L’UNESCO intensifie l’aide d’urgence éducative en Ukraine

Des écoles temporaires ont été ouvertes dans divers endroits du pays pour les élèves qui ont fui l'Ukraine (Photo, AFP).
Des écoles temporaires ont été ouvertes dans divers endroits du pays pour les élèves qui ont fui l'Ukraine (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 avril 2022

L’UNESCO intensifie l’aide d’urgence éducative en Ukraine

  • Plus de 7,5 millions d'enfants, 1,5 million de jeunes et plus de 70 000 étudiants étrangers qui étudiaient en Ukraine avant la guerre font partie des personnes touchées par le conflit
  • L'objectif principal de l'UNESCO en réaction à cette situation est de préserver la continuité de l'éducation au milieu de la crise

BEYROUTH : L’UNESCO a mobilisé vendredi des ressources internes et externes pour soutenir l'action du ministère ukrainien de l’Éducation et des Sciences en faveur des enfants ukrainiens touchés par la guerre. L’organisation apporte également son soutien aux étudiants réfugiés qui ont fui l’Ukraine.

Plus de 7,5 millions d'enfants, 1,5 million de jeunes et plus de 70 000 étudiants étrangers qui étudiaient en Ukraine avant la guerre font partie des personnes touchées par le conflit. L'objectif principal de l'UNESCO en réaction à cette situation est de préserver la continuité de l'éducation au milieu de la crise.

Des membres d'une équipe de déminage du Service national d'urgence d'Ukraine vérifient la présence d'engins non explosés dans un bâtiment scolaire à la suite d'un bombardement russe à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le 28 avril 2022, le 64e jour de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).
Des membres d'une équipe de déminage du Service national d'urgence d'Ukraine vérifient la présence d'engins non explosés dans un bâtiment scolaire à la suite d'un bombardement russe à Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, le 28 avril 2022, le 64e jour de l'invasion russe de l'Ukraine (Photo, AFP).

L’Organisation fournit aux enfants ukrainiens le matériel informatique et des logiciels pour faciliter l'éducation et l'apprentissage en ligne. Elle aide aussi le personnel éducatif à développer des plateformes et des contenus éducatifs numériques ainsi qu’un système informatisé d'évaluation de l'enseignement supérieur.

Plus de 12 millions de personnes ont été forcées de quitter leur foyer en Ukraine et dans les pays voisins à la suite du conflit, dont 4,6 millions d'enfants. Au 25 avril, 1 499 établissements d'enseignement avaient été bombardés et frappés par l’artillerie, dont 102 entièrement endommagés.

Un militaire ukrainien de la défense territoriale garde à l'entrée d'une école le 21 avril 2022 dans la petite ville ukrainienne de Borodyanka, dans la région de Kiev (Photo, AFP).
Un militaire ukrainien de la défense territoriale garde à l'entrée d'une école le 21 avril 2022 dans la petite ville ukrainienne de Borodyanka, dans la région de Kiev (Photo, AFP).

En Pologne, l’UNESCO collabore avec le Groupe de travail sur l’éducation pour aider le ministère de l’Éducation à renforcer le système éducatif national. En Moldavie, l’UNESCO soutiendra le projet « Créer un environnement inclusif et non discriminatoire pour les réfugiés ukrainiens en Moldavie ».

Près de 5,4 millions d'Ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion par la Russie le 24 février, selon des chiffres du Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) publiés jeudi. Les femmes et les enfants représentent 90% de ces réfugiés.

Près de six sur dix résidents ukrainiens, selon le HCR, ont fui en Pologne, qui en accueille de très loin le plus grand nombre, même si certains se rendent ensuite dans d'autres pays européens.

L'UNESCO a lancé l'initiative "Traduire une histoire pour l'Ukraine" en collaboration avec la Bibliothèque numérique mondiale, le HCR, NORAD, la Banque mondiale et Curious Learning pour rendre les livres pour enfants disponibles en ukrainien. Plus de 110 personnes se sont portées volontaires pour être traducteurs ou relecteurs.

L'UNESCO continue de mobiliser activement des ressources pour renforcer le système éducatif ukrainien.

La Commission européenne a accordé un total de 3,5 milliards d'euros aux 27 États membres de l'UE pour l'accueil des réfugiés fuyant la guerre civile en Ukraine. Il s'agit d'argent pré-débloqué de l'initiative "React-EU" en faveur de la cohésion et du territoire européen, qui s'inscrit dans le cadre du plan de relance post-Covid.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.