Ukraine: l'Occident avance sur une ligne de crête militaire face à Moscou

Les pays occidentaux avancent sur une ligne de crête, intensifiant leur aide armée à Kiev (Photo, AFP).
Les pays occidentaux avancent sur une ligne de crête, intensifiant leur aide armée à Kiev (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 29 avril 2022

Ukraine: l'Occident avance sur une ligne de crête militaire face à Moscou

  • La question pourrait également se poser si les pays occidentaux participaient à la planification militaire et la supervision des opérations militaires
  • Quant à la question d'une zone d'exclusion aérienne, écartée par l'Otan elle-même, elle ferait de facto des pays la mettant en place et la faisant respecter des cobelligérants

PARIS: Jusqu'où aller? Dans le cadre du conflit en Ukraine, les pays occidentaux avancent sur une ligne de crête, intensifiant leur aide armée à Kiev tout en prenant soin, pour l'heure, d'éviter toute intervention directe qui les ferait passer au rang de cobelligérants aux yeux de Moscou.

A ce stade, si l'on se base sur le droit des conflits armés, cette ligne rouge n'a pas été franchie par les pays de l'Otan et ce malgré l'intensification de l'appui militaire, souligne Julia Grignon, chercheuse à l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (Irsem).

"Le fait de financer, d'équiper ou d'entraîner des forces armées ne suffit pas à faire entrer un Etat dans le conflit armé", explique cette spécialiste du droit des conflits armés. 

"Si c'était le cas chaque fois qu'un Etat finançait, équipait, entrainait des forces armées étrangères alors qu'on aurait la troisième guerre mondiale depuis bien longtemps puisque les Etats se vendent entre eux des armes, des militaires se forment à l'étranger, etc".

En fournissant des blindés de type "Guepard" (Allemagne), des canons Caesar (France) ou des missiles antiaériens Starstreak (Royaume-Uni), les pays occidentaux, qui ont annoncé mardi une intensification de leur aide militaire à Kiev, restent donc, sur le papier, dans les clous. 

"Le simple fait de fournir des armes et d'autres matériels de soutien aux forces armées ukrainiennes ne signifie pas, à lui seul, que les États qui les soutiennent sont parties" au conflit armé, abonde le professeur américain Michael Schmitt, spécialiste des questions liées au droit international humanitaire et au recours à la force. 

La donne serait en revanche tout autre s'ils décidaient de participer directement aux hostilités en envoyant des troupes sur le terrain - un scénario exclu à ce stade par l'Occident, Etats-Unis en tête. Et pour cause. 

"A partir du moment où les troupes de l'Otan actuellement stationnées dans les pays limitrophes de l'Ukraine, rentreraient sur le territoire de l'Ukraine, là il n'y aurait pas de doute" sur leur cobelligérance, estime Mme Grignon. 

Cobelligérants de facto

La question pourrait également se poser si les pays occidentaux participaient à la planification militaire et la supervision des opérations militaires - comme ce fut le cas lors de la coalition internationale de lutte contre l'organisation Etat islamique en Irak et en Syrie.

Quant à la question d'une zone d'exclusion aérienne, écartée par l'Otan elle-même, elle ferait de facto des pays la mettant en place et la faisant respecter des cobelligérants. 

"Si des États, peut-être à des fins humanitaires, déclarent une zone d'exclusion aérienne dans des secteurs de l'espace aérien ukrainien et utilisent ensuite la force contre des avions et des hélicoptères russes pour la faire respecter", on sera dans le cas d'un conflit armé "entre eux et la Russie", estime le professeur Schmitt dans une note publiée début mars.  

Derrière le débat sémantique et juridique, une incertitude, celle de l'ampleur et de la nature de la réaction de la Russie qui brandit depuis le début de l'invasion des menaces en cas d'ingérence. 

"Etre partie à un conflit armé, cela veut dire que vous pouvez mener des attaques offensives ou être l'objet d'attaques défensives sur votre territoire", explique Mme Grignon. 

S'exprimant devant le Parlement mercredi, le président russe Vladimir Poutine a mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant le cas échéant une riposte "rapide et foudroyante".

Deux jours plus tôt, son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov avait dénoncé les livraisons occidentales d'armes sophistiquées, de véhicules blindés et de drones de pointe à l'Ukraine, disant y voir une provocation destinée à prolonger le conflit plutôt qu'à y mettre fin.

"L'Otan, en substance, est engagée dans une guerre avec la Russie via un intermédiaire et elle arme cet intermédiaire. Cela signifie la guerre", avait-il déclaré. Avant d'assurer que la Russie faisait tout pour préserver le principe de ne pas recourir à l'arme nucléaire.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.