israéliennes ont pris d'assaut Salfit vendredi soir après l'attaque, tirant des balles réelles, des bombes sonores et des gaz lacrymogènes sur les civils. Aucun blessé n'est à signaler.

Les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, une coalition de groupes armés palestiniens en Cisjordanie, ont revendiqué l'attaque.

Le Hamas a déclaré que l'attaque symbolisait la résistance palestinienne à l'agression israélienne qui «a dissipé les illusions des colons selon lesquelles leurs crimes quotidiens contre notre peuple, notre terre et nos lieux saints, et leurs incursions dans la mosquée d’Al-Aqsa resteraient sans réponse».

Les attaques militaires palestiniennes contre les colons armés et les soldats israéliens en Cisjordanie bénéficient d'un soutien populaire, contrairement aux opérations visant les civils israéliens à l'intérieur d'Israël.

L'analyste politique et sécuritaire israélien Yoni Ben-Menahem a déclaré à Arab News que, selon lui, les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa avaient des motifs de vengeance, car l'armée israélienne avait tué trois de ses membres à Naplouse il y a quelques semaines lors d'affrontements armés à Jénine.

Ben-Menahem a révélé que c'était un effet direct de la soi-disant provocation à Al-Aqsa pendant le Ramadan, qui a encouragé les éléments palestiniens à lancer des attaques contre des cibles israéliennes. La tendance à l'escalade et à la violence ne prendra pas fin au cours du prochain mois, a-t-il prévenu.

Il a fait référence à la déclaration faite vendredi par le chef du bureau politique du Djihad islamique, Khaled Al-Batsh, qui a averti que le mouvement lancerait des missiles vers Israël, en particulier vers Jérusalem, si la marche du drapeau des colons se tenait dans la vieille ville de Jérusalem en mai.

Toujours dans la nuit de vendredi, les forces israéliennes ont tué un Palestinien de 27 ans, Yahiya Adwan, originaire d'Azzun, près de Qalqilya, au cours d'affrontements. Un témoin oculaire a indiqué que les soldats israéliens avaient tiré sur Adwan à bout portant et qu'une balle avait atteint son cœur.

Des sources de sécurité israéliennes ont déclaré que les semaines à venir constitueront un défi important pour l'institution sécuritaire et militaire, qui semble incapable d'empêcher les attaques meurtrières de loups solitaires − ce qui changerait radicalement la situation sécuritaire − et que le Hamas continuerait à cautionner ces attaques.

Quarante-deux personnes ont été blessées lors d'affrontements entre Palestiniens et policiers israéliens dans l’enceinte d'Al-Aqsa, vénérée par les musulmans et les juifs dans la vieille ville de Jérusalem.

Les troubles se sont produits le dernier vendredi du Ramadan, portant à près de 300 le nombre de Palestiniens blessés lors d'affrontements sur le lieu saint au cours des deux dernières semaines.

Le complexe de la mosquée d’Al-Aqsa se trouve à Jérusalem-Est, prise par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967, en même temps que la Cisjordanie, qu'il a ensuite annexée, dans un mouvement non reconnu par la majeure partie de la communauté internationale.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.