PARIS: La police municipale parisienne a réalisé jeudi des contrôles sonores de deux-roues motorisés, parmi plusieurs opérations de sensibilisation à la lutte contre le bruit dans la capitale, mais les verbalisations restaient rares, a constaté l'AFP.
Jeudi matin, une quinzaine d'agents quadrillent un rond-point du XIXe arrondissement (nord-est). Dans le viseur de l'adjoint (PS) de la maire de Paris à la sécurité Nicolas Nordman, les motards "qui trafiquent leur véhicule", ou les "défauts d'entretien".
Après présentation de la carte grise du véhicule, qui indique les tours par minute et le maximum de décibels autorisé, les agents placent un sonomètre dans l'axe du pot d'échappement. Et demandent au conducteur d'accélérer à l'arrêt pour vérifier si la limite est respectée.
Sur son scooter 125 cm3, James, résident de Pantin très coopératif, n'a "pas l'impression qu'on fait plus de bruit qu'un autre véhicule" et demande à "ce qu'on laisse vivre les gens". Il repart sans contravention.
Le président de la confédération des PME (CPME) Paris Ile-de-France, Bernard Cohen-Hadad, échappe de peu à la sanction, avec 83 décibels pour un plafond de 85 pour son 400 cm3. "Mon scooter est entretenu, je fais attention", dit-il un brin soulagé.
Après une heure de contrôles, quatorze véhicules ont été arrêtés, pour une seule verbalisation à 90 euros.
"Que les gens respectent les normes, on ne va pas s'en plaindre", commente M. Nordman pour qui "l'objectif n'est pas de faire du chiffre" mais de la "pédagogie" à l'occasion de la journée internationale contre le bruit.
Selon son collègue Dan Lert, adjoint (EELV) à la transition écologique qui a inauguré en février les deux premiers radars sonores de Paris, "une moto débridée peut réveiller 10.000 personnes la nuit".
"Le bruit rend malade", insiste l'élu écologiste pour qui les seules émissions sonores issues du trafic routier représentent "à peu près neuf mois d'espérance de vie en moins pour les Parisiens".
Le trafic automobile est "la première source d'émissions sonores à Paris", souligne M. Lert, mais pas la seule: d'autres actions ont été menées jeudi, dont un contrôle de chantier et des opérations de sensibilisation sur des terrasses.
En 2021, cette police municipale a dressé 3.000 procès-verbaux pour nuisances sonores, dont 1.600 relevant d'incivilités et 1.400 du trafic routier, selon son directeur Michel Felkay.
Dan Lert présentera en juillet le nouveau plan bruit parisien qui doit permettre de réduire d'ici 2027 de deux décibels le bruit dans la capitale, et de sortir 130.000 habitants supplémentaires de la "surpollution sonore" le jour, et 65.000 la nuit.