FLIXECOURT: La "France périphérique", "des gilets jaunes, des ronds points", ne doit pas être "laissée aux mains du RN", a plaidé samedi le député LFI François Ruffin, en lançant à Flixecourt (Somme) sa campagne pour les élections législatives.
"Je ne me considère pas du tout comme vainqueur, je suis un challenger, il y a du boulot, une pente à remonter", a estimé François Ruffin, en référence aux récents résultats électoraux du RN, devant environ 700 personnes réunies dans la salle où il avait fêté sa victoire en 2017.
A Flixecourt, bastion communiste frappé par la désindustrialisation, au coeur de la première circonscription de la Somme, 65% des votants ont choisi Marine Le Pen au premier tour de l'élection présidentielle.
Dans le département, elle a obtenu près de 33%, devant Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. "On est dans un coin rouge, mais il y a du brin, comme le brun, le brin en picard, c’est la merde", a tancé le député sortant.
"Les ouvriers, qui se sont pris depuis 40 ans la mondialisation droit dans la figure, y ont répondu, par le bulletin Rassemblement national. Pourquoi ? Parce qu’il faut dire la vérité, le RN sur ces questions économiques s’est aligné sur une demande populaire dès les années 1990. Face à des socialistes qui ont organisé cette mondialisation heureuse", a tranché M. Ruffin.
"Les gens voulaient être protégés, la gauche depuis 40 ans n’a pas répondu à ça", a-t-il déploré.
Mais "la France périphérique, (...) la France des gilets jaunes, des ronds points, la France de Patrick Sébastien, de Shirley et Dino, doit être avec nous. Nous ne devons pas laisser les gens qui ont été écrasés et humiliés pendant 40 ans de mondialisation, aux mains du RN", a-t-il insisté.
M. Ruffin s'est dit prêt à "mener la bataille dans la joie et l'espérance". Son meeting avait justement débuté par une déambulation en fanfare, avant un karaoké géant animé par les humoristes Shirley et Dino.
Sur les retraites, "il faut nous préparer à cette bagarre (...) Nous avons déjà tenu la tranchée à l’Assemblée en déposant des milliers d’amendements, Macron avait renoncé", a-t-il souri. Marine Le Pen, elle, n'a en deux mois de débat "prononcé que sept mots".
Il a également plaidé pour une indexation des salaires médians, minimas sociaux et retraites sur l'inflation. Il a enfin appelé à "l'union populaire", comme il l'avait réalisé il y a cinq ans, avec EELV et le PCF.